TikTok vs. l'UE : « Le temps de cerveau disponible des jeunes européens n'est pas un argument de négociation », estime Thierry Breton - 08/05/2024 à 13:39
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TikTok vs. l’UE : « Le temps de cerveau disponible des jeunes européens n’est pas un argument de négociation », estime Thierry Breton – 08/05/2024 à 13:39

Le commissaire européen aux Affaires numériques a salué le retrait annoncé par le réseau social d’une fonction qui attribue des récompenses en fonction du temps passé à visionner des vidéos sur la plateforme.

Thierry Breton, à Paris, le 25 avril 2024 (POOL / CHRISTOPHE PETIT TESSON)

Thierry Breton, à Paris, le 25 avril 2024 (POOL / CHRISTOPHE PETIT TESSON)

Le réseau social TikTok s’est engagé à supprimer définitivement de l’Union européenne la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant un écran, une première avancée majeure pour la nouvelle législation numérique européenne.

TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, a lancé fin mars son nouveau service controversé en France et en Espagne avant de le suspendre au sein de l’UE quelques semaines plus tard après l’ouverture d’une enquête par Bruxelles.

La Commission européenne avait alors estimé que le mécanisme présentait « des risques graves pour la santé mentale des usagers ».

« Nous avons obtenu le retrait définitif du programme de récompenses #TikTokLite qui aurait pu avoir des conséquences très addictives », a déclaré lundi le commissaire européen aux Affaires numériques, Thierry Breton sur X.

« Le temps de cerveau disponible des jeunes Européens n’est pas une monnaie d’échange pour les réseaux sociaux », a ajouté l’ancien ministre français.

Il s’agit d’un premier succès significatif pour le Digital Services Act européen (DSA), qui vise à réguler les contenus en ligne en obligeant les grandes plateformes à se conformer à la loi et à coopérer avec les régulateurs.

Cette fonctionnalité controversée récompense les utilisateurs qui regardent des vidéos ou effectuent d’autres actions comme aimer des vidéos et suivre des créateurs de contenu. Ces pièces virtuelles peuvent ensuite être échangées contre des cartes-cadeaux sur des sites partenaires.

La Commission, qui agit comme le gendarme numérique de l’UE, a déclaré dans un communiqué que toute violation des engagements de TikTok « équivaudrait immédiatement » à une violation du règlement sur les services numériques et pourrait donc entraîner des amendes.

« Un message clair à l’ensemble du secteur »

Selon la Commission, le réseau social s’est également engagé à « ne lancer aucun autre programme qui contournerait le retrait ».

Soulignant la volonté du groupe de travailler « de manière constructive » avec la Commission européenne, un porte-parole de TikTok a mis en avant la satisfaction d’avoir trouvé un accord avec cette dernière, rappelant que la fonction controversée avait déjà été suspendue « volontairement » par le groupe.

« La décision d’aujourd’hui envoie (…) un message clair à l’ensemble du secteur des médias sociaux », a souligné la commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager.

Le réseau social a répété à plusieurs reprises que seules les personnes âgées de 18 ans ou plus pouvaient collecter des points et qu’il avait mis en place des procédures pour garantir l’âge des utilisateurs. Il a également souligné que le programme incluait « une limite quotidienne de visionnage de vidéos ».

Mais de nombreux experts soulignent régulièrement que les risques de contournement étaient évidents.

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