Test Samsung Galaxy Buds3 : écouteurs ouverts réussis, mais avec support du splitting
En 2024, Samsung fait peau neuve en termes d’offres audio. Si abandonner le format bean de sa famille Buds est un choix fort, la décision de proposer une architecture ouverte sur les Buds3 en est un autre. Jusqu’à présent, toute la famille était à ranger dans la catégorie semi-intra, à l’exception des Buds Live mis à part en 2021. Une manière de s’aligner sur l’offre d’Apple avec d’un côté les semi-intra, alias les AirPods Pro, et de l’autre autre un format bouton avec les AirPods classiques.
Et tout comme la firme de Cupertino, Samsung a fait ici le choix surprenant de proposer une réduction de bruit active dans un format ouvert. Pour le reste, les Buds3 sont dans le même bateau que les Galaxy Buds3 Pro en termes de connectivité et d’expérience utilisateur. Seules l’autonomie et la partie audio diffèrent quelque peu. En effet, pour ces derniers, les Galaxy Buds3 ne disposent pas de deux, mais d’un seul haut-parleur de 11 mm.
Prix et disponibilité
Les Samsung Galaxy Buds3 sont disponibles depuis le 24 juillet 2024 au prix officiel de 179 €. Ils existent en deux couleurs : blanc et gris métallisé.
Conditions d’essai
Nous avons testé ces écouteurs sous la version du firmware R530XXU0AXF3 avec l’application Galaxy Wearable version 2.2.59.24061361.
Construction & Confort
Ne vous y trompez pas. Si les Galaxy Buds3 s’apparentent dans leur nouveau design aux AirPods, ils n’en sont pas une copie esthétique. Samsung opte en fait pour une conception de tige beaucoup plus angulaire. Chacune est composée de quatre faces blanches, tel un prisme, d’une ligne noire pour faciliter la gestion du volume, ainsi que d’un code couleur spécifique (orange-rouge pour distinguer l’écouteur droit et bleu pour celui de gauche).
Même si ce nouveau look peut diviser, le design global du casque ne souffre pas de défauts majeurs. Sans surprise, ils font la part belle au plastique, mais la qualité d’assemblage est au rendez-vous. Des bons points donc, d’autant que comme ses confrères haut de gamme, les Buds3 bénéficient de la certification IP57, soit une résistance à la poussière et à l’immersion dans l’eau.
En revanche, la maintenance est un facteur plus problématique. Certes, les écouteurs sont légers (4,7 g chacun) et assez confortables une fois en place. Toutefois, la surface à placer à l’entrée du conduit auditif est plus grande que sur les AirPods. En conséquence, sans ailettes ou au moins avec une surface plus adhérente, les écouteurs ont l’impression qu’ils pourraient tomber à tout moment. C’est particulièrement le cas lorsqu’ils sont ancrés dans de petites oreilles.
Ces chutes ne se sont produites que dans de rares occasions (mastication, marche rapide, position penchée en avant, etc.), mais cette sensation déconcerte lors des premières semaines d’utilisation, à tel point qu’on se retrouve à les remplacer régulièrement de peur de les perdre. Bien que globalement réussi, le format coupe ouverte Les Galaxy Buds3 ne sont donc pas recommandés à toutes les morphologies, ni pour une utilisation sportive.
Logement
Logiquement, le boîtier diffère grandement de celui des Galaxy Buds2. C’est d’ailleurs une copie conforme de celui des Buds3 Pro. A savoir, même compacité (48,7 x 58,9 x 24,4 mm pour 46,5 g), même couvercle transparent, même fond plat pour faciliter une position verticale et même code couleur. Itou, notons la présence de la recharge sans fil et l’absence de certification IP.
Si la charnière est plutôt solide et la construction sérieuse, la prise en main globale n’est pas des plus optimales. Premièrement, il n’est pas possible d’ouvrir le couvercle d’une seule main, tandis que la tige angulaire ne facilite pas un rangement rapide des écouteurs. Contrairement à une canne ronde qui permet de le faire à la volée, il faut ici être très précis.
