Ce sont des images étonnantes dont se serviront sans doute les théoriciens du complot, toujours persuadés que les six missions Apollo qui ont touché la surface lunaire n’ont jamais eu lieu. Ici, tout le monde sera néanmoins d’accord : cette lune est fausse et très réaliste. Grâce à lui, les astronautes (ou astronautes) européens pourront s’entraîner pour travailler sur la Lune ! Au moins sur Luna, une surface ad hoc recréé dans un grand hangar à Cologne, en Allemagne.
Plusieurs de ces sites existent dans le monde, notamment aux États-Unis et au Japon, mais aucun n’a poussé le réalisme aussi loin. Luna propose 700 m² d’une reproduction géologique de notre satellite naturel utilisant de la poussière basaltique comme réplique du régolithe lunaire, des conditions de communication identiques aux missions réelles en préparation, un fond d’écran simulant le Soleil vu très bas sur l’horizon, comme il sera vu. lors des missions Artémis. D’ici 2026, un mécanisme constitué de cordes simulera la gravité lunaire avec une gravité six fois plus faible que sur Terre ! Le coût global de l’investissement s’élève à environ 45 millions de dollars, partagés entre le gouvernement fédéral allemand, le Over-the-Rhine Aerospace Center DLR et l’ESA.
Le régolithe lunaire est une poussière très fine fabriquée à partir de météorites broyées sur plusieurs milliards d’années.
La Lune, la vraie, est recouverte d’une épaisse couche de régolithe, à grains fins (10/50 micromètres), pointus, capables de s’infiltrer partout et radioactifs. Ils ont été déposés sur des milliards d’années par l’impact de météorites sur la surface lunaire. Pour Luna, l’ESA a utilisé 900 tonnes de poussières de basalte terrestre afin de reproduire au mieux cet environnement à 50 cm de profondeur !
Le hangar est suffisamment grand pour former des astronautes, mais aussi des robots et des rovers qui poseront tôt ou tard le pied à la surface de notre étoile proche. Pour rappel, l’ESA participe au programme américain Artemis de retour sur le sol lunaire, ayant notamment conçu la capsule Orion. Il reste encore de l’espoir qu’un Européen marche un jour sur notre satellite. Et si tel était le cas, Thomas Pesquet aurait toutes les chances d’être retenu.