Test Lomo’Instant Wide Glass : on reprend un verre ?

Dans le petit monde de la photographie instantanée, Lomography occupe une place à part. En effet, et contrairement à Fujifilm et Polaroid, la marque autrichienne ne produit pas de films instantanés. Elle est connue pour remettre à la mode les appareils photo à film plastique (appareil photo jouet), comme l’iconique Diana F, la demi-cadre Lomourette, la boîte de sardines ou encore le « génial » Sprocket Rocket qui donne accès à la photographie panoramique pour moins de 80 €.

Lomography propose donc également quelques appareils photo instantanés avec de nouvelles options, comme la possibilité de photographier en deux formats (Instax Mini et Instax Square) avec le combo Lomo’Instant Square.

Avec le Lomo’Instant Wide Glass, le constructeur s’attaque au format Wide en intégrant une lentille en verre garantissant normalement une plus grande précision d’image. Si l’on connaissait déjà les appareils photo entièrement automatiques équipés d’optiques en verre au format Instax Mini, ce format Wide est une première.

Prix ​​et disponibilité

Le Lomo’Instant Wide Glass est déjà disponible au prix conseillé de 279 €. On trouve des films grand format par lot de deux pour moins de 18 € pour 20 copies, soit un prix unitaire d’environ 90 centimes.

Une chose est sûre, le Lomo’Instant Wide Glass ne vous laisse pas indifférent. Ne serait-ce que par sa taille, cet écrin instantané surprend et suscite le désir. La construction tout en plastique est de bonne qualité et le revêtement en simili cuir donne une touche surannée propre à Lomography. Tous les codes sont présents, vous pouvez donc exhiber votre Lomo et espérer vous faire remarquer.

Une valise lourde et volumineuse

Avec plus de 920 g sur la balance, le Lomo’Instant Wide Glass est un beau bébé et nécessite l’utilisation d’une sangle pour le porter toute la journée. Vous apprécierez également la possibilité de fixer l’appareil sur un trépied grâce au pas de vis présent dans la semelle du boîtier.

De nombreux paramètres de prise de vue

L’aspect statutaire du Lomo’Instant Wide Glass ne doit cependant pas faire oublier qu’il s’agit d’un boîtier d’appareil photo plus élaboré. On est ici loin du Fujifilm Instax Wide 400 entièrement automatique. Au contraire, le boîtier regorge d’options bienvenues pour laisser libre cours à votre créativité. Ainsi, vous retrouverez une correction d’exposition +1/-1 EV toujours pratique, ainsi qu’un sélecteur de prise de vue. Cela permet d’utiliser le Lomo en mode entièrement automatique, mais également en mode Bulb. Ici, l’obturateur reste ouvert tant que vous maintenez le déclencheur enfoncé, jusqu’à 30 secondes. À vous les longues expositions nocturnes ou les effets créatifs. A noter que le flash s’active automatiquement et qu’il est possible de le retirer.

Une position f/22 offre la plus grande profondeur de champ, tandis que la position 1/30 sec est le mode recommandé pour l’utilisation d’un flash externe. Oui, il est possible d’utiliser un flash externe avec une connexion de type PC.

Toujours côté flash, le Lomo’Instant Wide Glass est livré avec des filtres colorés pour des résultats uniques. Enfin et toujours pour des clichés créatifs, vous pouvez activer le mode surimpression qui permet d’exposer plusieurs fois le même film. Dès lors, l’accessoire Splitzer prend tout son sens. Ce capuchon à ouverture variable permet d’exposer consécutivement différentes parties d’un film.

Une télécommande cachée

Étonnamment, la box ne propose pas de retardateur, mais une télécommande. Celui-ci est ingénieusement caché dans le capuchon de l’objectif. Il suffit d’y glisser une pile bouton CR2025 pour pouvoir déclencher ou lancer à distance le fameux retardateur. Côté optique, l’équivalent 90 mm au format 24×36, qui ouvre à f/8, propose plusieurs distances de mise au point :

• Infini pour les paysages ou les sujets de plus de 2 m
• Portrait pour sujets posant entre 1 m et 2 m
• Une position selfie à 60 cm
• Un mode macro à 30 cm

A noter qu’avec une mise au point rapprochée à 60 et 30 cm, il est possible d’obtenir du bokeh, ce qui est plutôt rare avec les appareils instantanés, dont les objectifs sont souvent fermés à f/8 ou f/9.

Cadres fantaisistes

Comme c’est souvent le cas avec les appareils photo instantanés, les viseurs ne sont pas d’une précision diabolique. Ici, l’objectif est plutôt clair sinon précis. Difficile de cadrer avec un trait. Nous avons donc eu du mal à définir notre scène de référence pour les tests de qualité. Sur ce point, la visée est plus incertaine qu’avec le Fujifilm Instax Wide 400. Il est intéressant de noter que pour la mise au point à 60 cm et 30 cm, un deuxième cadre est visible dans le viseur afin de contrer les effets de parallaxes.

Le Splitzer est un cache placé devant un objectif à ouverture variable. L’idée est simple : utiliser la multiexposition pour créer des photomontages sans le moindre outil de retouche.

Une exposition difficile à comprendre

Le Lomo’Instant Wide Glass dispose d’un correcteur d’exposition bienvenu car ce dernier s’avère délicat. Ce n’est qu’après quelques essais que l’on comprend qu’il est impératif de surexposer une scène dans l’ombre et qu’en intérieur un flash est pratiquement indispensable. En extérieur et pour un aménagement paysager, vous pouvez laisser l’appareil fonctionner tout seul. Mais ces règles ne sont pas immuables et les photographies de Lomo sont à chaque fois une surprise. A généralement 1 € la photo, une mauvaise exposition peut vite donner un goût amer.

Comme le nom de l’appareil l’indique, le Lomo’Instant Wide Glass est doté d’une optique en verre, là où les appareils photo Fujifilm utilisent une optique en plastique. Sur le papier, l’avantage revient donc à Lomo. Sur le terrain et malgré les aléas des expositions, il est néanmoins difficile de constater une réelle différence de qualité. Pire encore, avec un peu plus de contraste, les tirages Fujifilm sont plus attractifs et donnent l’impression de meilleurs détails.