Test du Philips OLED909 : un excellent téléviseur pour un véritable spectacle son et lumière à la maison
Qualité de l’image
En regardant de plus près la structure des sous-pixels, nous remarquons une disposition horizontale classique des modèles W-Oled de LG Display avec une alternance de blanc, de rouge, de vert et de bleu.
Pour optimiser la qualité de l’image, on recommande normalement d’activer le mode Filmmaker dans les paramètres du téléviseur. Ici, c’est un peu plus compliqué… On ne sait pas pourquoi, mais Philips a décidé de brider le mode Filmmaker, beaucoup moins lumineux qu’il ne devrait l’être en HDR, mais on verra ça un peu plus tard. Pour les contenus SDR, vous pouvez conserver Filmmaker. Le téléviseur propose également des modes spécifiques pour le sport, les jeux vidéo, ainsi qu’un mode IA qui analyse le contenu pour choisir les réglages les plus adaptés. Un capteur de lumière ambiante peut également être activé pour permettre au téléviseur d’ajuster automatiquement la luminosité, voire la balance des blancs, en fonction des conditions d’éclairage de la pièce. Si vous regardez la télévision à différents moments de la journée, il peut être judicieux de conserver cette gestion intelligente de la luminosité.
En SDR, le delta E moyen est mesuré à 2,4, en dessous de la valeur seuil de 3 assurant une bonne fidélité des couleurs. La température de couleur moyenne atteint 6390 K, proche de l’idéal de 6500 K, tandis que le gamma est mesuré à 2,15, légèrement en dessous de la norme de 2,4, ce qui se traduit par des gris surexposés, notamment du côté gris clair/blanc. Grâce à la technologie Oled, les contrastes sont toujours infinis, offrant des noirs extrêmement profonds. Les angles de vision sont également excellents avec une perte de luminosité limitée à 15% sous un angle de 45°. C’est un très bon résultat, mais sur cet aspect, le QD-Oled fait encore mieux.
HDR
Le 909 prend en charge tous les principaux formats HDR, notamment HDR10, HLG, HDR10+ et Dolby Vision. Avec un signal de 10 000 cd/m², la courbe EOTF ne suit pas parfaitement la courbe de référence et la luminosité du téléviseur est légèrement supérieure à ce qui devrait être affiché.
Très étrangement, le mode Filmmaker semble limiter la luminosité du téléviseur. Nous avons mesuré un pic à 1200 cd/m², alors que la dalle Oled Meta 2.0 atteint normalement 1600 cd/m², comme sur les LG G4 et Panasonic Z95A. Pour retrouver toutes les capacités du téléviseur, il faut choisir le profil Home Cinema qui grimpe à une valeur bien plus élevée, autour de 1550 cd/m². Le problème est que ce gain de luminosité n’est possible que parce que la balance des blancs se refroidit, les couleurs devenant donc complètement fantaisistes. Même en modifiant certains réglages, nous n’avons pas réussi à trouver un delta E correct. Cela ne gênera pas tout le monde, mais les puristes qui ne veulent pas d’un film déformé seront déçus. En mode Filmmaker, le delta E moyen est de 2,7, donc parfaitement dans la fourchette, mais en Home Cinema, il explose pour atteindre 12,3.
Difficile de comprendre pourquoi les ingénieurs de TP Vision (Philips) n’ont pas réussi à produire un mode Filmmaker de qualité, d’autant que nous n’avions rencontré aucun problème avec les générations précédentes. Dans tous les cas, il faudra choisir entre un HDR lumineux ou la précision des couleurs, ce qui paraît absurde sur un téléviseur à 3 000 €… Espérons qu’une mise à jour corrigera le problème à l’avenir.
La couverture des espaces colorimétriques est également très bonne, comme toujours avec les dalles Oled : 95% de DCI-P3 très utilisé au cinéma et environ 70% de Rec.2020, légèrement en retrait, mais finalement assez peu utilisé.
Enfin, la gestion de la fluidité des mouvements via le processeur P5 reste très efficace avec plusieurs niveaux de réglage disponibles. Attention, en activant le mode Filmmaker, cette fonction reste activée, ce qui est assez étrange. Nous vous conseillons de la désactiver pour éviter l’effet « feuilleton » dans les films. En revanche, pour les événements sportifs, elle peut s’avérer utile pour un meilleur suivi du ballon en plein match (football, tennis, golf, etc.).
Nuage et floraison
Grâce à la technologie Oled et à ses pixels auto-émissifs, ce modèle évite les problèmes de épanouissement et de obscurcissementdéfauts fréquents sur les téléviseurs LCD d’entrée de gamme et, dans une moindre mesure, les Mini-Led. Lors de nos tests, nous avons constaté une variation d’uniformité du blanc de seulement 6%, une différence imperceptible à l’œil nu.