Expérience utilisateur
Ordres
Le nouveau design des Galaxy Buds3 entraîne forcément un changement au niveau des commandes. Tout comme sur les Galaxy Buds3 Pro, Samsung opte pour des commandes hybrides, c’est à dire un swipe pour le volume et différents pincements avec retour haptique pour le reste.
Si vous êtes habitué aux commandes traditionnelles sur zone tactile, il faudra un certain temps d’adaptation. La raison en est que le format prisme des baguettes est un peu déroutant au début, notamment lorsqu’il s’agit de gérer le volume. Une fois habitué, les commandes sont réactives à souhait, tandis que toutes les actions (navigation, mode d’écoute, lecture/pause) peuvent être effectuées sur les deux écouteurs.
Application
Comme d’habitude, Samsung n’autorise pas les utilisateurs iOS à accéder à son application Galaxy Wear. Les propriétaires de produits Apple n’ont tout simplement accès à aucun paramètre.
De leur côté, les heureux possesseurs d’un smartphone Android pourront en profiter à leur guise. Que ce soit au niveau de l’ergonomie ou des fonctionnalités, l’application est complète et simple d’utilisation. Egaliseur 9 bandes et préréglages d’écoute, options d’accessibilité, localisation via un bip… Sans forcément être la plus complète du marché, cette appli dédiée est à la hauteur.
Connectivité
Autre frustration habituelle : Samsung réserve de nombreuses fonctionnalités à son propre écosystème. Voyez par vous-même : compatibilité LE Audio avec Auracast, connexion multipoint (Samsung Auto Switch), codecs SSC et SSC UHQ (24 bits/96 kHz), audio spatial avec suivi de tête et traduction à la volée via Galaxy AI.
C’est encore une longue liste. À tel point qu’avec un produit ne fonctionnant pas sous OneUI, la puce Bluetooth 5.4 des Galaxy Buds3 devient presque ordinaire. Il est cependant possible de bénéficier de la détection de port et des codecs SBC et AAC. En termes de latence, ce n’est pas non plus Byzance. Avec le codec SBC, nous avons mesuré 260 ms. Difficile dans ces conditions de regarder correctement un contenu vidéo sans compensation automatique.
Audio
Contrairement aux Galaxy Buds3 Pro qui bénéficient d’une architecture sonore bidirectionnelle, les Samsung Galaxy Buds3 ne disposent que d’un seul haut-parleur de 11 mm. Comme à son habitude, le Sud-Coréen mise ici sur une signature globalement énergique et sans excès désagréables. Certes, l’équilibre n’est pas le plus gros point fort de ces écouteurs, cependant le niveau technique est globalement satisfaisant.
Dès le début du spectre, il est possible de s’en rendre compte. A la fois profondes et précises, les basses donnent du corps à l’auditeur sans le dénaturer. S’en suit une pente régulière jusqu’aux médiums assez cohérents. Ainsi, tous les départs d’instruments semblent naturels, car ils ne sont pas engloutis par la basse. Même si les hauts médiums souffrent d’un léger déséquilibre, les voix ne sont pas voilées. La légère bosse autour de 1 kHz permet de les projeter subtilement vers l’avant.
Du fait de l’absence de transducteur dédié spécifiquement aux aigus, ils présentent quelques défauts dans cette partie du spectre. Déjà, l’ensemble oscille un peu trop, ce qui nuit à l’équilibre tonal. De plus, le léger creux présent juste avant le début des aigus gêne un peu l’écoute. En ne se voulant pas trop agressif, Samsung évite le scintillement et l’aspect artificiel de certaines notes. Cela se fait toutefois au détriment d’une certaine musicalité puisque la transition médiums-aigus manque de précision par rapport au reste du spectre.
