Test du Panasonic 65Z95A : un téléviseur OLED avec une qualité d’image et de son exceptionnelle
Panasonic livre chaque année des téléviseurs fantastiques qui bénéficient du savoir-faire de la marque avec un design soigné, une colorimétrie précise et les dernières technologies du moment. C’est le cas du Z95A que l’on retrouve également sous la référence Z95AEG, et qui remplace le MZ2000 de 2023 avec un changement de nomenclature au passage.
Comme d’habitude, le haut de gamme du constructeur japonais abrite une barre de son, ainsi que la dernière dalle Oled de LG Display, en l’occurrence l’Oled Meta 2.0 que nous avons déjà testé sur le LG 65G4. Autre nouveauté 2024, Panasonic abandonne son OS maison au profit de l’interface Fire TV d’Amazon.
Un téléviseur prometteur que nous testons ici en version 65 pouces (65Z95A) à son prix de sortie premium de 4000 €, à placer face au Sony Bravia 9 et qui reste supérieur au LG 65G4 ou au Samsung 65S95D, que l’on trouve autour de 3000 €.
Il existe également une version 55 pouces du Z95A sous les références 55Z95A et 55ZAEG, vendue au prix de 3 000 €.
Toutes les mesures de luminosité et de colorimétrie mentionnées dans cet article ont été réalisées avec une sonde SpectraCal C6-HDR et le logiciel CalMAN Ultimate.
Qualité de l’image
En observant les sous-pixels de la dalle, on peut voir leur disposition horizontale avec une succession de blanc, rouge, vert, bleu caractéristique des modèles LG White-Oled. Pour obtenir la meilleure qualité d’image, il suffit de sélectionner le mode d’image Filmmaker dans les paramètres du téléviseur. Attention, le capteur de température ambiante reste activé et le téléviseur adaptera la luminosité et la balance des blancs en fonction de l’éclairage de la pièce. D’autres modes s’en rapprochent, comme True Cinema qui laisse le capteur de lumière ambiante activé, mais coupe la balance des blancs automatique.
Si vous utilisez le téléviseur jour et nuit, il peut être intéressant de laisser cette gestion intelligente de la luminosité activée afin qu’elle s’adapte aux conditions de la pièce. Le propriétaire trouvera d’autres modes dédiés au sport, aux jeux vidéo, etc., ainsi qu’un mode IA qui analyse le contenu affiché et applique le mode approprié. Dans tous les cas, Panasonic prend toujours soin d’affiner la colorimétrie de ses téléviseurs, et cette année encore le résultat est impressionnant.
En SDR, le delta E moyen est plafonné à seulement 1,6, bien en dessous de la limite de 3 habituellement fixée comme la valeur à ne pas dépasser. La température de couleur moyenne est de 6430 K, ce qui est parfait puisque l’écart est extrêmement faible par rapport aux 6500 K attendus. Côté gamma, la moyenne est de 2,3, un peu en dessous de la valeur de 2,4 ; les niveaux de gris sont donc très légèrement surexposés.
Dalle Oled oblige, les contrastes sont infinis et on profite des noirs les plus profonds du marché. De même, les angles de vision sont très bons avec cette technologie et nous n’avons mesuré qu’une perte de luminosité de 12% sous un angle de 45°. Le QD-Oled reste donc meilleur sur ce plan.
HDR
Le Z95A est compatible avec tous les formats HDR, que ce soit le HDR10, le HLG, le HDR10+ et le Dolby Vision. Avec le signal que nous envoyons à 10 000 cd/m², la courbe EOTF de référence en jaune est parfaitement suivie, mais la courbe n’est pas lissée dans les hautes lumières et il pourrait donc y avoir un peu de coupure (perte de détails) dans certaines scènes très lumineuses. La plupart des concurrents préfèrent utiliser un cartographie des tons plus doux.
Nous avons mesuré un pic de luminosité de 1640 cd/m². C’est le meilleur actuellement disponible en technologie Oled et logiquement au niveau des LG G4 (équipé de la même dalle) et Samsung S95D. Cela dit, le gain n’est pas énorme en 2024, car la luminosité grimpe à presque 1500 cd/m² sur le MZ2000 et le LG G3 de 2023. Attention, le Mini-led va plus loin avec des pics pouvant atteindre 2100 cd/m², voire 2400 cd/m² sur certains modèles.
Au niveau de la colorimétrie, il n’y a encore une fois rien à redire en HDR avec un delta E moyen de 1,7. L’image est franchement belle et le téléviseur ne nous a déçu dans aucune scène avec un rendu fantastique, des noirs profonds et aucune solarisation (dégradé de couleurs marqué qui provoque des bandes dans certaines scènes).
