Test Vivlio Light HD Color : la liseuse compacte qui a (presque) tout ce qu’il faut

Après avoir sorti le premier écran couleur pour liseuses sur sa Vivlio Color, la marque française Vivlio nous récompense cette fois-ci avec un modèle qui se veut plus avancé : la Light HD Color.

Equipé d’un écran couleur E Ink Kaleido 3 de 6 pouces, il offre une résolution de 1072 x 1448 pixels en noir et blanc (300 ppi) et de 536 x 724 pixels en couleur (150 ppi). Pesant 182 g, il dispose de 16 Go de stockage, d’une connectivité wifi et Bluetooth, ainsi que d’une certification d’étanchéité IPX8. L’autonomie est annoncée à une trentaine de jours par le constructeur, mais comme toujours, ce critère peut varier en fonction de l’intensité du rétroéclairage lors des séances de lecture.

Avant de continuer, une précision s’impose. Il est en effet probable que ce Light HD Color ne manquera pas de créer la confusion dans l’esprit de certains utilisateurs. On pourrait croire qu’après son premier Vivlio Color, le constructeur allait étendre sa gamme avec le modèle que nous testons ici. Ce n’est pas le cas et ce Light HD le remplace.

Il offre la même taille d’écran, mais de meilleures fonctionnalités pour un prix équivalent. Le Light HD Color intègre ainsi un affichage plus efficace, offrant une meilleure résolution des couleurs et une expérience visuelle globalement améliorée. Outre l’étanchéité, le constructeur promet une meilleure réactivité.

Malgré ces améliorations, Vivlio propose la Light HD à un prix de lancement inférieur à celui de sa précédente liseuse couleur, à 180 € contre 190 €.

Le Vivlio Light HD Color se démarque immédiatement par son format compact et sa légèreté. Même s’il est un peu plus lourd que son prédécesseur (182 g contre 160 g), son poids reste tout à fait raisonnable. Il est particulièrement agréable à tenir en main, même lors de longues séances de lecture.

Son design sobre et élégant est rehaussé d’un liseré bleu métallisé. Vous ne l’achèterez pas pour ça évidemment, mais cette petite attention lui apporte une touche d’originalité bienvenue. Si la liseuse bénéficie d’un design globalement moderne, elle aurait gagné à proposer des bordures d’écran plus fines. Cela dit, les autres liseuses ne font généralement pas mieux dans ce domaine.

Le dos de l’appareil présente une texture rainurée qui améliore la prise en main. Cependant, cette surface a tendance à retenir les traces de doigts, ce qui peut nuire à l’esthétique globale à long terme. Les plus obsessionnels essuieront cette zone régulièrement…

La liseuse est par ailleurs équipée de quatre boutons de navigation situés en bas de l’écran. Ils vous permettent d’accéder à l’écran d’accueil, de tourner les pages et d’allumer, d’éteindre et de mettre l’appareil en veille. Bien que pratiques, les symboles indiquant leur fonction sont peu visibles, ce qui peut demander un certain temps d’adaptation aux nouveaux utilisateurs. Cependant, l’habitude se développe rapidement.

Plus gênants, ces boutons sont situés tout en bas de la façade. Et même après plusieurs heures d’utilisation de la liseuse, nous n’avons pas réussi à trouver une solution confortable pour à la fois tenir l’appareil d’une seule main et utiliser ces boutons sans nous tordre les doigts. Il est bien sûr possible de naviguer quasi exclusivement via l’interface tactile et de n’utiliser les boutons que pour mettre la liseuse en veille, mais ce serait dommage, d’autant qu’il est possible de personnaliser leur comportement.

L’atout majeur de cette liseuse réside dans son écran E Ink Kaleido 3, du moins en théorie. Car une fois passé sous les fourches caudines de notre sonde, le résultat est un peu décevant. En effet, le rendu des couleurs sur le Vivlio Light HD Color est pour le moins fantaisiste avec un delta E mesuré à 20,9, point faible récurrent des écrans couleur E Ink actuels. Rappelons que l’œil humain est capable de détecter une dérive colorimétrique à partir d’un score supérieur à 3.

La température de couleur s’en sort mieux à 6915 K, un résultat pas si loin de la mesure jugée parfaite (6500 K). Hélas, tout cela est effacé par les mesures de contraste fixées à 9:1. C’est faible, même pour un écran de liseuse couleur. Les Kobo Libra Color et Clar Color font un peu mieux, à 13:1. Surtout, c’est le Kindle Colorsoft qui est l’actuel champion de la catégorie, avec un rapport de 19:1. Dans tous les cas, les couleurs sont bien moins vives que sur papier.

Cela ne veut pas dire que l’écran de ce Vivlio Light HD Color est inutilisable. Sa résolution de 300 ppi en noir et blanc assure une excellente lisibilité des textes, tandis que la résolution de 150 ppi en couleur offre un compromis intéressant pour l’affichage des illustrations. Car la présence de la couleur reste finalement ici anecdotique.

