Test du LG Tone Free T90S : plein de fonctionnalités, mais une signature sonore qui pourrait être améliorée
Pas forcément le premier constructeur à poser son doigt sur une feuille de papier lorsqu’il s’agit d’audio portable, LG a néanmoins toujours tenté d’être présent sur ce marché avec sa gamme Tone Free. Sa philosophie est bien particulière, à savoir proposer des produits innovants au niveau technologique.
Nettoyage des écouteurs grâce aux rayons ultraviolets, boîtier faisant office de relais Bluetooth ou encore support du Dolby Atmos avec Dolby Head-Tracking : déjà présentes sur les anciens modèles de la firme, ces fonctionnalités originales sont évidemment toujours présentes sur le T90S.
En plus d’introduire un nouveau design (écouteurs et boîtier), les T90S ambitionnent de faire mieux que leurs prédécesseurs, notamment au niveau du son grâce à de nouveaux transducteurs en graphène, mais aussi en matière de réduction du bruit. Un domaine qui a souvent été le talon d’Achille de LG.
Prix et disponibilité
Le casque LG Tone Free T90S a été officialisé en France fin mai 2024 en deux coloris (noir et blanc), au prix de lancement de 230 €.
Condition de test
Nous avons testé le T90S exécutant la version 1.21.1 du firmware avec l’application LG Tone Free exécutant la version 1.6.16
Construction et confort
Pour ces écouteurs semi-intra-auriculaires, LG a entièrement revu sa proposition stylistique. Alors que les précédents modèles de la gamme Tone Free adoptaient un design avec tige, à la manière des AirPods, les T90S introduisent un format plus compact.
Pour accompagner cette forme plus ovale que ronde, une protubérance est présente sur le bas de chaque écouteur. Elle assure un excellent maintien en venant se poser juste au-dessus de l’antitragus et du lobe. De leur côté, les canules se positionnent délicatement dans le creux des conques. Bien aidées par des dimensions discrètes (21,6 x 21,9 x 24,2 mm pour 5,7 g), aucune gêne ni pression n’est à signaler, même lors de longues séances d’écoute.
Côté fabrication, LG a été relativement sérieux. Le plastique mat est agréable au toucher et deux grilles discrètes ornent chaque écouteur. On regrette néanmoins que la trace d’assemblage centrale ne soit pas un peu plus discrète.
Bien qu’ils ne soient pas destinés à un usage sportif intensif, les T90S sont certifiés IPX4 et résistent donc aux éclaboussures et aux projections d’eau.
Logement
Là aussi, LG fait peau neuve. Alors que les précédents écouteurs de la marque proposaient des boîtiers ronds, les T90S s’inscrivent dans la lignée d’un boîtier plus conventionnel.
De forme rectangulaire, cet étui est ultra-compact (65 x 29 x 32 mm pour 43 g). C’est plutôt appréciable puisqu’il peut se glisser sans prendre trop de place dans une poche de jean ou de short. Rien à redire non plus sur la robustesse du boîtier et de sa charnière. Inaugurée sur le Tone+ Free en 2019, la technologie UVnano est toujours présente sur ce modèle. Selon LG, 99,9 % des bactéries sont éliminées sur les embouts en seulement 10 minutes. Difficile à vérifier, ce chiffre a au moins le mérite de rassurer les plus hypocondriaques.
Le port USB-C se trouve à l’arrière du boîtier, tandis qu’un interrupteur activant le relais Bluetooth est présent sur la gauche. En plus du câble de charge USB-C vers USB-C, LG fournit un câble jack 3,5 mm vers USB-C.
Expérience utilisateur
Ordres
Suffisamment larges pour éviter les mauvaises manipulations, les surfaces tactiles sont situées sur toute la face externe de chaque écouteur. Faciles à apprivoiser et réactives, les commandes s’effectuent par tapotement (un, deux ou trois) ou par appui court, puis prolongé.
Hormis ce dernier geste, tous les autres sont entièrement personnalisables, que ce soit sur l’écouteur gauche ou droit. Une liberté appréciable qui permettra à chacun de créer sa chorégraphie gestuelle préférée. Enfin, pour faciliter l’interaction, chaque geste est accompagné d’un léger bruit sous forme de clic.
