Test du Sony Bravia 8 (55XR80) : un téléviseur qui mise sur l’Oled et un bon système audio
Qualité des images
Vous connaissez désormais la structure des sous-pixels des dalles W-Oled alignés horizontalement successivement de bleu, vert, rouge et blanc, que l’on retrouve sur de nombreux modèles.
Même si l’on recommande généralement de choisir le mode Filmmaker pour obtenir l’image la plus fidèle possible, il n’existe pas chez Sony, qui préfère appliquer un traitement « maison » à l’image. C’est donc le mode Professionnel qui sera le plus proche de l’œuvre originale, le mode Cinéma affichant bien plus d’écarts. Les nuances de couleurs sont généralement parfaitement restituées à l’écran sur les téléviseurs de la marque, mais on note cette fois quelques écarts en SDR.
Nous avons effectivement mesuré un delta E de 3,2, qui dépasse légèrement le seuil de 3 considéré comme la limite au-delà de laquelle les dérives colorimétriques sont notables. La balance des blancs est également encore froide chez Sony avec une température moyenne de 6850 K, mais celle-ci reste plus proche des 6500 K attendus que les autres modèles de la marque qui dépassent parfois les 7000 K. C’est donc plutôt une bonne nouvelle.
Le gamma est absolument parfait avec une moyenne de 2,4, mais cache tout de même des blancs nettement surexposés, comme on peut l’observer en fin de courbe. Les contrastes sont évidemment parfaits avec des noirs très profonds permis par la technologie Oled. Il existe également un capteur de lumière ambiante qui permet d’ajuster la luminosité du téléviseur en fonction de la lumière de la pièce tout au long de la journée. Pratique et désactivable si besoin.
L’Oled offre également d’excellents angles de vision et nous avons mesuré ici une perte de luminosité de seulement 15% à 45°, même si le QD-Oled reste roi sur ce point. Enfin, la gestion de la fluidité des mouvements Motionflow est toujours aussi efficace chez Sony et peut s’avérer pertinente lorsqu’on regarde du sport. Nous vous conseillons tout de même de désactiver cette option pour les films (c’est le cas par défaut en mode Professionnel) pour éviter l’effet « feuilleton » très dérangeant pour certains.
HDR
Comme d’habitude chez Sony, tous les formats HDR sont supportés (HDR10, HLG, Dolby Vision) sauf le HDR10+ de Samsung et Panasonic. Attention, cette année encore, les ports HDMI sont réglés sur 8 bits par défaut et vous devez absolument les débloquer. Vous devez vous rendre dans les paramètres puis Canaux & Entrées > Entrées externes > Format du signal HDMI > Format amélioré.
Premier élément décevant en HDR sur cette génération, la courbe EOTF n’est clairement pas très fidèle. On remarque que les scènes sombres sont plus sombres qu’elles ne devraient l’être. Il est possible d’améliorer cette courbe EOTF en réglant le pic de lumière à « moyen » dans les paramètres d’image du téléviseur, mais vous aurez donc un pic de lumière plus limité en HDR, ce qui coûte cher à payer.
Sans modifier ce réglage, la luminosité n’est déjà pas très élevée : nous avons mesuré un pic lumineux de 808 cd/m² sur une fenêtre de 10%. C’est moins que la concurrence sur ce segment avec le LG C4 et le Samsung S90D qui approchent les 1000 cd/m². C’est bien sûr bien moins que les Oled haut de gamme qui atteignent les 1600 cd/m² ou les Mini-Led du marché, comme la Bravia 7 qui dépasse les 1800 cd/m², voire les 2400 cd/m² chez TCL avec le C89B.
Au niveau colorimétrie, encore une petite déception avec un delta E moyen que nous avons mesuré à 4,4 et qui se fait donc plus sentir qu’en SDR. Les teintes orangées et rouges dérivent plus fortement avec un delta E supérieur à 6. Cette dérive s’accompagne également d’un léger phénomène de postérisation dans certaines scènes, mais cela est assez rare. Il faudra vraiment penser à débloquer les ports HDMI pour que la qualité de l’image ne soit pas altérée et que la postérisation devienne trop intense.
La couverture des espaces colorimétriques fait en revanche partie des points forts des dalles W-Oled avec un DCI-P3 couvert à 94% et un Rec.2020 couvert à 69%, comme chez les concurrents directs.
Opacification Et épanouissement
Puisque nous sommes en présence d’une dalle Oled, il n’y a évidemment pas opacification sur le Bravia 8, idem pour le épanouissement (effet de halo autour des objets clairs sur fond sombre comme les sous-titres). Quant à l’homogénéité de la dalle, elle est tout simplement excellente avec une variation de blanc d’à peine 2 %.
Réflectance
On connaît désormais bien cette dalle LG et la réflectance est donc la même que celle mesurée chez les concurrents qui en disposent, soit environ 25 %. Une valeur correcte et meilleure que les téléviseurs LCD d’entrée de gamme, mais qui n’atteint pas les niveaux du haut de gamme qui peuvent descendre jusqu’à 18 %, voire en dessous de 10 % (Samsung).
