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Thierry Beaudet, un homme de consensus, hors du système politique

La dernière hypothèse avancée à Matignon est que le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Thierry Beaudet, soit un adepte du dialogue et du consensus, mais sans expérience politique de terrain et peu connu du grand public.

Cet enseignant de formation de 62 ans a été élu en mai 2021 président de la troisième chambre de la République, ce qui entend faire entendre la voix de la société civile (associations, syndicats, organisations patronales…).

Mettre en évidence un « chemin d’engagement »il a également consacré une grande partie de sa carrière au secteur mutualiste, ayant présidé la MGEN de 2009 à 2016 puis la Fédération nationale du mutualisme français de 2016 à 2021.

Celui qui est aujourd’hui présenté dans l’entourage d’Emmanuel Macron comme « une option très sérieuse » pour Matignon avait critiqué fin juin la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation d’élections législatives anticipées : il avait affirmé ne pas avoir  » Compris «  Cette décision du président qui a plongé la France « dans une crise politique et démocratique sans précédent ».

Sur le plan politique, il a également adopté des positions fortes en faveur de l’euthanasie et contre la loi sur l’immigration – allant jusqu’à manifester le 21 janvier au Trocadéro.

Loué par ses partisans pour ses capacités « écoute » et décrit comme « un homme d’équilibre », « Très travailleur » et à la « capacité de réforme importante »M. Beaudet travaillait sur une nouvelle demande au Cese.

« Une autre histoire »

Pour François Hommeril, président de la CFE-CGC, « Il n’est pas plus ridicule que les autres » personnalités qui ont été évoquées pour diriger le gouvernement. « Cela pourrait être une bonne surprise », estime le dirigeant syndical.

Thierry Beaudet, un homme de consensus, hors du système politique

« Il n’a aucune expérience politique »mais dans le contexte  » compliqué «  actuel, « Est-ce un plus ? Est-ce un moins ? »demande son homologue de la CFTC Cyril Chabanier, qui n’a pas « il n’y a pas beaucoup de doute sur son engagement en faveur du dialogue social ».

Laurent Escure (Unsa), qui « sait bien » Thierry Beaudet, le salue, « son goût pour la synthèse et l’intérêt général ».

Du côté patronal, François Asselin, président de la CPME, a décrit à l’AFP « quelqu’un de consensuel »plutôt de « d’une culture de centre-gauche ».

Mais, note-t-il, s’il parvient à Matignon, il devra « de manier l’art de la dissidence et peut-être moins du consensus, car nous sommes dans une situation où il va falloir décider ».

À l’Assemblée nationale, « Ce sera une autre histoire » qu’au Cese, note également Thierry Cadart (CFDT), membre du bureau de l’institution, ajoutant que si M. Beaudet « sait construire un consensus », « Certains pourraient lui reprocher de prendre un peu trop de temps pour se décider ».

« C’est un gars crédible et loyal » et un symbole de « La méritocratie républicaine »monté « petit à petit » depuis ses origines en « une famille moyenne de l’Orne »se vante auprès de l’AFP un de ses proches, sous couvert d’anonymat.

Cet athlète qui « lit et s’instruit beaucoup »reste calme, « même quand il bout à l’intérieur »assure cet ami.

« Des réconciliations indispensables »

Issu de l’économie sociale et solidaire, M. Beaudet a également créé en 2017 le groupe VYV, né de la fusion entre MGEN, Harmonie mutuelle et Istya.

Arrivé à la tête du Cese, il a rappelé que le rôle de la chambre était « consultatif »souhaitant le faire « l’assemblée des réconciliations essentielles ».

Sous son mandat, le Cese est devenu avec la loi du 15 janvier 2021 le « chambre des conventions citoyennes »a gagné en notoriété, notamment grâce à la convention sur la fin de vie qui a réuni pendant plusieurs mois quelque 200 Français tirés au sort pour réfléchir à un changement de loi.

« Il a réussi à faire du Cese une organisation dont le travail est désormais mieux pris en compte par le Parlement »salue le macroniste Patrick Levy-Waitz, membre de la chambre.

Mais ceci « discret »proche de l’ancien leader de la CFDT Laurent Berger ainsi que du macroniste Richard Ferrand, n’a cependant pas réussi à sortir l’institution de l’ombre. « On critique souvent qu’il y a de très bonnes œuvres au Cese, mais qui restent dans un tiroir »a déclaré M. Chabanier. Depuis Matignon, « ce serait une bonne solution » pour les faire sortir.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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