Indisciplinés et brutaux, les Toulonnais ont livré une très contre-performance samedi à Créteil…
On retiendra enfin du dernier match de Toulon en Top 14 que cette équipe, bien que constellée d’internationaux confirmés et de stars en devenir, a attaqué son premier ballon à la 79e minute. Ou alors que le match était déjà terminé. Pourquoi diable le RCT n’a-t-il pas osé jouer dignement au rugby à Créteil ? Et comment expliquer cette timidité confinant à la circonspection, alors qu’il s’agissait de réaliser des passes et de secouer le squash des Racingmen, ballon en main ? On imagine ici que le staff toulonnais, après avoir battu le Stade Français à Jean Bouin il y a trois semaines avec le même schéma ultra-sécuritaire, pensait que ce rugby à la Bruno Retailleau fonctionnerait probablement tous les week-ends. Il n’en est rien et au vu de cette sixième manche d’une tristesse infinie, on conclut que les Varois n’avaient finalement plus assez de carburant en cale pour espérer renverser ce Racing peu brillant, mais à bien plus de frais.
En conférence de presse, Pierre Mignoni, le patron sportif du RCT, a déclaré ceci : «Nous avons essayé de produire en première mi-temps mais nous l’avons fait à contre-courant et sans être efficaces. Leur alignement nous a mis en échec et Finalement, nous avions trop peu de ballons pour pouvoir nous exprimer. Sur ce match, oNous ne nous sommes pas échappés mais nous avons clairement manqué d’énergie… » A ce sujet, le troisième ligne Esteban Abadie a élaboré : «Nous voulions nous baser à Créteil sur ce qui ava c’est notre force à Paris et Clermont : oon ne voulait pas les occuper, leur mettre la pression mais on était trop indisciplinés (17 erreurs commises, NDLR), probablement parce que nous avons passé quatre-vingts minutes à défendre… »
La question Serin
Le RCT, trois victoires et trois défaites depuis le début de la saison 2024-2025, n’est visiblement pas encore lâché en championnat. Mais au terme de ce déplacement en Ile de France, on est en droit de s’interroger sur l’état de fatigue affiché par certains joueurs varois ces dernières semaines. Samedi dernier, Paolo Garbisi, qui a très peu coupé depuis la tournée estivale des Italiens, a de nouveau marché à côté de ses escarpins. Quant à Baptiste Serin, pourtant si fort depuis qu’il a enfilé le maillot toulonnais, a pour sa part semblé brutal et globalement incapable de donner à ce match d’indignité grossière le rythme qu’il aurait mérité. Ici, posons-nous cette question : comment le demi de mêlée du RCT, pointé du doigt par les responsables fédéraux suite à la tournée en Argentine, a-t-il vécu cet épisode ? Et dans quelle mesure l’enfant de Parentis, capitaine d’une équipe de France en déroute en Amérique du Sud, aurait-il dû être mieux protégé par l’état-major français et les dirigeants fédéraux, lorsque le canon a tonné ? Nous pouvons évidemment nous tromper. Mais beaucoup d’entre nous craignent, en réalité, que Serin finisse par payer pour quelque chose dont il n’est en aucun cas responsable. Et cette injustice continue aujourd’hui…