Les 6 pouces sont bien trop petits pour profiter d’une bande dessinée ou d’un bandes dessinéeset même les mangas sont à l’étroit sur une diagonale de cette taille. Cette liseuse est donc principalement destinée à la lecture de livres. Et pour cet usage, son écran ne pose aucun problème, d’autant qu’avec une réflectance de 19,5%, il se prête bien à un usage extérieur. Les reflets ne vous dérangeront pas tant que le Soleil ne frappe pas directement l’écran.

Côté interface, le Vivlio Light HD Color est assez intuitif et permet une navigation aisée dans les menus et paramètres. Vous pouvez l’utiliser tel quel, mais ceux qui aiment peaufiner leur expérience trouveront de nombreux réglages pour le faire. De ce point de vue, les liseuses Vivlio offrent une richesse sans pareille. L’interface s’apparente également à celle d’un smartphone, avec même un système de gestion de tâches. Seul bémol, cette abondance se fait au détriment du confort d’utilisation pour les lecteurs moins à l’aise avec les outils technologiques.

Une fois plongé dans un livre, les options de personnalisation ne manquent pas. On peut ainsi influencer la police, la taille du texte ou encore l’espacement des lignes et des marges. Il est également possible de régler la luminosité de l’écran et de programmer l’activation du mode SmartLight qui modifie la température de couleur pour réduire la fatigue oculaire. Quant au mode sombre, il sera le meilleur allié pour ceux qui aiment lire dans des environnements faiblement éclairés. Ce mode inverse les couleurs de l’écran, affichant du texte blanc sur fond noir.

La liseuse propose également des fonctions pratiques telles que la recherche dans le texte, l’ajout de signets, de notes et de surlignages. Une des fonctionnalités intéressantes est la possibilité de surligner des passages en couleur. Les utilisateurs peuvent choisir entre le bleu, le violet, le jaune et le vert, ce qui permet une organisation plus claire des annotations. Pour chipoter un peu, on aurait aussi aimé bénéficier de la possibilité de trier les livres par statut dans la bibliothèque.

L’une des grandes forces de ce Vivlio Light HD Color est sans doute sa polyvalence au niveau des formats supportés. Il est en effet compatible avec presque tous les formats actuels, de l’EPUB au PDF en passant par le CBR/CBZ pour les bandes dessinées et les mangas. DOC, TXT, FB2 pour les textes sont également compatibles. Surtout, il peut lire les MP3 et M4B pour les livres audio.

Cette compatibilité étendue permet donc aux utilisateurs d’accéder à une vaste bibliothèque de contenus numériques sans avoir à se soucier de la conversion des fichiers. Rappelons que si les liseuses Kobo et Kindle proposent effectivement la lecture de livres audio, c’est uniquement via leurs formats propriétaires respectifs. En revanche, Vivlio emboîte le pas de ses concurrents sur un point : son Light HD Color n’intègre pas de haut-parleur ni même de prise jack. Il vous faudra donc connecter un casque Bluetooth pour les livres audio.

En plus de la lecture, l’appareil intègre quelques applications supplémentaires comme un navigateur web basique, mais bien plus performant que celui du Kobo, une calculatrice ou encore des jeux simples comme le sudoku et les échecs. Si ces fonctions supplémentaires peuvent être un plus pour certains, elles ne constituent évidemment pas le principal attrait de l’appareil.

Le seul véritable reproche que l’on fera à l’interface concerne sa réactivité, parfois erratique. La navigation dans cette interface est globalement assez fluide, même s’il subsiste une petite latence propre aux liseuses, de l’ordre de la seconde, entre le moment où l’on appuie et le moment où l’action est réalisée. Des retards un peu plus longs surviennent, sans que l’on sache vraiment ce qui les a déclenchés. Cela est probablement lié à la gestion de la RAM. Quoi qu’il en soit, ils sont heureusement suffisamment rares pour ne pas devenir un véritable problème au quotidien.

De même, il est surprenant que le capteur d’orientation ne bénéficie pas de raccourci dans le volet des raccourcis rapides – il faut le rechercher dans un sous-menu de paramètres. Cela ne dérangera pas tout le monde, mais si vous aimez régulièrement passer de l’un à l’autre, lire allongé par exemple, cela peut être un peu frustrant.

Enfin, on regrettera que Vivlio ne propose pas d’intégration cloud, comme Kobo le fait déjà sur ses modèles milieu et haut de gamme pour Dropbox et Google Drive. Ici, vous pouvez certes synchroniser vos relevés via un compte Vivlio.com, mais cela ne vous donne pas accès à un espace de stockage distant. Cela synchronise uniquement les achats, la progression de la lecture, les favoris, etc.

D’ailleurs, si vous utilisez un compte Vivlio, à moins que vous lisiez régulièrement sur plusieurs supports, nous vous conseillons de le déconnecter dès que vous avez effectué vos achats. Si vous ne le faites pas, le système vérifiera l’état de votre bibliothèque en ligne à chaque fois que vous vous réveillerez. Une opération qui prend à chaque fois plusieurs secondes et qui devient vite énervante.