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Tina Turner, phénix du rock


Une fêlure dans la voix à la Lennon et la puissance d’un Springsteen, un geste qui a inspiré Mick Jagger et une énergie digne de James Brown. Tina Turner était une synthèse. Rhythm and blues, soul, funk, gospel. « Ce n’est que du rock’n roll (mais j’aime ça) », elle a chanté aux côtés de Jagger en 1985. Le rock, en effet, était tout simplement du rock. La chanteuse, décédée mercredi dans sa 84e année, était devenue reine ou marraine. Une muse inspirante pour les enfants turbulents de l’archipel britannique dans ses jeunes années, puis une icône avec des chansons à succès dans sa maturité. Un rocher marqué par la violence infligée par son odieux démiurge, le génial Ike Turner, pionnier du rock’n roll et mari violent. Ces dernières décennies, la lionne semblait avoir trouvé refuge et sérénité en Suisse aux côtés de son nouvel époux, le producteur allemand Erwin Bach. Jusqu’à ce que la maladie la rattrape et que des drames l’assaillent, avec la mort de deux de ses fils, le suicide et le cancer. Une triste fin d’existence qui ressemble à un roman épique.

Dans les repaires sulfureux du Tennessee

Née Anna Mae Bullock en 1939 dans l’état du Tennessee dans une famille de métayers pauvres, la jeune femme passe son enfance à la ferme, chante dans l’église pentecôtiste et fréquente les repaires sulfureux du rhythm and blues. Le diable et le bon Dieu en stéréo, un grand classique de la culture américaine. Sa mère, métisse afro-amérindienne, l’entraîne dans des bars louches avant de l’abandonner à 11 ans, lorsque son père part rejoindre le ciel industriel de Détroit. La voici presque seule, entourée de cousins ​​et placée au service d’une famille blanche. Quand elle remonte le Mississippi, c’est pour poser ses bagages à Saint Louis, Missouri. Elle y fréquente des clubs fébriles et peu recommandables pour tomber, à 18 ans, enceinte d’un saxophoniste membre des Kings of Rhythm, dont le leader, Ike Turner, a déjà roulé sa bosse. Le guitariste, auteur de Fusée 88, considéré comme l’un des premiers titres de l’épopée rock, cherche un chanteur pour former un duo. En 1956, il convainc la « sexy Anna » de le rejoindre, avant de l’épouser deux ans plus tard. La grande histoire d’un des plus célèbres groupes de soul, ou tout simplement de rock, peut commencer, pour le meilleur ou pour le pire.

Une puissance tellurique

Le musicien est habile qui sait pondre des titres taillés pour les charts en quelques minutes. Mais c’est la scène qui l’habite et le duo se revisite lorsqu’il s’étoffe d’un orchestre et de choristes, les Ikettes. Ike exhorte Tina à déployer un sens du spectacle lascif avec des jupes suffisamment mini pour révéler presque toutes ses jambes légendaires et suggérer le reste. Le micro devient un symbole phallique et le chanteur fait tourner la tête des enfants. La notoriété du groupe est faite et Ike signe avec Warner, ce qui leur ouvre la porte des plateaux TV. En 1965, le couple rencontre un autre brillant pervers, le producteur Phil Spector, qui décide de construire son fameux mur du son sur la voix rauque de Tina. Rivière profonde, montagne haute (1966) sera l’un des titres les plus représentatifs de la voie Spector, avec cette incroyable fusion de timbres orchestraux. Mais c’est encore sur scène que le groupe prodigue tous ses talents en proposant quelques reprises caustiques ( Je veux t’emmener plus hautde Sly et la pierre de famille, venir ensembleles Beatles, et surtout Mary fière, de Creedence Clearwater Revival). Il faut écouter le live à l’Olympia (1971), l’un des grands enregistrements de soul – ou de rock ? –, pour identifier la puissance tellurique du groupe. La compilation Plus funky qu’un tweeter de moustique recueille ces années splendides (1969-1972), où l’album Travailler ensemble (1971).

Mais le rythme imposé par Ike semble en tous points s’apparenter à de l’influence. Il a fallu du temps à Tina pour s’échapper de ce cocon sordide. C’est chose faite en 1976 et le chanteur déballe toute la violence bestiale subie depuis vingt ans. Déchue de ses droits, avec quatre enfants à charge, elle aurait pu s’effondrer pour toujours, n’eût été sa rage de vivre. Ce sont ses admirateurs anglais Rod Stewart, David Bowie et Mick Jagger qui continueront de la faire tourner, jusqu’en 1984 où elle publie Danseur privéalbum personnel au succès colossal ( Qu’est ce que l’amour a à voir avec ça, Restons ensemble, par Al Green). La chanteuse opère un incroyable retour qui la propulse au rang de star mondiale, avec le succès Le meilleur (1989), tiré de Bonnie Tyler. Les tournées s’enchaînent et il peut figurer, désormais sans ombre, au panthéon des musiques populaires. Quelques incursions au cinéma, dont le troisième volet de la saga Mad Maxfiniront par l’installer dans le paysage de ces années télévisuelles et affirmer cette musicienne rebelle et invulnérable qui aura été un modèle pour des générations de chanteurs.


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Cammile Bussière

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