Réflectance
Les dalles fournies par LG Display bénéficient depuis 2023 de l’excellent filtre Vanta Black, qui affiche une réflectivité moyenne de 18 %. Samsung reste toutefois leader dans ce domaine avec son modèle S95D, équipé d’un filtre antireflet haute performance qui revendique une réflectivité impressionnante de seulement 8 %.
Jeux vidéo
Le Philips OLED909 a un décalage d’affichage de 12,6 ms, ce qui n’est pas la performance la plus rapide du marché, mais il reste parfait pour les joueurs et garantit une expérience fluide, sans latence notable, entre les actions sur la manette et leur exécution sur l’écran. De plus, la technologie Oled et son temps de rémanence quasi nul éliminent tout phénomène de fantôme (traces derrière les objets en mouvement). Bien que cela n’intéressera pas tout le monde, barre de jeu est l’un des pires du marché.
En revanche, comme souvent, le mode Jeu souffre d’un calibrage perfectible. En SDR, le delta E atteint 5,6, révélant des écarts colorimétriques importants et à peu près pareil en HDR (5,5). Pour améliorer l’affichage, il est recommandé d’aller dans le menu Image > Couleurs et d’opter pour une balance des blancs chaude, puis de désactiver l’amélioration des couleurs et la fonction Perfect Natural Reality dans le menu Contraste. Après réglages, le delta E tombe à 2,8 en HDR et 3,5 en SDR, des valeurs bien plus acceptables.
Côté connectique, comme le modèle 2023, le 65OLED909 dispose de deux entrées HDMI 2.1 compatibles 4K, mais elles montent désormais jusqu’à 144 Hz. Dommage qu’il n’y ait pas quatre ports HDMI 2.1, comme chez certains concurrents, et ceux qui possèdent plusieurs consoles seront potentiellement gênés. Ces entrées prennent en charge les technologies ALLM (Auto Low Latency Mode) pour reconnaître une console connectée et VRR (Variable Refresh Rate), évitant ainsi les déchirures d’image (déchirure) et le micro-bégaiement. De plus, ce modèle est compatible avec FreeSync Premium pour les consoles Xbox One et Series, ainsi que G-Sync de Nvidia pour les joueurs sur PC. Le téléviseur prend également en charge Dolby Vision depuis 2023.
Ergonomie
Philips abandonne le pied central rotatif, ce qui est un peu dommage. Les dimensions globales sont assez similaires à celles d’avant (144 x 88 x 29 cm) avec une profondeur totale de 29 cm pied compris. Comme chaque année, une barre de son est logée sur la partie inférieure du téléviseur.
La connectique est assez classique. On retrouve quatre ports HDMI (deux en version 2.0 et deux en 2.1, dont un eArc), un port Ethernet, une sortie audio numérique optique, trois ports USB (dont un 3.0), ainsi que des tuners DVB-T/T2/T2-HD, DVB-S/S2 et DVB-C. Des connecteurs pour une antenne râteau et un satellite sont également présents. Le téléviseur intègre le wifi 802.11ac et le Bluetooth 5.2, pratique pour connecter un casque ou une enceinte.
Le système Ambilight fait évidemment son retour avec ses LED positionnées sur les quatre côtés du téléviseur, contre trois sur l’OLED908 de 2023. Pour rappel, Ambilight projette des lumières colorées sur le mur en fonction de l’image affichée. La sensation d’immersion est ainsi renforcée, que ce soit pour les vidéos ou les jeux. Cet éclairage est vraiment convaincant, notamment dans certains films à succès, mais rappelons qu’il n’est plus compatible avec les produits de la gamme Philips Hue. Il est possible de régler les différentes zones d’éclairage via la télécommande ou de tout désactiver si vous préférez éviter les distractions.
Le téléviseur fonctionne sous Google TV 12 et offre une expérience parfaitement fluide. Toutes les applications populaires sont présentes, dont Netflix, Amazon Prime Video, Spotify, Disney+, etc. L’interface est assez claire, mais certains réglages sont parfois déroutants et gagneraient à être expliqués. Il n’est pas obligatoire de se connecter à un compte Google pour profiter du téléviseur, mais cela permet de débloquer des recommandations de contenus.
La télécommande, qui a évolué en 2023, reprend le même design que l’an dernier, et c’est tant mieux. Son design élégant intègre des raccourcis vers les principales applications de streaming, tandis que ses touches rétroéclairées sont agréables à utiliser. Dotée d’un microphone compatible avec les assistants vocaux Google et Alexa, elle est également rechargeable via USB-C, éliminant ainsi les éventuels problèmes liés à la batterie. Attention, il faut être parfaitement face au téléviseur pour pouvoir l’utiliser, ce qui est parfois assez gênant, avouons-le.