Top 14 : « Il faut en profiter et savourer », insiste David Marty, l’entraîneur en chef de l’USAP, après la large victoire contre Lyon (51-20)
David Marty n’a pas boudé son plaisir après la victoire bonifiée contre Lyon (51-20), rappelant un début de saison difficile et des deux dernières saisons difficiles. En revanche, le sélectionneur sang et or regrette une première mi-temps dans laquelle l’USAP n’a pas mis assez d’intensité selon lui.
Avec 51 points marqués, cinq points gagnés, vous êtes-vous amusé ?
Nous avons vécu une première mi-temps difficile, notamment en défense. On a lâché beaucoup de plaquages, on a souffert. Cela m’a un peu dérangé. En fin de match, la dynamique s’inverse. On sentait qu’on avait envie de remonter et d’augmenter l’intensité. En première mi-temps, j’avais même peur qu’on encaisse plus de points que ça. Mais au final, nous avons eu un certain succès. Nous avons également marqué alors qu’il fallait rester en vie en première mi-temps. Après, en seconde période, on a marqué vite et je pense que les séquences qu’on a mises en première mi-temps ont pesé et usé Lyon. Nous avons récolté les fruits en seconde période. Et c’est bien, nous sommes heureux ce soir (ce samedi soir, NDLR).
Avez-vous beaucoup aimé cette capacité à marquer ?
Ce que je n’aimais pas, c’était surtout la capacité à défendre. Mais c’est sûr qu’on a été efficaces. On a imposé de longues séquences et ça compte dans un match. Mais on ne va pas faire la fine bouche, on est contents ! Bien sûr il y a du travail, il y a des remises en question car le Top 14 c’est tout le temps comme ça. Mais on aura un match peut-être encore plus important la semaine prochaine (contre Montpellier, samedi à 17 heures, NDLR).
Vous avez aligné un pack très costaud en début de match, ça a plutôt bien fonctionné, vous avez fait mal à cette équipe de Lyon…
J’ai plutôt l’impression qu’on leur a fait beaucoup de mal avec un jeu dynamique. Sur les ballons portés, moins. En défense, moins. Chaque fois que nous recevions un coup d’envoi, nous démarrions quelque chose de dynamique et à la sortie, sur un coup de main de Jake. (McIntyre, NDLR) on fait un essai, avant de faire un contre-ruck et cela se traduit par une pénalité. Bien sûr, Lyon ne marque pas de penalty, mais cela aurait facilement pu nous mettre sous pression. Nous aurions pu être un peu plus précis. Ce sont des détails. Mais dans un match à l’extérieur comme la semaine prochaine, ils seront très importants.
Les joueurs participent à cet engouement, ils le créent.
D’un point de vue comptable, vous avez 11 points d’avance sur 13e place et juste devant vous, en conférence de presse, Fabien Gengenbacher (responsable du LOU, NDLR) parlé de l’USAP dans le Top 6…
(Soupirs). Oui, mais je regarde Montpellier sur l’ordinateur. Il faut l’apprécier et le savourer. Cela fait deux ans qu’on se bat, c’est dur. Et il n’y a aucune raison pour que nous soyons excités. On a juste galéré pendant deux ans, le début de saison a été compliqué et s’il y a l’opportunité de gagner à chaque match, rien que ça me donne envie d’aller plus loin.
Ne pensez-vous pas avoir fait un bon pas en avant pour rester ?
Je ne sais pas. Les gens se feront leur propre opinion. Je suis ici pour parler de rugby. On verra pour le reste.
Avec cette ambiance avant et pendant le match, on a l’impression que l’USAP entre dans une phase finale…
Oui, c’est incroyable. A chaque fois que je le dis et à chaque fois il y a toujours plus d’enthousiasme et de folie. C’est incroyable parce que ça fait boule de neige et il faut que ça continue. Nous disons cela aux joueurs parce qu’ils en font partie, ils créent cela. C’est aussi pour ça que la première mi-temps m’a un peu dérangé. Il manquait d’intensité.
C’était un match difficile physiquement, mais tu as mieux fini. On a le sentiment que vous êtes prêts pour le sprint final…
Nous avons un effectif légèrement plus important que les années précédentes. Donc, quand le banc entre en jeu, nous sommes toujours aussi performants physiquement. Et cela a évidemment un impact.
Quand Jake McIntyre a des crampes, je pense qu’il a de bonnes raisons d’en avoir.
Alivereti Duguivalu (joueur ayant battu le plus de défenseurs côté USAP, 6) C’était encore une fois très bon. Avez-vous aimé sa prestation ?
Oui mais il y a lui, il y a Tavite (Veredamu)il y a une API (Apisai Naqalevu) quand il entre… Quand on arrive à être dynamique, quand la puissance des avants permet de créer du progrès, ça crée de la dynamique et ça permet aux trois-quarts de s’exprimer plus facilement.
On a le sentiment depuis plusieurs semaines que le groupe soutient le staff. Avez-vous aussi ce sentiment ?
Il y a eu des changements en début de saison, on a eu un peu de difficulté et c’est normal. D’autant plus que nous n’avions pas notre effectif complet. Et j’ai l’impression que tous les gars ont envie de travailler, comme nous.
A l’image de ce groupe qui rejoint, Lucas Dubois commence à subir des transformations…
Quand nous n’avons que Jake (McIntyre, NDLR) et qu’il est fatigué et qu’il est le seul ouvreur… C’est sûr que Tommaso Allan nous manque pour prendre la relève d’autant plus qu’il est l’un des meilleurs buteurs du Top 14. Sadek (Deghmache), lorsqu’il entre en jeu, il apporte de la longueur dans son jeu au pied. Mais, vous savez, Jake porte le jeu, les transformations, les sorties au camp, la durée du jeu au pied… C’est beaucoup. Et je pense qu’il le fait plutôt bien. Quand il a des crampes, je pense qu’il a de bonnes raisons d’en avoir.
Votre début de saison compliqué vous a-t-il permis d’avoir une plus grande profondeur d’effectif ?
Je ne pense pas, à part Mathieu Tanguy qui a encore fait un match énorme. Les autres étaient à la Coupe du Monde et nous savions que nous allions les avoir. Sauf qu’on était en retard sur tout le monde sur la préparation et la façon dont les joueurs allaient s’intégrer au club. Mais c’était pareil partout, c’est comme ça.