« The Apprentice », le film sur Donald Trump, a dépassé nos attentes
Films de Scythie
Jeremy Strong et Sebastian Stan dans « L’Apprenti » d’Ali Abbasi.
CINÉMA – Attaquez, n’admettez jamais vos erreurs, revendiquez toujours la victoire… Ce credo, ce sont les trois règles que Donald Trump s’est fixées. Ou du moins, le Donald Trump de L’apprentibrillant long métrage d’Ali Abbasi qu’il est venu présenter en compétition au 77ème Festival de Cannes, ce lundi 20 mai. On l’a vu sur la Croisette et on confirme que l’émoi qu’il a provoqué était bien mérité.
Son histoire remonte bien avant la campagne actuelle de l’ancien président des États-Unis qui tentera, en novembre prochain, de briguer un nouveau mandat. Bien avant son premier passage à la Maison Blanche ou encore l’émission de télé-réalité du même nom, qu’il a lancée en 2004. Elle raconte avec beaucoup d’humour et de sarcasme la genèse du personnage qu’il est devenu au fil des années. au tournant des années 1980, à New York.
Avec son look jeune et incertain, Donald Trump (Sebastian Stan) voit les choses en grand : il rêve de devenir un magnat de l’immobilier. Grâce au très cynique Roy Cohn, interprété par Jeremy Strong, il y parviendra. L’avocat et ex-conseiller de Joseph McCarthy le prend par la main et devient son mentor, sans jamais lui demander quoi que ce soit en retour si ce n’est d’être son ami.
La ressemblance croissante avec Donald Trump
Celui que l’on considère aujourd’hui comme le maître du cynisme du leader républicain lui apprend les bases de la communication. » Les journaux doivent parler de toi », l’entend-on conseiller dans une scène. Dans un autre, il ajoute : « Il faut être prêt à tout pour gagner. »
Le jeune Donald Trump a rapidement pris confiance, peut-être même un peu trop. » Il y a deux types de personnes dans la vie : les tueurs et les perdants », assure-t-il lors d’un rendez-vous avec celle qui sera sa première épouse, Ivana Trump. La surenchère, la vantardise, l’avidité, l’arrogance… L’étudiant décrit L’apprenti rattrape rapidement le maître, que les médias soupçonnent d’être atteint du sida et donc d’être homosexuel.
Donald Trump prend du poids, commence à perdre ses cheveux. Plus le temps passe, plus son teint devient orangé. Il décide de subir une liposuccion, puis une chirurgie capillaire. Et si l’ascension du personnage – dont on suit l’évolution physique avec malice – est très drôle à voir, elle est aussi étonnante. Une scène, dans laquelle on le voit violer son ex-femme, peut en témoigner. Une attaque que l’intéressée, disparue en 2022, avait elle-même révélée après son divorce, avant de se rétracter des années plus tard.
L’équipe de Donald Trump réagit
Ce lundi, cette séquence en particulier, et le film en général, ont fait l’effet d’une bombe après la projection à Cannes. Le principal porte-parole de la campagne de Donald Trump, Steven Cheung, a déclaré au magazine Variété vouloir intenter une action en justice pour répondre à ces réclamations » visiblement faux « .
Il déclare : » Cette merde est une fiction. Il révèle des mensonges longtemps démystifiés. Tout comme les procès illégaux de Biden, il s’agit d’une ingérence des élites hollywoodiennes dans les prochaines élections, car elles savent que le président Trump reviendra à la Maison Blanche. »
Interrogé sur le sujet lors d’une conférence de presse, Ali Abbasi ne s’est pas montré très inquiet. Il a également ironisé : « Je serais très heureux de le rencontrer et de lui parler de tout ce que nous avons fait pour travailler sur ce long métrage. » A l’heure où nous écrivons ces lignes, son film n’a pas encore de date de sortie, mais il y a fort à parier qu’il profitera de la dernière ligne droite des élections – et notamment du dernier débat de la mi-septembre – pour en faire la promotion.
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