Le TCL 65C89B remplace le C845 de l’année dernière, qui nous avait largement séduit. Ce modèle Mini-Led milieu de gamme se positionne en dessous des C955 et X955 plus haut de gamme et n’est disponible qu’en très grandes diagonales. Il affiche une définition ultra HD 4K, un taux de rafraîchissement de 144 Hz, bénéficie d’une couverture HDR complète avec compatibilité HDR 10+ et Dolby Vision, et fonctionne bien sûr sous Google TV comme les autres téléviseurs de la marque.
Il est disponible dans de nombreuses tailles, de 65 à 98 pouces, bien que les 55 pouces soient malheureusement absents. Le modèle que nous testons ici en 65 pouces est vendu à un prix d’environ 1 300 €, mais il tombe à environ 1 000 € en combinant les remises revendeurs et l’ODR TCL. Un prix agressif pour un téléviseur qui propose une telle fiche technique. Le Sony Bravia 7 qui affiche des caractéristiques comparables est vendu 2 000 €, soit tout simplement le double ! On retrouve le C89B aux prix suivants dans les autres tailles :
- 1800€ pour 75 pouces (environ 1400€ en soldes)
- 2 400 € pour 85 pouces (environ 1 750 € en soldes)
- 3 500 € pour 98 pouces (environ 2 650 € en soldes)
Vous pourrez ainsi mettre la main sur un téléviseur géant à un prix attractif, mais nous allons tout de même vérifier que les promesses soient tenues.
Toutes les mesures de luminosité et de colorimétrie mentionnées dans cet article ont été réalisées avec une sonde SpectraCal C6-HDR et le logiciel CalMAN Ultimate.
Qualité d’image
Lorsque l’on regarde la photo des sous-pixels, on tombe sur une disposition verticale, logique puisque nous sommes en présence d’une dalle LCD VA.
Chez TCL, le mode Filmmaker n’est malheureusement pas présent et il faudra choisir le mode Film pour s’en rapprocher au maximum. Les autres modes sont à éviter si l’on souhaite conserver une colorimétrie précise. Le calibrage n’est pas parfait, mais il sera difficile de remarquer quoi que ce soit, le Delta E moyen de 2,5 étant inférieur à 3. Seules les teintes orangées dépassent légèrement ce seuil.
Avec une température moyenne de 6 900 K, le téléviseur s’éloigne un peu des 6 500 K attendus et se montre donc un peu froid, et le gamma est quasiment parfait avec une moyenne de 2,4. Presque, car si l’on voulait chipoter un peu, on note des gris foncés un peu trop foncés et des gris très clairs, au contraire un peu trop exposés.
Le contraste est par contre une véritable claque avec des noirs profonds qui se rapprochent de ce que l’on peut trouver sur un modèle Oled. Il faudra cependant laisser le gradation locale sur « fort » pour en tirer le meilleur parti. Il reste certainement un peu de épanouissement (effet de halo autour des objets lumineux sur fond sombre) autour des objets lumineux sur fond noir, mais la technologie Mini-Led devient de plus en plus experte dans ce domaine. En désactivant le gradation localenous avons mesuré le contraste natif à 5300:1 ce qui est déjà excellent.
Si les couleurs ne s’estompent pas tant que ça lorsqu’on regarde le téléviseur de côté, la perte de luminosité est significative puisque nous avons mesuré une chute de 70% à 45°. Une caractéristique sur laquelle l’Oled et le QD-Oled restent rois.
HDR
Ces deux technologies sont toutefois détrônées en matière de luminosité et de HDR. Le C89B est d’ailleurs compatible avec tous les formats HDR, qu’il s’agisse du classique HDR10, du HLG, du Dolby Vision ou du HDR10+.
L’an dernier, le C845 atteignait un pic monstrueux de 2100 cd/m² et si l’on espérait un résultat encore meilleur cette année, il faudra se contenter d’une luminosité similaire de 2070 cd/m². Une légère déception qu’il faut tempérer par le fait qu’il reste l’un des téléviseurs les plus lumineux du marché ! Il se situe au même niveau que le Bravia 7 de Sony et surpasse l’Oled S95D haut de gamme de Samsung et le LG G4.
Avec un signal envoyé de 10 000 cd/m², la courbe EOTF est assez bien suivie jusqu’à environ 80 % de la courbe. Le signal est ensuite légèrement lissé afin d’éviter le phénomène de coupure (perte de détails dans les hautes lumières), mais TCL est assez doux sur ce traitement.
Au niveau de la colorimétrie, il n’y a pas grand chose à redire, avec un Delta E moyen qui reste à 2,5, même si cette fois ce sont les nuances de vert qui dérivent un peu trop. Comme d’habitude, les dalles Mini-Led ne sont pas les meilleures pour la couverture de l’espace colorimétrique et les Oled et QD-Oled font mieux : le DCI P3 est ici couvert à 91% et le Rec 2020 à seulement 73%. Rien d’inquiétant pour ce dernier puisque seuls quelques films bénéficient de cet espace colorimétrique pour le moment.
