Né en 1984 à Plymouth en Grande-Bretagne, Patrick K. Dewdney vit en France depuis l’âge de 7 ans. Après des études universitaires à Limoges, il publie dès 2007 des romans, des recueils de poésie et des nouvelles. En 2019, il remporte le grand prix d’imagination pour « L’Enfant de la poussière » et « La Peste et la Vigne » (Au Diable Vauvert), les deux premiers volumes du Cycle Syffe. Le quatrième volume, « The House of Watchers », vient de paraître chez le même éditeur.
Dans la saga Syffe, vous décrivez une société au bas de l’échelle. Pourquoi ce biais peu utilisé ?
J’ai toujours considéré mes écrits comme une extension de mes activités militantes. Je me définirais comme un auteur politique qui souhaite montrer un point de vue que l’on n’a pas l’habitude de lire dans la fantasy. Généralement, on est plutôt du côté des classes privilégiées, des histoires d’héritage, de gouvernance, de princes. Me définissant comme anarchiste, j’ai eu envie d’écrire une histoire où pour une fois on parle de « ceux qui ne sont rien ». Et au-delà, le chemin de politisation de quelqu’un qui n’a pas eu accès comme d’autres de ses contemporains à l’éducation et à la culture.
C’est un roman initiatique, mais pas (au début en tout cas) dans le sens d’un destin dévoilé. Est-ce un livre d’apprentissage politique ?
Oui, mais pas seulement. Je parle moins de politique que de philosophie. J’ai étudié la fantasy à l’université. J’ai évidemment eu une première approche de lecteur, mais j’ai élaboré un exposé théorique, comme une excroissance moderne du mythe, avec une allure sociologique : qu’est-ce que la mythologie ? Quelle est la finalité sociale de cela ? Je voulais m’éloigner de la métaphysique qui sous-tend historiquement le mythe et donc le genre fantastique et essayer d’écrire un livre en utilisant ces schémas narratifs, mais sous un angle matérialiste.