Top 14 – Enseignement du week-end : Vannes envoie un message
En s’imposant pour la deuxième fois cette saison, le RC Vannes a montré qu’il ne serait pas une victime expiatoire tout au long de la saison. Au contraire.
« Vous avez un nouveau message. » Cette phrase préenregistrée sur tous les répondeurs téléphoniques du monde, les managers du Top 14 l’ont certainement entendue samedi en fin d’après-midi après que le RC Vannes ait frappé un grand coup en s’imposant face au Castres Olympique. Et tout le monde, notamment Franck Azéma, manager de l’Usap, prochain adversaire des Bretons, n’a eu aucun mal à décrypter le contenu de la communication, malgré un réseau parfois capricieux dans le Golfe du Morbihan. Les Bretons apprennent vite et comptent vendre cher leur peau. « Nous n’allons pas être les bons perdants toute la saison » avait lâché Martin Michel, directeur général du club, au soir de la défaite contre le Stade français (2e jour). Le champion de France en titre de Pro D2 venait de prendre son premier point au classement grâce à une seconde période où les Parisiens s’étaient désagrégés. Hélas, les Vannais étaient déjà à la dernière place du Top 14.
Objectif Usap
Mais depuis, même si son classement n’a pas changé, le RCV, avec une deuxième victoire, affiche autant la légitimité de ses ambitions de maintien que la capacité de ses joueurs à placer le curseur au niveau requis. « Je n’ai jamais douté que les gars seraient au niveau du Top 14 » a également martelé Yoann Boulanger, l’entraîneur de la ligne trois-quarts, en fin de rencontre. Comme pour mieux signifier que le temps de la découverte est désormais révolu. Le Stade toulousain est venu à La Rabine, une fantastique vitrine médiatique pour un club qui cultive une certaine atypique. Peu importe la défaite. Le Racing 92 et Nolann Le Garrec sont venus s’imposer lors de la « cousinade », un joli moment (presque) familial. Mais pour des photos souvenirs ou autres échanges de maillots, il faudra désormais rebrousser chemin.
Evidemment, on ne dit pas ici que le premier club breton de l’histoire du Top 14 sera encore là la saison prochaine. Trop tôt. Tout comme il est prématuré de condamner une équipe pleine de ressources. Alors allez demander aux Castrais ce qu’ils en pensent. « On va aller à Perpignan pour gagner », » a même déclaré le demi de mêlée Michaël Ruru samedi soir. Certains pourraient penser que l’ancien Bayonnais s’est laissé emporter par l’euphorie du moment. Certainement pas. Le sentiment est collectif. Le manager Jean-Noël Spitzer a forcément identifié les mouvements sur lesquels ses joueurs doivent opérer en vue de l’opération de maintien. Ce ne sera ni à La Rochelle ni à Toulouse. En revanche, l’Usap, prochaine étape du RCV, n’a pas l’étiquette d’épouvantail que peuvent avoir d’autres formations. Dans l’intimité du parc d’Aucy, on dit même que cette rencontre pourrait bien marquer un tournant dans la saison.