Après cette audience, il faudra attendre quelques semaines avant de connaître la décision du Conseil d’Etat. NRJ12, dont la fréquence n’a pas non plus été renouvelée, est également de la partie. En septembre, le Conseil d’Etat avait déjà rejeté leurs recours introduits en référé.
Nouveaux arrivants
A l’origine de leur colère, il y a la présélection d’Arcom pour la réattribution de 15 fréquences TV en 2025 : l’autorité de régulation indépendante a exclu le renouvellement de NRJ12 et C8, dont le bail expire fin février, et a rejeté la candidature de la webtélévision de gauche radicale Le Média, qui a également saisi le Conseil d’État. En revanche, les dossiers de deux nouveaux venus ont été retenus : ceux de l’OFTV, du groupe Ouest-France, et de RéelsTV, du milliardaire Daniel Kretinsky. Pour fonder cette présélection, l’Arcom a indiqué avoir notamment évalué « l’intérêt de chaque projet pour le public au regard de l’impératif prioritaire du pluralisme ».
Les chaînes encore en lice n’obtiendront cependant leur autorisation d’émettre qu’après avoir signé de nouveaux accords avec le régulateur, d’ici la fin de l’année. Mais NRJ12 a pris les devants et a saisi le Conseil d’Etat. Selon son propriétaire NRJ Group, la « viabilité économique » – et donc « l’existence » – de la chaîne est menacée et, par extension, « le modèle économique de Chérie 25 », autre branche du groupe.
400 emplois touchés chez C8
C8 lui a emboîté le pas, invoquant une « situation particulière au regard des enjeux économiques, sociaux et concurrentiels générés » pour une chaîne qui existe « depuis près de 20 ans », selon son propriétaire Canal+. Quelque 400 emplois sont concernés.
Des dérapages qui coûtent cher
C8 a accumulé 7,60 millions d’euros d’amendes en raison des dérapages de son animateur vedette, Cyril Hanouna. « Arcom a surtout voulu sanctionner la chaîne pour ces manquements liés à l’émission « Touche pas à mon poste », mais ceux-ci ont déjà été lourdement sanctionnés », souligne Canal+.
De son côté, Cyril Hanouna se prépare à toute éventualité. Fin octobre, il avait assuré qu’il resterait de toute façon dans le groupe Canal+, au sein duquel il travaille à la création d’une offre multimédia disponible sur Internet et en version papier, en complément de la télévision.
C8 marque son mois record depuis 2017 !
Avec 46,4M de téléspectateurs ce mois-ci et 3,5% de part d’audience, la chaîne leader de la TNT n’a jamais été aussi populaire.
Cette performance dit tout sur la résilience et l’état d’esprit des 400 collaborateurs de la chaîne dont… pic.twitter.com/Pijj3TcPr8— Gérald-Brice Viret \ud83c\uddeb\ud83c\uddf7 #JeSoutiensC8 (@gbviret) 4 novembre 2024
Les médias de l’ensemble du groupe sont mobilisés pour maintenir C8. La chaîne est « populaire », avec plus de neuf millions de téléspectateurs par jour, et « il ne faut jamais mépriser le public », a par exemple affirmé Pascal Praud, l’une des têtes d’affiche de CNews, mardi. « Le soupçon d’une décision politique plane sur la décision d’Arcom », a-t-il également argumenté.
Car le renouvellement des fréquences a également agité la sphère politique. En juillet, le député LFI Aurélien Saintoul, rapporteur d’une commission d’enquête sur la TNT début 2024, avait notamment déploré qu’Arcom ait accepté la candidature de CNews, accusée par de nombreux politiques de gauche de promouvoir des idées d’extrême droite. Ce qu’elle conteste.