Application
Loin d’être avare de fonctionnalités, LG propose tout ce que l’on peut attendre d’une application dédiée de qualité. Indicateurs précis de l’autonomie des écouteurs et du boîtier, égaliseur 8 bandes, mode Low latency, test d’écoute, fonction de localisation, gestion des modes d’écoute, préréglages audio et Dolby Atmos… Il est possible de faire à peu près tout.
On note cependant un léger manque d’ergonomie, avec le système de tuiles ouvrables sur une seule page rendant la navigation un peu confuse par moments.
Connectivité
Dans ce domaine, LG tente de se différencier de la concurrence en proposant plusieurs fonctionnalités intéressantes. La première, déjà présente sur les modèles Tone Free FP9 et T90, est la possibilité de rendre le casque compatible avec n’importe quel support doté d’une sortie mini-jack. Très utile, cette fonction de relais Bluetooth peut rendre de nombreux services. L’utilisateur bénéficiera par exemple d’une écoute sans fil sur l’écran de son siège d’avion lors d’un vol long-courrier.
Les possibilités de connexion sont également intéressantes. En plus du multipoint, le LG T90S peut se synchroniser avec jusqu’à cinq appareils en même temps. Cela permet de basculer facilement entre plusieurs appareils sans avoir à passer par la case de couplage. Tout est géré de manière fluide dans l’application à partir d’un hub.
Au niveau des codecs, la puce Bluetooth 5.2 prend en charge les classiques AAC et SBC, ainsi que l’aptX Adaptive. L’appairage rapide sur Android et Windows (Fast Pair et Swift Pair) est présent, tout comme la détection automatique des ports. Enfin, au niveau de la latence, le T90S se comporte étrangement comme le Tone Free FP9. Par défaut, elle est de 250 ms selon nos mesures.
Un mode Jeux permet toutefois d’abaisser cette valeur à environ 140 ms. Cela permet de profiter de ses contenus vidéo sans souci, voire de jouer sans trop de problèmes sur smartphone. Cependant, la compensation de la latence n’est pas instantanée. Il faut patienter une poignée de secondes entre le lancement d’une vidéo et la synchronisation.
Audio
Pour son casque haut de gamme Free Tone T90S, LG introduit des drivers dynamiques de 11 mm désormais entièrement composés de graphène, et non plus simplement recouverts de ce matériau. Pour la signature sonore, comme à son habitude sur ses produits audio, le sud-coréen a renouvelé un partenariat avec Meridian. Outre le traitement numérique du signal, la marque Hi-Fi britannique s’est chargée de développer les préréglages d’écoute proposés dans l’application.
Au total, on retrouve cinq profils de spatialisation préenregistrés, ainsi que deux profils personnalisables qui permettent de régler soi-même le mode d’égalisation. Sans toucher à l’égaliseur, ces modes « personnalisés » reprennent la signature typique de LG et Meridian, à savoir une accentuation des basses fréquences, qui se conjugue à un pic tardif dans les aigus. Sur le papier, cette configuration est tentante, la puissance des basses étant censée être équilibrée par une forme de brillance dans les aigus.
En réalité, ça ne marche pas aussi bien. Certes, le rendu est plutôt immersif, mais la séparation des instruments n’est pas optimale et les extrêmes graves flottent trop par rapport au reste. De plus, trop abrupt, le creux assez marqué des hauts-médiums/début des aigus ne permet pas une transition idéale. Les voix perdent de leur vigueur et de leur puissance, ce qui rend parfois l’écoute un peu étouffée. De même, malgré une volonté d’aération, le pic de brillance autour de 8 kHz perturbe l’unité sonore. C’est particulièrement perceptible en musique classique.
Hormis le mode Naturel, la plupart des autres profils ne permettent pas de trouver plus de cohérence, en raison d’une spatialisation trop forte. Veillez toutefois à l’utiliser de préférence avec la réduction active du bruit (ANR). Sans elle, les basses deviennent anémiques. Pour avoir suffisamment de assise, il faut nécessairement augmenter le volume, ce qui peut vite devenir fatiguant.
