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Titres restaurant : pourquoi les restaurateurs réclament la fin des « chèques panier »

Les titres restaurant font partie du quotidien de 5,4 millions de Français.
Depuis un assouplissement des règles en 2022, ils permettent d’acheter de la nourriture dans les supermarchés…
Ce qui explique le mécontentement actuel des restaurateurs.

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Durant cette pause déjeuner en milieu de semaine, sur les 65 places du Poséidon, restaurant à La Grande-Motte (Hérault), pas de paiement de titre restaurant. Assise en terrasse, Agnès, en sirotant un dernier verre de rosé, fait défiler l’écran de son smartphone devant la caméra de TF1, dans le reportage sur place du JT de 20 heures, à retrouver dans la vidéo en tête de cet article. « Intermarché, le magasin bio encore… C’est essentiellement du shopping. On a un budget pour tout le mois donc autant l’utiliser”commente-t-elle en montrant les factures de ses derniers achats de titres restaurant.

Ce n’est pas un cas isolé, loin de là. « Avant, nous avions une quinzaine de paiements en titres restaurant par jour. Aujourd’hui, c’est un ou deux. Trois dans une bonne journée”témoigne à son tour Gaël Salandre, gérant dudit établissement.

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« Avant »c’était avant août 2022 et la décision du gouvernement, pour lutter contre l’inflation, d’autoriser les 5,4 millions d’utilisateurs de titres-restaurant à les utiliser, dans la limite d’un plafond de 25 euros de dépenses journalières, pour faire leurs courses alimentaires dans les grandes surfaces, et non plus juste pour acheter des sandwichs. Ce dispositif, initialement censé prendre fin en décembre 2023, a été prolongé d’un an. Les salariés sont ravis : 95% d’entre eux sont d’accord avec ce nouvel usage. Les supermarchés aussi, ce moyen de paiement représentant désormais un tiers de leurs revenus, notamment grâce à des promotions spécifiquement lancées pour en profiter. Au point qu’aujourd’hui, on parle ironiquement de « tickets panier »

  • Capture LCI

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« Le manque à gagner de nos recettes est dû aux grandes surfaces. C’est une difficulté supplémentaire pour notre profession. Mais si on l’appelle titre-restaurant, c’est qu’il concerne vraiment les restaurants »» demande Jacques Mestre, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) de Montpellier (Hérault). Selon les estimations des syndicats de la restauration, seuls quatre tickets sur dix sont désormais effectivement utilisés dans les restaurants, ce qui représenterait une perte de plus de 576 millions d’euros pour le secteur en un an seulement.

Arrêter ou encore ?

Et c’est parce que le gouvernement envisage de prolonger encore cet élargissement que la profession monte au créneau, en espérant qu’il ne dépasse pas décembre 2024. Une question forcément épineuse à trancher, les titres-restaurant pesant quelque 8,5 milliards d’euros par an. , directement reversés à l’économie. Les restaurateurs avancent que cette rente leur est indispensable, notamment pour rembourser les emprunts qu’ils ont contractés pendant le Covid. Tandis que les usagers, qui apportent désormais de plus en plus leurs repas, préparés à la maison, au travail, auraient sans doute beaucoup de mal à accepter un retour en arrière, synonyme d’un coup porté à leur pouvoir d’achat. Voire la privation de liberté de choix.


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Céleste DE KERVENOEL, Emma ALONZO

Cammile Bussière

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