Test du Fujifilm Instax mini Link 3 : le plaisir de photographier, le plaisir d’offrir

Une mise à jour en petites touches

Soyons clairs : l’Instax mini Link 3 ressemble beaucoup à la version 2, qui était elle-même une copie de la version originale ! Comme vous pouvez le constater, Fujifilm ne renouvelle pas le genre, mais y apporte quelques améliorations bienvenues.

La première est la prise en charge du Bluetooth 5.1 pour assurer une connexion sans fil plus stable et efficace avec les smartphones compatibles. La mini Link 2 utilise le protocole Bluetooth 4.2. Comme l’exigent les normes européennes, la petite imprimante photo portable est désormais équipée d’un connecteur USB-C pour la recharge. À noter qu’il faut moins de 2 heures pour recharger complètement l’accessoire et qu’une charge complète permet d’imprimer une centaine de photos.

Le bouton principal a été déplacé sur le côté de l’imprimante. Il sert à la fois de bouton d’alimentation et de déclencheur à distance lors de l’utilisation de l’imprimante avec un smartphone et l’application Instax mini Link (iOS et Android).

Sous les lettres instax sur la partie supérieure se trouvent également plusieurs LED colorées. Ces LED indiquent l’état de la connexion entre le smartphone et l’appareil, le processus d’impression des photos, ainsi que le niveau de la batterie.

Application simple et efficace

L’application Fujifilm Instax mini évolue au fil des itérations de la petite imprimante de poche. La version 6.0.0 testée est suffisamment riche pour mériter un peu d’attention. On peut naturellement imprimer ses images directement depuis son smartphone, créer des décors avec des cadres personnalisés ou des assemblages de plusieurs photos (jusqu’à huit clichés…), parfois difficiles à lire. Apparemment, la possibilité d’imprimer une photo sur plusieurs tirages a disparu, dommage. Via l’application, il est également possible d’extraire une image d’une vidéo pour l’imprimer.

Vous pouvez également contrôler votre smartphone à distance en manipulant l’imprimante à distance (zoom, gâchette). Le curieux mode Test de compatibilité est toujours présent. Ce mode évalue votre degré de compatibilité avec vos amis en analysant une ou deux photos de vous et/ou en répondant à cinq questions aléatoires sur un total de 30 questions différentes ! En fonction des réponses ou de l’analyse de l’image, un niveau de concordance s’affichera en pourcentage sur l’impression et cinq jauges apparaîtront en bas.

Deux nouvelles fonctionnalités sont apparues avec l’Instax mini Link 3 : Click to Collage et InstaxAIR Studio. La première permet d’assembler plusieurs photos issues d’une séance photo. Plus surprenant et un peu abscons, l’InstaxAir Studio permet d’ajouter des éléments en réalité virtuelle au moment de la prise de vue. La mise en œuvre est malheureusement trop souvent laborieuse, notamment la détection automatique du sol pour générer correctement des arrière-plans artificiels.

Le logiciel permet d’ajouter un effet d’arrière-plan animé (cœurs flottants, paillettes, confettis, etc.) qui se fige dans l’image lorsque vous prenez la photo. Vous pouvez également utiliser des photos pour les intégrer à une scène, ajouter du texte et d’autres éléments graphiques à votre composition et y insérer vos sujets. Le résultat est plutôt bon, bien qu’un peu kitsch.

Enfin, on regrette de ne pas pouvoir encore imprimer d’images depuis un ordinateur (on peut toujours émuler Android, mais bon). On pense qu’actuellement, on peut oublier une application macOS ou Windows — qui a dit Linux ?

L’imprimante Instax mini Link 3 utilise les films Instax mini que nous connaissons désormais très bien et qui n’ont pas été améliorés ces dernières années. L’appareil imprime donc avec une résolution de 12,5 points/mm, soit 318 dpi avec des pas de points de 80 μm. La technologie Instax autorise 256 niveaux par canal de couleur (RGB, ou rouge, vert et bleu) pour un total de 256³ = 16 777 216 nuances de couleurs.

Précision

Les impressions au format carte de crédit supportent sans problème la faible résolution d’impression de la technologie Instax. Dans ce domaine, l’impression par sublimation thermique (Kodak Photo Printer Mini) reste supérieure. Finalement, les résultats sont assez proches de ce que l’on obtient avec la technologie ZINK utilisée par Canon avec la Zoemini.

Fidélité des couleurs

L’impression de photos depuis des smartphones est donc plutôt correcte. C’est en tout cas le meilleur que l’on puisse faire en photographie instantanée pour un tirage « argentique » typique. Cependant, comme c’est souvent le cas, il ne faut pas s’attendre à un rendu fidèle des couleurs.

Armés de notre spectrophotomètre et après analyse de nos mires, nous avons mesuré un delta E moyen de 9,4 avec le mode d’impression Instax-Rich (par défaut). Un score pour le moins élevé et qui indique une moindre fidélité des couleurs. En règle générale, pour que l’œil humain ne détecte pas de variations colorimétriques, le delta E doit être inférieur à 3. Dans ce mode, le jaune est au moins loin de la réalité. En mode Naturel, la valeur est encore plus élevée (11,3).

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Au final, Fujifilm bénéficie toujours d’un rendu photographique unique, certes pas le meilleur techniquement, mais le plus proche d’un rendu « Polaroid » très recherché.

Les films Instax Mini sont assez courants et sont vendus en packs de 10 ou 20 photos. Selon les magasins, un pack de 10 films coûte entre 8 et 12 €, ce qui correspond à un prix unitaire de 0,80 à 1,20 €. Pour un pack de 20 films, le prix varie de 17 à 20 €, soit un coût par photo de 0,85 à 1,00 €. Certains magasins proposent également des packs de 40 ou 50 films, vendus respectivement 34 et 40 €, ce qui permet de maintenir le prix par photo autour de 80 centimes.

Pour des impressions moins chères, vous pourrez vous intéresser à la Canon Zoemini qui utilise une autre technologie d’impression (Zink) dont les prix des consommables permettent un coût d’impression autour de 0,60€. Notez que vous pouvez également regarder du côté de Kodak avec son imprimante à sublimation thermique Photo Printer Mini, qui offre une excellente qualité d’image pour, là encore, un coût de 0,60€ par impression.