Sciences et technologies

Test du Google TV Streamer 4K : le successeur du Chromecast a oublié d’être simple

Google veut concurrencer l’Apple TV 4K avec le Google TV Streamer 4K, un boîtier TV Android conçu pour le streaming et la maison connectée. À 120 euros, le produit ne peut plus se cacher derrière sa fonction « cast », qui permet de diffuser le contenu de son smartphone.

Chromecast est mort, vive Google TV Streamer ?

En août 2024, Google annonçait son intention de remplacer sa fameuse clé HDMI par un produit plus complet, qui pourrait être comparé à une Apple TV. Le géant du web expliquait que le temps des solutions pis-aller était révolu, puisque la plupart des utilisateurs disposent déjà d’un appareil connecté à la maison (Smart TV, box opérateur, etc.). Son objectif avec le Google TV Streamer 4K est d’aller plus loin avec plus de puissance, de nouvelles fonctions (routeur Thread pour la maison connectée) et une nouvelle télécommande.

À 120 euros, le Google TV Streamer 4K coûte plus cher que le dernier Chromecast, qui disposait également d’une télécommande et de l’interface Google TV (70 euros). Cette différence de prix est-elle justifiée ? Malheureusement pour Google, la réponse est non.

Lecteur de streaming Google TV 4K // Source : GoogleLecteur de streaming Google TV 4K // Source : Google

Une configuration qui manque de simplicité, avec des applications pas assez mises en avant

Commençons par le positif : le design du Google TV Streamer 4K est cool.

Plus fin que dans les visuels publicitaires, le produit est suffisamment discret pour être caché dans un meuble ou derrière une télé, si l’on est prêt à enrouler les fils. On peut aussi en faire un élément de design et assumer de le placer sur un meuble, puisque Google a vraiment soigné cette partie.

Le Google TV Streamer 4K est très fin. Seul regret : les câbles HDMI et Ethernet sont rarement blancs. // Source : NumeramaLe Google TV Streamer 4K est très fin. Seul regret : les câbles HDMI et Ethernet sont rarement blancs. // Source : Numerama
Le Google TV Streamer 4K est très fin. Seul regret : les câbles HDMI et Ethernet sont rarement blancs. // Source : Numerama

Malheureusement, Google a choisi de ne pas inclure de câble HDMI dans la boîte, comme le fait Apple avec son Apple TV 4K. Il faut en acheter un séparément, de préférence compatible avec la norme HDMI 2.1, alors que les Chromecast disposent d’un port HDMI intégré.

Autre conséquence de ce choix : il est probable que votre câble HDMI soit noir, alors que le Google TV Streamer 4K et son câble d’alimentation USB-C sont blancs. Une incitation à commettre un faux pas.

Les ports à l'arrière du Google TV Streamer 4K. // Source : NumeramaLes ports à l'arrière du Google TV Streamer 4K. // Source : Numerama
Les ports à l’arrière du Google TV Streamer 4K, avec le bouton pour faire sonner la télécommande. // Source : Numerama

Vient ensuite le temps des déceptions. Au premier branchement, la configuration du Google TV Streamer 4K est lente. Il faut utiliser un smartphone avec l’application Google Home et se connecter à plusieurs comptes, puis mettre à jour le système d’exploitation, ce qui peut prendre plusieurs minutes. Il faut également noter que la télécommande utilise des piles, ce qui est dommage par rapport à certains concurrents dotés d’accessoires rechargeables.

Une fois la configuration terminée, place à la découverte du logiciel. L’interface du Google TV Streamer 4K est similaire à celle du dernier Chromecast, avec la surcouche Google TV installée par-dessus Android TV. L’objectif de Google, contrairement à Apple, n’est pas de vous donner accès à plusieurs univers, mais au contenu directement. Les films, séries et shows sont mis en avant grâce à des onglets dédiés, sans séparation selon les plateformes. Les applications sont cachées dans un quatrième onglet… qui n’est lui-même pas très ergonomique.

La page d’accueil de Google TV Streamer 4K met en avant le contenu de Netflix, YouTube, Disney, Amazon, Apple… Mais pas les applications.La page d’accueil de Google TV Streamer 4K met en avant le contenu de Netflix, YouTube, Disney, Amazon, Apple… Mais pas les applications.
La page d’accueil de Google TV Streamer 4K met en avant les contenus de Netflix, YouTube, Disney, Amazon, Apple… Mais pas les applications. // Source : Numerama

Le Google TV Streamer 4K est livré avec plusieurs applications préinstallées et en propose d’autres dans un dossier « Intérêt général ». Ce dossier s’accompagne de quelques bugs étranges, puisqu’il est par exemple impossible de placer une application comme myCANAL sur son écran d’accueil. Elle reste bloquée dans le dossier « Intérêt général ».

D’autres applications peuvent être installées manuellement via une barre de recherche, puisque Google a choisi de désactiver son Play Store par défaut (on peut toujours le forcer à se lancer depuis les paramètres, mais ce n’est pas pratique). Le message est clair : le Google TV Streamer 4K est conçu pour regarder des films et des séries, pas pour installer des applications. Un peu dommage pour une box TV.

