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Thomas Jolly admet que « bien sûr » la cérémonie d’ouverture « était politique »

Thomas Jolly admet que « bien sûr » la cérémonie d’ouverture « était politique »

Thomas Jolly peut enfin souffler. Les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques sont désormais derrière lui. Nommé directeur artistique de Paris 2024 en 2022, il peut donc faire le point sur son travail colossal.

Dans une interview avec Monde Publié le 12 septembre, Thomas Jolly estime que cette aventure peut être vue comme « un marathon avec, à la fin, quatre sauts de haies ». Il faut dire que « depuis fin juillet, nous devons organiser une cérémonie toutes les deux semaines », avec 20 000 personnes à coordonner.

Pas de Zidane dans un hélicoptère

Et le défi s’est avéré complexe avec « un nombre incalculable d’obstacles » allant du budget à la sécurité en passant par la stabilité des quais de Seine. « On a réussi », se réjouit-il malgré la pluie du 26 juillet, jour de la cérémonie d’ouverture des JO. Thomas Jolly avoue même avoir « pleuré toute la journée ». « Mais, en réalité, cette pluie nous a donné de l’immédiateté. On était tous, public, équipes techniques, athlètes, sous la même eau fédératrice. Elle nous a rassemblés. »

Le directeur artistique a aussi dû se résoudre à renoncer à certaines idées comme « Zinédine Zidane survolant la Seine (…) car il est interdit de faire voler un hélicoptère au-dessus du public à basse altitude ». Mais sa « déception la plus amère a surtout été le manque de textes ». Venu du théâtre, il aurait aimé « faire entendre Molière ou un discours d’un poète, d’une poétesse devant l’Assemblée nationale ». Le spectacle devait s’adresser « à la planète entière. Tout le monde n’aurait pas compris ».

L’artiste revient également sur les élections législatives, avec un second tour le 7 juillet, et, à l’époque, la perspective d’une victoire du RN. « Si Jordan Bardella avait été Premier ministre, je n’aurais rien changé au contenu. De toute façon, c’était trop tard », explique-t-il. « Mais ce contexte politique anxiogène a probablement influé sur l’accueil des spectateurs. Ils ont été encore plus sensibles à la joie, à l’apaisement et au sentiment d’unité que nous souhaitions diffuser. »

Une fin sur « un hymne à l’amour »

Face à la polémique sur certaines séquences du 26 juillet, Thomas Jolly assure aussi ne pas faire de « prosélytisme » même si « bien sûr c’était politique ». « Dans toutes les scènes, des corps différents apparaissaient, de la diversité, des femmes et des hommes maquillés ou costumés. Le théâtre était partout, la question des genres aussi ». Rappelant que les rois se poudraient et considérant que Jeanne d’Arc était « l’un des plus grands travestis de notre histoire », il estime que « notre culture est faite de cette fluidité des genres ».

Le but n’était pas de chercher la « provocation » car il « ne cherche à nuire à personne ». Il se souvient d’ailleurs avoir conclu la cérémonie par les mots d’Edith Piaf : « Dieu unit ceux qui s’aiment ». « Non pas pour mettre en avant la religion catholique. Mais pour terminer par un hymne à l’amour ».

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