La fête souhaitée par les décideurs bayonnais a été gâchée par des défaites lors des deux derniers déménagements, mais le club basque espère inverser la tendance et renouer avec la victoire à Anoeta ce week-end.
C’est l’histoire d’un petit voyage au sud du Pays Basque.qui se veut populaire, agréable ou festif et qui a jusqu’ici tourné au cauchemar. Au cours des dernières annéesL’Aviron Bayonnais a fait le choix de délocaliser deux rencontres à Anoeta, avec toujours le même résultat au final : une défaite. En mars 2023, la Section paloise s’est imposée face à une équipe de Bayonne qui avait balbutié dans son rugby (20-30). Un an plus tard, le RCT écrasait littéralement l’Aviron (10-46), un dimanche soir de surcroît. « Si on reste sur le plan sportif, c’est bien sûr un échec, mais on a une forte demande de la part des sportifs qui veulent performer devant 35 ou 38 000 personnes.» demande Philippe Tayeb, le président ciel et blanc. Nous avons un personnel conscient que nous devons grandir avec notre équipe. Cette rencontre sera une fête en Espagne, au Pays Basque. Je ne pense pas que cette réunion soit un cauchemar. C’est une belle journée qui j’espère se terminera bien cette fois« .
30 à 32 000 personnes attendues
Sur les bords de la Nive, la délocalisation n’est pas un sujet taboumais cela divise les partisans. Certains, par superstition après deux défaites ou pour des raisons budgétaires (prix du lieu, du trajet et du « à côté »), refusent de se rendre à Saint-Sébastien. D’autres ne se posent pas la question et partent coûte que coûte vers Hegoalde (Pays Basque sud, NDLR), mais force est de constater qu’à ce jour, cette troisième relocalisation a moins de succès que les deux premières.
Face à Pau, Anoeta affichait complet (38 645 personnes). Contre Toulon, ils n’étaient « que » 36 414. Cette fois? « Nous étions objectifs sur le fait qu’atteindre 38 500 personnes allait être difficile, avec un début de saison peut-être pas au rendez-vous. A ce jour, nous sommes sur une courbe entre 30 et 32 000 personnes, Tayeb nous l’a expliqué mercredi soir. Peut-être qu’avec la météo, nous parviendrons à avoir 2 ou 3000 personnes supplémentaires, mais nous sommes quand même satisfaits de la fréquentation attendue.«
Tayeb : « Une chose importante dans la progression exponentielle de l’Aviron »
Pour le leader ciel et blanc, cet enthousiasme en baisse s’explique, d’abord, par l’objectif purement sportif du match. « Face à Pau, où étaient venus entre 4 et 5 000 Palois, c’était la première délocalisation depuis longtemps et nous étions encore dans la fourchette de qualification à ce moment-là.il se souvient. Nous pourrions encore entrer dans les six. Contre Toulon, l’année dernière aussi.» Aujourd’hui, après cinq journées, il est encore trop tôt pour savoir quel championnat d’aviron disputera, même si le président a fixé l’objectif du top huit. « Faire revenir 32 ou 34 000 personnes, c’est quand même exceptionnel« , pense-t-il.
Le président Tayeb, qui juge l’opération rentable « à partir de 20 000 places« , veut aussi souligner le fait qu’un meeting à Anoeta permet de satisfaire des personnes privées de meetings. A Jean Dauger, l’enceinte de Bayonne ne peut accueillir que 13 500 personnes. « C’est sociétal aussi, dit-il. Après, il ne faut pas oublier que le modèle économique de l’Aviron est porté par les abonnés, les institutionnels, et sur une délocalisation, on fait presque 20 fois la recette de Jean Dauger. Il représente le troisième partenaire au niveau de la marge, pour le club. C’est donc une chose importante dans la progression exponentielle de l’Aviron, au sein d’un Top 14 où il faut être là et où on veut aller chercher le plafond salarial.« .
Rey : « Je m’en fiche que nous soyons là »
Côté terrain, cette semaine, le staff a tenté de « dédramatiser » l’événement. Bayonne a certes perdu lors des deux derniers matches délocalisés, mais la rencontre de ce week-end est avant tout une réception d’un leader du championnatcandidat déclaré au bouclier de Brennus. « Pour ma part, je ne tiens pas compte du fait qu’on est làglisse Joël Rey. On joue à domicile, c’est comme si c’était à Dauger et je pense que beaucoup de joueurs sont plus concentrés sur l’équipe qu’on va rencontrer, que sur le lieu où se déroulera le match. Je sais que ce n’est pas gentil de dire ça, mais c’est comme ça. Nous avons joué contre un grand nom la semaine dernière. Là, nous en recevons un autre. Ce sera à Anoeta, très bien. On serait à Saint-Pée-sur-Nivelle ou à Hasparren, ce serait pareil. Je comprends l’aspect lié à l’événement, mais le plus important est l’équipe que nous allons affronter et comment nous allons nous y prendre.« .
Pour ce match, justement, la direction bayonnaise pourra compter sur plusieurs renforts de poids, puisque L’international anglais Manu Tuilagi et l’ailier argentin Mateo Carreras joueront samedi leur premier match de la saison avec l’Aviron. Pour Tuilagi, ce sera aussi la découverte du Top 14, la star anglaise ayant été blessée lors des matches amicaux. « Ce que j’aime chez eux, c’est l’expérience des matchs chauds et serrés, continuer Rey. Ils pourront apporter cela au reste de l’équipe. L’année dernière, le match contre La Rochelle s’était décidé par un ultime penalty. Mateo et Manu nous apporteront enthousiasme et sérénité dans les moments difficiles. ça comptera » Pour que la fête ne soit pas gâchée une troisième fois.