« The Wire », le film de Daniel Auteuil avec Grégory Gadebois est inspiré d’une histoire vraie
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CINEMA – Pour la 6e fois, Daniel Auteuil revient derrière la caméra, mais aussi devant. Le fil sort en salles ce mercredi 11 septembre. En tête d’affiche de ce film-procès sombre, on retrouve Daniel Auteuil et Grégory Gadebois, dans la peau d’un avocat tenace et de son client, un père de famille accusé du meurtre de sa femme. Le scénario du film est basé sur une histoire vraie.
Le film, présenté hors compétition à Cannes en mai dernier, suit la rencontre de ces deux hommes que rien ne relie. Grégory Gadebois incarne Nicolas Milik, un père de famille nombreuse aimant et au physique impressionnant, dont l’épouse est retrouvée égorgée dans un bosquet. Daniel Auteuil incarne Jean Monier, un avocat commis d’office qui, convaincu de l’innocence de son client, se passionne pour l’affaire. Mais lorsqu’ils le confrontent, la procureure générale Adèle Houri (Alice Belaïdi) est convaincue du contraire et est bien décidée à le prouver.
L’histoire de ces deux hommes est directement inspirée d’un fait divers, raconté dans le recueil de nouvelles Dans l’embuscade : Chroniques de la justice pénale ordinaire de Maître Mô, Jean-Yves Moyart. Daniel Auteuil s’est confié sur ce projet de film-essai. Après que sa fille Nelly lui ait fait lire ce livre, il » ressenti le besoin irrépressible d’aller raconter cette histoire « , confiait-il à l’AFP cet été.
Le meurtre de « Geneviève »
Ce procès est celui relaté (après avoir changé les prénoms) dans le recueil de l’avocat lillois Maître Mô. Ahmed est accusé du meurtre de sa femme Geneviève, la mère de ses six enfants, avec la complicité de son meilleur ami, l’ancien militaire Roger. Cette affaire, qui s’est déroulée dans le nord de la France, a été rapportée par Jean-Yves Moyard sur son blog, clos depuis sa mort en 2021, mais aussi à nos confrères de XXI en 2012.
Dans Le filComme dans le fait divers, la mère alcoolique est retrouvée à quelques kilomètres de chez elle, la gorge tranchée. Dans le long métrage, comme dans le vrai procès, le meilleur ami et second accusé est mort en détention et c’est seul que le père comparaît devant les juges. Comme dans le film, finalement, l’avocat est convaincu de son innocence.
Daniel Auteuil a transposé l’affaire dans le sud de la France mais a conservé de nombreux éléments : les témoignages des clients du bar « Le guet-apens », celui de la femme de Roger, le récit de la dispute entre Ahmed et sa femme, les certitudes des proches de Geneviève, la découverte d’un couteau de chasse lavé, etc.
Daniel Auteuil comme avocat de la défense
Pour se préparer, Daniel Auteuil a pu assister à un procès à huis clos, « Un procès comme celui de mon film, où il n’y a aucune preuve, où c’est la parole de l’un contre la parole de l’autre. »
Le résultat est un film de procès qui alterne entre des flashbacks tirés de témoignages, des moments de réflexion et d’enquête de l’avocat et des séquences dans la salle d’audience. Un procès dont le verdict n’est connu que dans les dernières minutes. « C’est quelque chose d’une grande lucidité, d’une grande rigueur, d’une grande froideur, et tout cela pour arriver à ce qu’ils appellent la conviction intime. » a expliqué le réalisateur à l’AFP.
Si l’avocat est fermement convaincu qu’il œuvre pour la justice et défend un innocent, le spectateur est laissé à lui-même oscillant entre la conviction de son innocence et sa culpabilité. Nous ne révélerons rien ici, mais sachez que contrairement à d’autres films de procès, à la toute fin, vous connaîtrez la vérité.
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