Les applications sont masquées sur le Google TV Streamer 4K, tandis que la page d'accueil de l'Apple TV 4K est une grille d'icônes.Les applications sont masquées sur le Google TV Streamer 4K, tandis que la page d'accueil de l'Apple TV 4K est une grille d'icônes.
Les applications sont masquées sur le Google TV Streamer 4K, tandis que la page d’accueil de l’Apple TV 4K est une grille d’icônes. // Source : Numerama

Avec le Chromecast, il était facile de justifier la limitation du système d’exploitation. À 70 euros, un produit dédié uniquement à Netflix ou YouTube était compréhensible. À 120 euros, Google sous-estime l’intérêt des utilisateurs pour un produit plus puissant, capable de faire plus de choses. Les fonctions d’IA mises en avant, comme le résumé automatique des films par une IA, ne semblent pas encore fonctionner en France (et pourraient techniquement fonctionner sur un Chromecast).

Quid des performances ? Le Google TV Streamer 4K est fluide la grande majorité du temps, mais peut ralentir si on lui en demande trop. Il souffre également de quelques bugs techniques, comme un HDMI-CEC un peu trop capricieux qui change de source sans raison ou le cache d’une application vidéo qui se réinitialise un peu trop vite. Jouer avec une manette est possible, mais les graphismes sont dignes d’un smartphone d’entrée de gamme avec beaucoup de latence. Il n’est donc pas conçu pour cet usage (et il chauffe).

Le Google TV Streamer 4K à côté d'un Apple TV 4K.Le Google TV Streamer 4K à côté d'un Apple TV 4K.
Le Google TV Streamer 4K à côté d’un Apple TV 4K. // Source : Numerama

D’après nos tests, Google a choisi une puce peu performante conçue pour les boîtiers IPTV, et non un produit haut de gamme. Son produit est un faux rival de l’Apple TV ou de la Nvidia Shield TV, toutes deux axées sur la puissance et les applications.

Un Chromecast avec Google Home intégré : avions-nous besoin d’un boîtier ?

Le menu Google Home sur le Google TV Streamer 4K.Le menu Google Home sur le Google TV Streamer 4K.
Le menu Google Home sur le Google TV Streamer 4K. // Source : Numerama

La seule vraie nouveauté du Google TV Streamer 4K par rapport au Chromecast est l’intégration de Google Home, l’application domotique du géant du web. Il est possible de contrôler ses ampoules ou son chauffage depuis un panneau latéral, accessible depuis le centre de raccourcis ou à l’aide d’un bouton configurable sur la télécommande. C’est sympa, mais ce n’est que du logiciel.

En plus de cette nouvelle application, le Google TV Streamer 4K dispose d’un routeur Thread intégré, qui lui permet de contrôler des appareils Matter comme des interrupteurs ou des serrures intelligentes. Il s’agit d’une nouvelle fonctionnalité (il fallait auparavant une enceinte Google Nest ou un routeur Google Wifi Pro), même si une nouvelle version du Chromecast aurait pu faire la même chose.

La bonne idée de Google : la télécommande qui sonne

Pour sauver l’honneur du Google TV Streamer 4K, il y a sa télécommande. Elle dispose désormais de vrais boutons de volume, là où le Chromecast utilisait des touches peu ergonomiques sur le côté. La télécommande dispose également d’une touche configurable pour ouvrir l’application de votre choix.

Le bouton étoile peut être utilisé pour n'importe quelle action souhaitée, comme le menu Google Home.Le bouton étoile peut être utilisé pour n'importe quelle action souhaitée, comme le menu Google Home.
Le bouton étoile peut être assisté par l’action de votre choix, comme le menu Google Home. // Source : Numerama

Au dos du Google TV Streamer 4K, on ​​retrouve un bouton pour faire sonner la télécommande, puisqu’il est doté d’un haut-parleur. C’est bête, mais c’est terriblement efficace. C’est sans doute la meilleure idée de Google avec ce produit. Pour le reste, mieux vaut opter pour une Apple TV, un Fire TV Stick, une Xiaomi Mi TV ou… un Chromecast. Le Google TV Streamer 4K est un bon produit, mais pas le meilleur du marché.

Le verdict

Le Google TV Streamer 4K n’est pas le boîtier TV haut de gamme que les fans d’Android attendaient.

Au lieu de concurrencer l’Apple TV 4K avec un produit pensé pour les apps, les jeux et les performances, Google a choisi de lancer une version XXL du Chromecast, plus volumineuse qu’avant, avec les mêmes usages qu’auparavant. Le Google TV Streamer 4K est un Chromecast à 120 euros, avec une télécommande qui prend en charge les sons et Matter. Le reste est à peu près identique, ce qui ne peut qu’être décevant (surtout sans câble HDMI dans la boîte, l’un des grands points forts du Chromecast).

Avec l’arrivée de l’intelligence artificielle Gemini, le Google TV Streamer 4K pourrait s’améliorer à l’avenir. Il reste toutefois un OVNI sur le marché des box TV, puisque Google semble l’avoir volontairement bridé là où il n’était pas nécessaire, tout en augmentant les prix. On ne peut qu’espérer que des mises à jour débrident Google TV, afin d’en faire plus qu’un lanceur Netflix.


Jewel Beaujolie

I am a fashion designer in the past and I currently write in the fields of fashion, cosmetics, body care and women in general. I am interested in family matters and everything related to maternal, child and family health.
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