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Top 14 – « J’avais vraiment peur que ma carrière de rugbyman soit terminée » : six mois après une fracture, revoilà Levani Botia avec La Rochelle

Victime d’une blessure à l’avant-bras en mai dernier, Levani Botia fera son grand retour à la compétition samedi, en tant que titulaire, à l’occasion de la 11e journée de Top 14 et de la réception de Vannes à Marcel Deflandre (16h30). Le troisième ligne fidjien de La Rochelle, 35 ans, a longuement évoqué sa blessure, sa convalescence et sa joie de retrouver les terrains ce jeudi après-midi, après l’entraînement.

Si vous êtes devant nous, c’est que vous allez jouer samedi…

Oui, c’est un plaisir de représenter à nouveau les couleurs jaune et noir, devant nos supporters, chez nous. Je suis très content, j’ai travaillé longtemps pour me remettre sur les rails.

Nous pensions que tu étais incassable…

(Rires) Je suis juste humain. Parfois, si tu n’es pas prêt, tu te blesses, tu tombes. Mais un être humain se lève et s’en va. Donc, je suis heureux d’être de retour.

Comment va ton avant-bras ?

Super. Je travaille avec les coachs, les kinés et les médecins, j’ai fait plusieurs scans. Je travaille chaque semaine, tous les jours.

Avez-vous été surpris que cela ait pris autant de temps ? Pas plus tard que la semaine dernière, votre entraîneur Sébastien Boboul vous disait que votre avant-bras n’était pas encore suffisamment consolidé…

Oui, normalement le plan était d’une durée maximale de quatre mois, mais la décision d’optimiser la récupération vient du médecin. Je pense que c’est aussi une bonne idée que le corps soit à 100% pour pouvoir revenir sur le terrain.

N’était-ce pas trop frustrant car vous vous entraîniez avec le groupe, mais sans pouvoir vous reconnecter et donc jouer ?

Oui, il y a quelques semaines, j’ai été très déçu… Parce que je fais de mon mieux, je travaille dur chaque jour pour aider les garçons sur le terrain. Parfois, mon moral en prenait un coup parce que j’étais frustré de ne pas savoir comment revenir sur le terrain. Alors c’est super d’être de retour !

Pouvez-vous revenir sur cette blessure subie face à l’UBB en mai dernier ?

C’était sur un tacle « accidentel », que j’ai réalisé. Je ne savais même pas que ma main était cassée jusqu’à ce que je demande aux médecins de la faire examiner. Alors ils voulaient que je passe un scanner et ils savaient que ma main était cassée. C’était la première fois de ma vie que j’avais un os cassé. Je n’ai pas bien dormi. Ce jour-là, j’avais vraiment peur que ma carrière de rugbyman soit terminée. C’est la première chose qui m’est venue à l’esprit, mais après cela, ils m’ont encouragé en me disant que tout irait bien.

Votre carrière internationale est terminée ou pas encore ?

J’ouvre toujours la porte, mais mon âge grandit vite (sourire). Il y a tellement de jeunes joueurs qui ont rejoint les Fidji maintenant. Nous verrons ce que veut le coach. S’il veut que je revienne, j’ouvrirai toujours la porte.

« Comment je vais physiquement ? Je pense que mes poumons sont prêts (rires)”

Revenir à la compétition à Deflandre une semaine avant la reprise de la Champions Cup, n’est-ce pas la meilleure option ?

Oui, ça me pousse toujours à jouer à domicile, devant nos supporters. Je suis vraiment heureux d’être de retour ce week-end. Et merci aux jeunes joueurs de me proposer un défi permanent. Comme Oscar (Jegou), beaucoup jouent très bien. Je dois gagner ma place si je veux jouer.

Que pensez-vous du repositionnement de Jonathan Danty, habituel centre, en troisième ligne, contre Castres samedi dernier ? Nous pensons automatiquement à votre voyage…

J’ai plaisanté avec lui la semaine dernière, parce que ça me rappelait la première fois que Patrice m’avait offert le maillot. J’ai dit : « C’est un mini-Lep’s maintenant ! » » (rires). Je suis très content pour lui, car c’est un joueur fort et expérimenté. Je pense qu’un jour il sera dans la même situation que moi. Il quittera le numéro 12 et se concentrera uniquement sur les attaquants.

Lui avez-vous donné des conseils ?

Oui, ils (les entraîneurs, ndlr) m’ont demandé de lui parler, car c’était la première semaine qu’il s’entraînait avec les avants et c’était son premier match en tant que flanc. Il comprend tout !

Comment allez-vous physiquement, au niveau cardio et rythme ?

Bonne question. C’était dur de revenir avec l’équipe. Ce n’est pas la même chose et le même conditionnement de faire de l’entraînement physique, seul, puis avec contact. Il faut être en forme avant de jouer au rugby. Merci aux coachs de m’avoir accordé une semaine. J’ai commencé la semaine dernière. Je pense que mes poumons sont prêts (rires).

Vous affronterez deux équipes anglaises après Vannes (Bath et Bristol, en Champions Cup). Savez-vous à quel point les joueurs, le staff et les entraîneurs ont peur de vous ?

(Rires) Je ne suis qu’un être humain, je suis comme les autres joueurs. Je ne sais pas ce qu’ils voient ou ce qu’ils entendent. Mais quoi qu’ils disent ou pensent, cela ne me préoccupe pas. Pour ma part, je me concentre uniquement sur ce que je fais. Je dois faire de meilleures choses pour aider mon équipe à avancer.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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