On se retrouve donc avec une image HDR grandiose, entre noirs profonds et pic lumineux élevé. Le téléviseur gère bien la solarisation, ce que nous n’avons pas vraiment observé dans nos scènes de test.
Enfin, un petit mot sur la compensation de mouvement et de fluidité, qui est efficace, mais que nous déconseillons d’activer pour les séries ou les films. Elle peut cependant s’avérer utile dans le sport pour mieux suivre les balles lors de certaines épreuves.
Nuage et floraison
La technologie Mini-Led permet de réduire la obscurcissement (points lumineux) au minimum alors qu’il est souvent marqué sur les panneaux LCD d’entrée de gamme. épanouissement est présent, mais le grand nombre de zones sur le téléviseur permet à nouveau de le réduire drastiquement. L’Oled est bien sûr encore meilleur à cet égard, mais pour combien de temps encore ?
Réflectance
Samsung a fait sensation avec un traitement antireflet extrêmement performant cette année sur son S95D avec une réflectance de seulement 8% et les autres constructeurs sont encore loin derrière. Les Oled haut de gamme sont doués dans ce domaine avec une réflectance de 18% quand le milieu de gamme tourne plutôt autour de 25%. C’est le cas du C89B qui propose une réflectance de 24%, ce qui est correct et bien meilleur que certains modèles qui atteignent 40%, mais on remarque tout de même les reflets sur la dalle dans les scènes sombres.
Jeux vidéo
Nous avons mesuré un retard d’affichage (décalage d’entrée) de 18,3 ms ce qui correspond à une image de retard par rapport au moment où l’on effectue une action avec la manette ou la souris. Ce n’est pas le top et on aurait préféré un résultat inférieur à 16 ms, mais c’est loin d’être catastrophique.
La rémanence est plutôt faible avec 12 ms enregistrées. Le ghosting est donc assez réduit, mais l’Oled fait évidemment mieux de ce point de vue. Le 65C89B propose, comme l’année dernière, un taux de rafraîchissement de 144 Hz que les joueurs PC apprécieront. On retrouve seulement deux entrées HDMI 2.1 compatibles 120 Hz et 144 Hz, l’ALLM (Auto Low Latency Mode), le VRR (Variable Refresh Rate) et le port eARC est malheureusement limité à 60 Hz. C’est dommage, car les joueurs qui voudront connecter leur console directement à leur barre de son ne pourront pas profiter des 120 fps.
Le mode jeu offre des avantages, mais il peut parfois être assez poussif en termes de saturation des couleurs. Pas de problème ici, le Delta E moyen de 2,8 reste cantonné sous le seuil de 3 et les couleurs restent donc fidèles.
Ergonomie
Le téléviseur mesure 144 x 87 cm et peut bien sûr être accroché au mur. Son pied ajoute une profondeur de 30 cm, ce qui est assez conséquent et il sera difficile de placer une barre de son devant si votre meuble n’est pas assez large. Pour l’installer, il faut visser pas moins de 10 vis. Rien de compliqué, mais les concurrents font souvent plus simple, avec des systèmes parfois sans vis.
Les finitions sont très correctes pour cette gamme de prix avec un pied et un cadre en métal. On regrettera l’absence de passage de câbles à l’arrière, et la connectique est adéquate malgré quelques lacunes côté port HDMI. Seuls deux sont en 2.1, ce qui est un peu décevant, même si cela suffira à la plupart des utilisateurs.
Sinon, on retrouve une sortie audio numérique optique, une entrée composite, un port Ethernet, une sortie casque, un port CI+ Common Interface et les prises antenne TNT/câble et satellite. Un port USB 2.0 est associé au reste, mais il y en a un second en 3.0 placé directement sur la tranche du téléviseur, ce qui est assez pratique si l’on souhaite brancher un accessoire de stockage sans devoir passer complètement derrière. Ce téléviseur dispose également d’un tuner DVB-T/T2/C/S/S2 ainsi que du wifi et du Bluetooth bien entendu.
L’interface Google TV est présente comme d’habitude chez TCL avec le lot d’applications habituel. Il faut se connecter à un compte Google pour bénéficier de toutes les recommandations de contenus adaptées, mais la connexion n’est pas obligatoire. Un nombre énorme d’applications sont disponibles via cet OS dont les classiques Netflix, Disney+, AppleTV, MyCanal, Molotov, etc. Chromecast est bien sûr intégré pour lire des vidéos directement depuis un smartphone ou une tablette et vous pouvez contrôler le téléviseur grâce à Google Assistant.
La télécommande change encore cette année avec un design résolument moderne et plus haut de gamme. Elle est en aluminium anodisé et propose des raccourcis vers les applications les plus populaires ainsi que vers les paramètres du téléviseur. La touche aux trois lignes superposées permet d’accéder à la barre des tâches, soit les réglages rapides, tandis que la roue dentée nous emmène dans les menus plus détaillés de Google TV.