Tokyo considère comme « très inquiétant » l’envoi de soldats nord-coréens aux côtés de la Russie
Tokyo a jugé vendredi « très inquiétantes » des informations selon lesquelles des soldats nord-coréens auraient été envoyés en Russie avant un éventuel déploiement en Ukraine.
La crainte d’une escalade majeure. Jeudi 24 octobre, l’Ukraine a affirmé que des soldats nord-coréens avaient été déployés dans la région russe de Koursk, pour soutenir les forces armées de Moscou. Un envoi de troupes « très inquiétant du point de vue de son impact sur la sécurité de la région entourant le Japon », a déclaré le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshimasa Hayashi.
Si le représentant du gouvernement japonais a partagé ce vendredi 25 octobre son inquiétude quant aux risques engendrés par le nouvel axe Moscou-Pyongyang, il a également dit craindre « une nouvelle dégradation de la situation en Ukraine ».
Un accord de partenariat stratégique
Ce jeudi, à Moscou, 397 députés de la chambre basse du Parlement russe ont voté à l’unanimité la ratification du « traité de partenariat stratégique global » avec la Corée du Nord, qui prévoit une assistance mutuelle en cas d’agression armée d’un pays tiers. Le texte sera examiné mercredi 6 novembre par la chambre haute du Parlement, le Conseil de la Fédération, avant d’être signé par Vladimir Poutine.
Ce traité défend l’établissement d’un « système international multipolaire » pour contrer ce que Moscou appelle « l’hégémonie » des États-Unis, mais aussi « les efforts visant à accroître les échanges commerciaux » entre la Russie et la Corée du Nord, tout en « minimisant l’impact » des sanctions économiques qui pourraient être introduites par des pays tiers.
Peu après sa signature, les renseignements militaires ukrainiens ont déclaré dans un communiqué que « les premières unités de l’armée nord-coréenne, entraînées sur des terrains d’entraînement dans l’est de la Russie, sont déjà arrivées dans la zone de combat » de la région russe de Koursk.
Une « rumeur sans fondement », pointe Pyongyang
« L’imagerie est une chose sérieuse, s’il y a des images (sur le déploiement des forces nord-coréennes en Russie), c’est parce qu’elles reflètent quelque chose », a ironisé Vladimir Poutine, interrogé sur l’envoi de soldats nord-coréens aux côtés de son armée.
De son côté, la Corée du Nord a totalement nié avoir fourni à la Russie des forces pour son assaut contre l’Ukraine. Un représentant de Pyongyang à l’ONU a également dénoncé une « rumeur sans fondement ».
Un porte-parole de la Maison Blanche a toutefois déclaré qu’en octobre, « la Corée du Nord avait déployé au moins 3.000 soldats » dans l’est de la Russie, confirmant les informations fournies par Séoul, qui avait initialement estimé ce nombre à 12.000. Washington a toutefois expliqué ne pas savoir si ces milliers de soldats combattraient aux côtés de l’armée russe en Ukraine, partageant l’idée que cela représentait une « possibilité très inquiétante ».
Suite aux révélations des services de renseignement militaires ukrainiens, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a prévenu ce jeudi que son pays ne resterait pas « inactif » face à un envoi de troupes nord-coréennes sur le sol russe. Il s’est également déclaré prêt à étudier « avec plus de flexibilité » la possibilité de fournir des armes à l’Ukraine, « en fonction des actions des forces nord-coréennes ».