C’est donc avec le RBA et le mode Naturel que les T90S se parent de leurs plus beaux atours. Moins omniprésent, le bas du spectre affiche enfin un peu de rondeur, sans forcément être assourdissant. Les nuances sont également plus perceptibles, ce qui permet à certains instruments de ne plus avoir un rendu bâclé. De même, le creux des hauts-médiums est mieux maîtrisé ; les voix sont donc plus intelligibles et moins projetées en fond de scène. On peut regretter d’avoir autant de possibilités d’écoute pour finalement ne s’appuyer que sur une seule configuration. C’est d’autant plus vrai que la précision des T90S est plutôt fidèle, tandis que la largeur stéréo est honorable.
Un dernier mot sur le support du Dolby Atmos avec le Dolby Head-Tracking. Cet autre point fort technologique du Tone Free T90S permet de profiter d’un son immersif et d’un head-tracking jusqu’à 24 bits/96 kHz, à condition d’avoir un appareil et un contenu compatibles. De fait, sur la musique, le résultat est mitigé, les aigus manquent trop de détails pour donner de l’ampleur à la scène sonore.
Avec du contenu vidéo, c’est beaucoup plus convaincant. La spatialisation est simulée de manière très naturelle, tandis que le suivi des mouvements de la tête est plutôt réussi. Quelques problèmes de latence sont identifiés, mais l’expérience reste globalement agréable.
Isolation
Jamais vraiment à la hauteur dans ce domaine, LG semble avoir un peu revu sa copie avec son Tone Free T90S. Un peu lent à démarrer, le casque parvient à atteindre 23 dB d’atténuation dans la transition entre les graves et les bas-médiums. Les sons étouffés comme le roulement d’un métro ou le bruit d’un moteur se vident de leur substance sans pour autant disparaître totalement. En effet, le casque ne dépasse les 20 dB que trop tard pour offrir une atténuation cohérente et constante des fréquences les plus basses.
Sur l’atténuation des voix, le casque est ambivalent. D’un côté, le travail effectué sur les hauts-médiums a le mérite de ne pas céder trop tôt, tout en atteignant un pic de 30 dB autour de 2 kHz. Du coup, les conversations environnantes, et pas trop proches, sont très étouffées dans la rue.
A l’inverse, une perte d’efficacité est perceptible entre 400 Hz et 1 kHz, zone où se situent principalement les premières harmoniques des voix. espace ouvertl’isolation en prend un coup puisque les conversations sont souvent plus proches et plus statiques. Pour les aigus, sans surprise, les embouts non intrusifs ne font pas de miracles, mais parviennent à atténuer les sons les plus agressifs.
Deux options pour les sons ambiants : le mode Écoute et le mode Conversation. Tous deux sont malheureusement clairement décevants dans les fréquences les plus basses. Dans une rue animée, il est difficile de percevoir un environnement sonore cohérent, la spatialisation n’est pas évidente. Certes, les aigus ne chutent pas violemment, mais un manque de ventilation est perceptible. Le mode Conversation — que nous recommandons d’utiliser — remplit plus ou moins sa fonction. Il est possible d’entendre son interlocuteur, mais pas forcément d’avoir une conversation totalement fluide avec lui.
Points forts
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Précision sonore correcte.
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Confortable à porter.
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Possibilité d’utiliser le boîtier comme relais Bluetooth.
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Bonnes performances sur le contenu Dolby Atmos.
Points faibles
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Manque d’équilibre dans les basses et les médiums aigus
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Pic dans les aigus mal contrôlé.
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Profils d’écoute mal calibrés.
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La réduction active du bruit et le mode ambiant sont décevants sur les basses fréquences.
Conclusion
Comment fonctionne la notation ?
Bénéficiant d’un nouveau design (boîtier et écouteurs), le LG T90S tente de se démarquer du lot en empilant des fonctionnalités spécifiques. Les plus utiles et réussies sont le Dolby Atmos et le Dolby Head-Tracking, ainsi que le relais Bluetooth. Côté audio, notre bilan est plus mitigé. Les T90S sont globalement précis, mais le traitement des hauts-médiums et des basses manque encore de sérieux.