Malgré cela, les Galaxy Buds3 offrent globalement une signature satisfaisante et une amélioration par rapport au modèle précédent. La qualité technique est là, la scène sonore est suffisamment large, la distorsion est impeccable, tandis que la séparation des instruments est appréciable. Mais parce qu’il y aura un grand mais…
L’expérience d’écoute varie considérablement en fonction de la manière dont ces écouteurs seront placés dans votre conduit auditif. Comme mentionné précédemment, ils peuvent être instables dans les petites oreilles. Cela peut parfois provoquer des fuites pouvant nuire à la qualité d’écoute. En conséquence, les basses peuvent perdre de l’énergie et les voix ont tendance à devenir plus aiguës. C’est un peu frustrant, car il faut alors les remplacer assez régulièrement pour profiter pleinement de leurs qualités.
Isolation
En raison des limitations physiques inhérentes au son, la réduction du bruit dans un format ouvert est un exercice très délicat. Samsung s’y risque sans grand succès. En extérieur, les bruits de fond sont globalement atténués, sans pour autant disparaître complètement. La faute à une réduction de bruit active trop timide, cette dernière n’atteignant jamais -10 dB dans les basses fréquences. De ce fait, le rugissement soudain des voitures ou le bruit des rails du métro restent, quoi qu’il arrive, audibles.
Il en va de même pour les bruits non statiques, comme les conversations environnantes, ainsi que pour les bruits imprévisibles. Dans un espace ouvertimpossible de créer une bulle de silence. Malgré un creux au début des hauts-médiums, les voix restent perceptibles, tout comme les bruits de clavier ou les fermetures de portes.
Pas totalement inutile, mais mal exécutée, la réduction de bruit active permet de mieux apprécier sa musique dans des environnements urbains calmes, mais n’en attendez pas plus. Dans ce domaine, Samsung a encore du travail pour atteindre le niveau d’Apple et de ses AirPods 4.
Kit mains libres
Sans forcément être parfait, le kit mains libres Galaxy Buds3 peut être utilisé dans la plupart des circonstances. Dans un environnement calme, la voix est intelligible et aucun artefact ne vient perturber l’ensemble, hormis peut-être quelques sifflements qui s’allongent en fin de phrase. Dans une rue calme, certaines distorsions commencent à pointer le bout de leur nez, notamment dans les fréquences les plus élevées. De plus, la voix est plus en retrait, mais elle reste facilement compréhensible.
En revanche, dans un environnement très bruyant, les conversations seront bien plus sourdes et saccadées, la faute à la réduction de bruit active trop laxiste sur les bruits brusques. Il est possible d’avoir une conversation, mais elle ne sera pas des plus agréables.
Points forts
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Des basses amples et maîtrisées.
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Scène sonore aérée.
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Bonne qualité de fabrication, imperméabilisation.
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Bon confort, absence totale d’intrusion dans le conduit auditif.
Points faibles
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Précision perfectible des hauts-médiums et des aigus.
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Réduction de bruit active pas très efficace.
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Un support qui ne conviendra pas à toutes les formes d’oreilles.
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Pas d’application iOS, connectivité limitée en dehors de l’univers Samsung.
Conclusion
Comment fonctionne la notation ?
Avec leur nouveau design, les Galaxy Buds3 s’aventurent dans le domaine des écouteurs ouverts. Si la qualité de fabrication et l’expérience utilisateur sont à la hauteur du savoir-faire de Samsung, l’ajustement des écouteurs s’avère inadapté aux petites formes d’oreilles. Loin d’être un détail, cela peut avoir des conséquences importantes sur la qualité sonore, par ailleurs généralement bonne, et sur l’isolation. Loin d’être aussi augustes et complets que les Apple AirPods 4, les Buds3 restent néanmoins une alternative plausible pour les aficionados d’écouteurs sous Android, et a fortiori dans le cadre de l’écosystème Samsung.