Jeux vidéo
Le Bravia 8 atteint un taux de rafraîchissement de 120 Hz, ce qui est suffisant aujourd’hui, même si certains concurrents vont un peu plus loin avec des écrans jusqu’à 144 Hz qui n’intéresseront que les joueurs sur PC.
Comme toutes les dalles Oled LG Display que nous avons testées récemment, ladécalage d’entrée (délai d’affichage) est parfait de 12,6 ms. Il n’y aura donc aucun délai entre l’action sur la manette et sa répercussion sur l’écran. Oled oblige, il n’y a pas non plus fantôme (traînées fantômes derrière des objets en mouvement) à l’écran.
Le mode Jeu est mieux calibré que le mode Professionnel, dommage pour un téléviseur. C’est en tout cas une bonne nouvelle pour les joueurs qui verront un delta E moyen de 3,3 en HDR, dépassant légèrement le seuil de 3.
Le Bravia 8 est équipé de seulement deux ports HDMI 2.1 prenant en charge la 4K à 120 Hz, ALLM (Auto Low Latency Mode) et VRR (Variable Refresh Rate). À titre de comparaison, la plupart des autres modèles haut de gamme proposent généralement quatre de ces ports HDMI, ce qui peut être utile pour connecter plusieurs consoles ou PC et une barre de son.
Ergonomie
Le Bravia 8 (55XR80) a des dimensions de 122 x 79 cm avec des pieds de 25 cm et un poids de 18 kg. Si le design des pieds ne plaira pas à tout le monde, leur conception est ingénieuse, puisqu’ils peuvent être installés au centre du téléviseur pour un meuble plus étroit, ou écartés si nécessaire. Leur hauteur est réglable, ce qui permet d’insérer facilement une barre de son sous le téléviseur. Malheureusement, il faut quand même les installer avec des vis, contrairement au Bravia 7 sur lequel on pouvait tout faire en les clipsant.
A l’arrière, l’absence de gestion des câbles peut décevoir, mais la connectique reste complète. On retrouve un port CI+ (interface commune), une sortie audio optique au format mini-jack, un port Ethernet, un tuner satellite, un pour le câble et une antenne TNT. Côté HDMI 2.1, seuls deux ports sont présents, comme écrit ci-dessus, et il n’y a pas de prise casque filaire. En revanche, on retrouvera le wifi 6 et le Bluetooth 5.3 pour une connectivité avancée.
Le Sony Bravia 8 s’appuie sur le système Google TV, une version repensée d’Android TV qui intègre toutes les applications connues comme YouTube, France TV, Arte, Molotov ou encore les plateformes payantes (MyCanal, Netflix, OCS, Amazon Prime, Disney+, etc. .). Le système est fluide, réactif et Chromecast ainsi que AirPlay 2 permettent de diffuser des vidéos depuis un smartphone, une tablette ou un ordinateur. Sony maintient également une barre d’accès rapide aux paramètres, bien plus pratique que de devoir fouiller dans les paramètres de Google, avec une description plus ou moins approfondie pour chaque option.
La télécommande est vraiment pratique et moderne. Rechargeable via USB-C, il est rétroéclairé et propose des raccourcis vers les principales applications de streaming, avec Crunchyroll et Sony Pictures Core en supplément. Comme souvent chez Sony, une autre télécommande plus traditionnelle est également fournie avec des boutons numérotés et des piles.
Points forts
Contrastes Oled.
Bonne réactivité pour les jeux vidéo.
Système audio de qualité.
Excellents angles de vision.
Pieds réglables en hauteur et dans deux positions.
Télécommande rétroéclairée de qualité.
Points faibles
Colorimétrie décevante.
Suivi bancal de la courbe EOTF.
Luminosité HDR plus limitée que celle des concurrents directs.
Un peu de postérisation.
Seulement deux ports HDMI 2.1.
Encore faut-il déverrouiller les ports HDMI manuellement…
Conclusion
Comment fonctionne la notation ?
Avec le Bravia 8 (XR80), Sony a créé un bon téléviseur dans l’ensemble, mais avec quelques inconvénients en termes de qualité d’image. S’il offre les avantages non négligeables de l’Oled en termes de contraste et de réactivité, ainsi qu’un système audio de qualité, on ne peut qu’être déçu par la gestion de l’image sur ce modèle, Sony nous ayant habitué à mieux. Sa colorimétrie est imparfaite, tout comme sa gestion de la luminosité. Il est donc difficile de justifier un tel prix avec ce service, d’autant qu’on retrouve des concurrents directs comme le LG C4, le Samsung S90D ou le Philips OLED809, et parfois même le LG G4, plus haut de gamme, aussi bon, voire meilleur et à un prix inférieur. Il faudra se tourner vers d’autres téléviseurs Sony, comme le A95L ou le Bravia 9 pour profiter d’une image véritablement « cinéma ».