La gestion de l’espace colorimétrique est excellente avec un Rec 709 couvert à 100%, un DCI P3 — le plus utilisé au cinéma — à 96% et un Rec.2020 un peu en retrait, puisque seuls 70% peuvent être affichés avec la technologie Oled. Le QD-Oled est supérieur, tout comme les vidéoprojecteurs qui font mieux, mais le Rec.2020 est très peu utilisé pour le moment, rappelons-le.
La compensation de mouvement du processeur HCX Pro AI MK II est toujours aussi efficace et peut être ajustée sur plusieurs niveaux. Le choix du mode Filmmaker désactivera évidemment cette amélioration de la fluidité, toujours d’actualité pour regarder du sport, mais à éviter pour regarder des films selon nous.
Nuage et floraison
Grâce à la technologie Oled et à ses pixels auto-émissifs, il n’y a pas épanouissement ni de obscurcissement sur ce modèle. Seuls les téléviseurs LCD sont impactés, même si le Mini-Led s’améliore d’année en année sur ce point. Nous avons également mesuré une homogénéité du blanc de 4%, si faible que les différences seront imperceptibles à l’œil nu.
Réflectance
Pas de surprise ici, les dalles LG Display bénéficient depuis 2023 du très bon filtre Vanta Black avec une réflectance moyenne de 18%. Le S95D de Samsung est toujours leader dans ce domaine avec son filtre antireflet qui affiche une réflectance de seulement 8%.
Jeux vidéo
Deux modes d’image dédiés au jeu sont disponibles dans les paramètres. L’un applique des modifications à la colorimétrie pour flatter la rétine avec des couleurs plus saturées, imitant de nombreux constructeurs. L’autre mode Jeu conserve des couleurs beaucoup plus précises avec un delta E moyen de 2,3 qui se rapproche du mode Filmmaker, mais toutes les technologies liées au jeu vidéo sont bien activées.
L’décalage d’entrée (le décalage d’affichage) tombe à seulement 12,6 ms, il n’y aura donc aucun délai entre le clic de la souris ou du contrôleur. La rémanence est nulle avec Oled, sans traînées fantômes derrière les objets en mouvement (fantôme).
Ces performances quasi irréprochables permettront aux joueurs de profiter d’une très bonne expérience vidéoludique, d’autant que le taux de rafraîchissement de la dalle grimpe à 144 Hz et qu’elle est compatible G-Sync et FreeSync Premium. Un petit reproche adressé à Panasonic cependant : sur les quatre ports HDMI disponibles, seuls deux sont 2.1 (dont un eARC) compatibles 144 Hz, ALLM (Auto Low Latency Mode) et VRR (Variable Refresh Rate). Les joueurs qui connectent plusieurs consoles et PC à leur téléviseur pourraient donc être gênés.
Ergonomie
Panasonic est l’un des rares constructeurs à proposer encore un pied pivotant. Une fonctionnalité intéressante, même si elle est assez large et ne facilite pas l’installation d’une barre de son dédiée. Aucune vis n’est nécessaire pour l’installation, il suffit de clipser le téléviseur sur son socle. Simple, efficace…
On apprécie que le pied soit en métal et le passage des câbles à l’arrière pour ne pas les laisser traîner, mais le plastique qui compose tout le dos du Z95 semble assez fragile. Bien sûr, il est caché, mais attention aux chocs lors de l’installation. La connectique est très complète avec les tuners TV habituels, des entrées pour le câble et le satellite, une interface PCMCIA commune, trois ports USB-A dont un 3.0, ainsi que les quatre ports HDMI précédemment cités (deux 2.1, dont un eARC). On retrouve également une sortie casque et une entrée pour connecter un caisson de basses au téléviseur.
Le Z95 est également compatible avec AirPlay et Alexa (contrôlable par la voix). Un changement de taille en 2024 puisque Panasonic abandonne son interface My Home Screen basée sur Firefox au profit d’une autre moins confidentielle et plus fonctionnelle : le Fire TV d’Amazon.
Cette évolution est une bonne chose, car on retrouvera désormais une gamme d’applications extrêmement large avec les classiques Netflix, Amazon Prime Video, Disney, Canal+, Molotov, Arte, etc. L’interface est également parfaitement fluide et propose des menus de réglages clairs, mais on aurait apprécié un menu d’accès rapide aux réglages d’image et de son.
En revanche, cette transition apporte quelques inconvénients puisqu’il faudra se connecter à son compte Amazon pour profiter de la TV. On « bénéficie » désormais de toutes les publicités et recommandations de contenu associées à Fire TV que My Home Screen ne poussait pas. Cela dit, la plupart des OS TV font de même aujourd’hui.
La télécommande reprend le design de 2023… pour le meilleur et pour le pire. Elle est extrêmement complète et dispose de tous les raccourcis nécessaires en plus du pavé numérique, mais elle est très longue et assez lourde. Pas forcément pratique pour les petites mains ! Il lui manque également un rétroéclairage.