Depuis fin mars, la marque propose une nouvelle version de son porte-bidon, l’OSPW RS Alpha disponible pour les groupes route Shimano et SRAM. Un produit cher, depuis proposé à 579 €mais qui promet de gommer les défauts de la génération précédente grâce à une conception entièrement nouvelle, plus rigide mais aussi moins bruyante.
Il s’agit de la version Alpha, avec des rouleaux pleins au lieu des rouleaux à 5 rayons, une solution plus lourde mais aussi plus durable !
Présentation
À 579 €, vous obtenez une chape livrée dans un carton relativement sobre avec un petit flacon d’huile pour l’entretien des roulements en céramique. Car oui, les roulements en céramique, ça se soigne. Premier bonus avec ces disques pleins ADR (je vous en parle plus bas), la marque recommande un graissage tous les 10 000 km en utilisation normale et tous les 5 000 km en utilisation intensive. Ce délai est de 5 000 et 3 000 km sur les versions à rouleaux à 5 branches.
Vous pouvez opter pour une chape neutre ou, comme ici, la version « Team » avec le marquage CeramicSpeed en blanc.
Nous ne choisirons pas cette cage pour gagner du poids. J’ai pesé celle-ci à 103 grammes alors que ma cage Dura-Ace Di2 9270 ne pèse que 54 grammes. C’est donc presque 50 grammes de plus. La capacité maximale avec cette cage est de 36 dents.
La tension du ressort peut être réglée sur 4 niveaux (2 niveaux pour le modèle SRAM AXS) pour personnaliser le changement de vitesse selon vos préférences.
Éliminateur actif de débris (ADR)
Il s’agit d’un nouveau design de cache-poussière solidement ancré dans une rainure de la roue à rouleaux, enveloppant ainsi complètement le roulement. Ceci est combiné à une structure de rainure à aubes entourant le cache-poussière, extrayant dynamiquement les débris de la roue à rouleaux pendant sa rotation.
C’est pourquoi l’entretien sur ce type de rouleau est deux fois plus fréquent que sur les rouleaux standards de la marque.
Disque ALPHA
Les premiers tests de cette conception de dérailleur à disque massif ont eu lieu sur le terrain lors des Coupes du monde de cyclo-cross il y a quelques années. Au cours de la saison 2022 de cyclo-cross, notre équipe sponsorisée Tormans a largement utilisé cette conception de disque massif et a fourni de précieux commentaires sur sa capacité à assurer une évacuation optimale de la boue dans les pires conditions.
La poulie supérieure possède 13 dents, tandis que la poulie inférieure en compte moins de 19. Une augmentation de diamètre qui a fait ses preuves et qui permet à la fois de meilleures performances et moins de bruit. C’est d’ailleurs la solution choisie par SRAM sur son dernier groupe Red AXS.
A vide, les rouleaux tournent parfaitement librement et pendant de nombreuses secondes, ce qui n’est pas le cas des chapes d’origine.
Il n’en demeure pas moins que le prix de 579 € reste très élevé juste pour avoir des galets permettant d’économiser un peu moins de 5 watts. A réserver donc aux amateurs de gains marginaux qui auront déjà optimisé tout le reste.
Assemblée
Le montage n’est vraiment pas difficile. J’ai suivi le tutoriel fourni par la marque pour remplacer la cage d’origine de mon dérailleur Dura-Ace Di2 9270 par ce modèle CeramicSpeed. Rien de bien compliqué si vous êtes un peu bricoleur,
En 10 minutes environ, c’est fait si vous ne nettoyez pas la chaîne. Mais je vous conseille bien sûr d’en profiter pour repartir sur une chaîne propre ou, si cette dernière est usée, sur une chaîne neuve.
Mais vous aurez probablement besoin de changer de chaîne pour gagner 2 ou 4 maillons selon la longueur de votre chaîne.
Il existe 4 niveaux de tension du ressort, de L pour le plus bas à H pour le plus élevé.
Le réglage de la tension réduira à la fois la tension de la chaîne et les frottements, mais peuvent également entraîner une perte de précision dans les changements de vitesse et, surtout, faire vibrer la bande de roulement sur des routes en très mauvais état comme les pavés.
J’ai opté pour le deuxième niveau en partant de la tension la plus basse (L), car mon vélo n’est pas destiné à être utilisé sur des routes pavées.
Sur la route
Compte tenu des retours que j’ai eu des anciennes générations sur les transmissions à 11 et 12 vitesses, j’avais quelques inquiétudes lorsque j’ai commencé à tester cette transmission.
Des craintes qui se sont vite estompées. Les changements de vitesses sont aussi précis, rapides et fluides qu’avec le porte-bidon d’origine, même en croisant au maximum la chaîne. Preuve que le nouveau porte-bidon en carbone a été revu et est plus rigide.
Une transmission également plus silencieuse, un effet encore plus perceptible lorsque l’on est sur le petit plateau et un petit pignon. La chaîne s’enroule mieux, avec moins d’angle autour du grand galet de 19 dents.
Même au deuxième niveau de tension du ressort, la chaîne reste parfaitement tendue, ce qui évite que la chaîne ne touche la base arrière même sur des surfaces en mauvais état. À mon avis, les deux niveaux de tension les plus élevés doivent être réservés à une utilisation sur gravier ou sur pavés.
Après plus de 1500 km avec ce porte-bidon, difficile de dire s’il y a un réel avantage en watts, même si le ressenti semble un peu plus fluide qu’avec le porte-bidon Shimano. Mais la transmission étant un peu plus silencieuse, je ne sais pas s’il y a un réel gain de fluidité ou si cette sensation est à mettre sur le compte d’une transmission plus silencieuse. Dans tous les cas, on parvient ici à conserver la précision et la rapidité du groupe Shimano Dura-Ace Di2.
Mais mon vélo étant également équipé d’un boîtier de pédalier à roulements céramiques, je constate tout de même qu’en faisant tourner rapidement la transmission, dès que l’on arrête le mouvement sur le pédalier, ce dernier tourne toujours avec la chaîne. Lentement, mais tourne toujours, là où l’ensemble se fige avec des roulements traditionnels. Preuve que l’inertie résiduelle est suffisante pour continuer à faire tourner l’ensemble grâce au faible frottement des roulements.
Bilan
Après plus de 1500 km sans aucun entretien, les rouleaux de la table CeramicSpeed OSPW RS Alpha sont toujours aussi fluides. Avec une recommandation de lubrification tous les 5000 à 10000 km environ, on ne peut pas dire que cela soit très restrictif.
Le prix de 579 € en vaut-il la peine ? Seuls ceux qui peuvent se le permettre pourront le dire. Ce n’est franchement pas indispensable pour rouler, pour beaucoup, ce sera surtout l’occasion de se démarquer avec un look différent et pour d’autres, le fait de mettre toutes les chances de son côté pour aller chercher les quelques watts qui pourraient faire la différence entre une victoire et une deuxième place.
En tout cas, mes préjugés sur les changements de vitesses moins fluides sont complètement tombés.