« The Fall Guy » qui tombe à point nommé

En France, la série « The fall guy » était connue sous le titre « L’homme qui chute à pic ». Comme ceux de Magnum et McGyver, les téléspectateurs d’Antenne 2 ont découvert les aventures du cascadeur Colt dans l’émission Dimanche Martin au début des années 1980. En attendant un biopic sur Jacques Martin, Colt Seavers revient au cinéma sous les traits de Ryan Gosling.

Toujours cascadeur, Colt entame une belle histoire d’amour avec Jody (Emily Blunt), une caméraman britannique qui rêve de réaliser. Une violente chute sur le plateau puis une longue période de dépression vont séparer le couple nouvellement né. Deux ans plus tard, Jody réalise son premier film à très gros budget en Australie intitulé « Metalstorm ». Gail, productrice cynique comme il se doit, le rappelle à Colt en lui faisant croire que Jody veut renouer les liens brisés. En réalité, Gail compte sur Colt pour retrouver Tom Ryder, l’insupportable star du film qui a mystérieusement disparu.

Salon de la ferraille

Cette enquête sur les nuits de Sidney s’éternise et n’a, en réalité, que peu d’intérêt. « The Fall Guy » est avant tout un film d’action conçu comme des montagnes russes. Entre les rouages ​​fous de son attirance, le réalisateur David Leitch (« Bullet Train ») rend hommage à son ancien métier de cascadeur, lui qui fut notamment la doublure de Brad Pitt. Ce passé inspire de jolis dialogues, dans lesquels Colt explique à quel point tomber « fait vraiment mal ». Dans ces instants-là, entre deux explosions, trois coups de poing et une morsure de chien francophone, « The Fall Guy » devient touchant.

Après tout, le cascadeur n’est-il pas le grand sacrifice du cinéma ? C’est lui qui prend tous les risques, tous les coups et ne récolte aucune gloire. A la sortie du film, les machines promotionnelles insisteront sur le fait que la star « a fait ses propres cascades ». Le scénario de « The Fall Guy » nous rappelle qu’il n’y a pas d’Oscar pour la « meilleure cascade ». Plusieurs séquences évoquent également la concurrence des effets spéciaux numériques qui poussent les cascadeurs vers l’obsolescence.

Si David Leitch parodie volontiers des succès récents comme « Dune » ou le dernier « Mission : Impossible », « The Fall Guy » est un film aux airs de foire à la ferraille. Les héros partagent des références aux films et séries d’hier, tandis que la bande originale rock « I was made for love you » du groupe Kiss et qu’Emily Blunt hurle avec « Against all odds » de Phil Collins au karaoké.

Tout cela n’a d’autre prétention que de nous faire passer un bon moment et d’annoncer les films de l’été. Après une année 2023 marquée par « Barbie » et « Oppenheimer », deux blockbusters atypiques, « The Fall Guy » tombe à pic.