Test de l’Ultimate Ears Boom 4 : une enceinte portable efficace, mais avec des limites

Construction et transportabilité

On ne peut pas changer ! Ultimate Ears ne trahit pas sa formule phare et reprend quasiment à l’identique le design du précédent Boom. Sans être innovant, le Boom 4 conserve une forme très agréable, car simple et épurée, presque intemporelle. Tube de 73 mm de diamètre pour 184 mm de hauteur, il affiche des dimensions que l’on pourrait qualifier d’idéales, suffisamment contenues pour se glisser dans la plupart des sacs et importantes pour espérer une bonne qualité sonore, notamment dans les basses.

A gauche, le MegaBoom 4. A droite, le Boom 4.

A l’instar d’un JBL Flip, l’absence de poignée de transport ou de dragonne n’est absolument pas un handicap, l’appareil pouvant être facilement saisi d’une seule main (même petite). UE conserve tout de même une mini-dragonne fixe au dos afin d’y placer une dragonne ou autre système d’attache.

Assez éprouvée, la conception du produit coche à peu près toutes les cases d’une bonne enceinte robuste, à commencer par une protection avancée. La Boom 4 est certifiée IP67 (poussière et immersion), elle résiste aux chutes jusqu’à 1,5 m et dispose d’une structure flottante. On notera également que sa prise USB-C, seule connectique présente ici, est protégée de l’oxydation au moyen d’une trappe en silicone étanche.

Sans être de type tank, la qualité de fabrication est dans les eaux de ce que l’on retrouve chez des concurrents sérieux, JBL et Sony en tête. Assez dense, le châssis est entouré (à l’exception d’une petite bande à l’arrière) d’un maillage en tissu et pris en sandwich à ses extrémités par une surface en silicone. Rien de luxueux, mais le tout est sérieusement assemblé, les quelques chutes lors de notre test prouvant la robustesse de l’ensemble.

Plus vertueux qu’auparavant, Ultimate Ears n’hésite pas à mettre en avant l’une des évolutions propres à sa génération 4 d’enceintes étanches et à son Everboom : l’utilisation d’au moins 52% de plastique recyclé.

Connectivité et diffusion sans fil

Plutôt conservateur, UE ne voit pas sa création comme un hub sonore ultra-complet, mais comme un produit simple et clé en main. Cela se traduit par une connectivité franchement spartiate, pour ne pas dire inexistante. L’unique port USB-C est dédié à la recharge. Pas d’USB dans l’interface audio, pas d’entrée analogique en jack 3,5 mm, le Boom 4 ne fonctionne que par le biais de sa puce Bluetooth dont la version n’est pas précisée.

Là encore, un certain retard se fait jour puisque nous n’avons droit à quasiment aucun des éléments modernes suivants : appairage rapide, codec avancé, multipoint, et évidemment LE Audio. Tout comme l’EpicBoom et l’EverBoom, cette Boom 4 s’accroche à sa solution de multi-appairage maison, PartyUp, et refuse de basculer vers le système plus universel Auracast, qui en est certes encore à ses balbutiements. PartyUp (paramétrable dans l’application) propose un fonctionnement stéréo avec une seconde Boom 4 et un appairage mono multiple (jusqu’à 150 enceintes) avec la grande majorité des enceintes de la marque.

La latence est d’environ 250 ms. Ce chiffre illustre une certaine stagnation, voire un léger recul, puisque la Boom 3 affichait un peu moins de 200 ms. En pratique, ces performances sont évidemment insuffisantes pour ne pas déceler de décalage entre le son et l’image.

Expérience utilisateur

Ordres

Complets et intuitifs, les contrôles du Boom 4 reprennent tout ce qui a fait le succès des gammes précédentes. Point central de cette bonne expérience, les deux énormes boutons de volume, placés en façade, contribuent à cette sensation de simplicité, tout en se démarquant de la concurrence.

En haut, on retrouve trois boutons : le gros bouton magique dédié à la navigation et à l’appel d’une playlist ; le bouton marche/arrêt traversé par une LED d’état, et le bouton d’appairage. Ce dernier est à notre avis le moins bien intégré, car il est presque entièrement caché derrière une petite diode. Il est possible de le rater, surtout pour un utilisateur novice.

Quoi qu’il en soit, la maîtrise complète de la navigation ne prend que quelques minutes. Seul le concept du bouton magique est un peu ésotérique. En pratique, comme nous l’avons précisé plus haut, sa fonction spéciale, qui se déclenche par un appui long, se limite au lancement d’une playlist sur un service de streaming (comme Apple Music), chose qui est définie dans l’application dédiée. L’expérience s’accompagne, en plus des indications lumineuses des deux LED, de quelques invites sonores pour l’allumage, l’extinction ou encore l’appairage.

Application

Simple, sobre, mais intuitive, l’application UE Boom n’a clairement pas vocation à multiplier les réglages et les fonctions. Le constructeur va à l’essentiel, et il le fait bien. On retrouve ainsi un affichage précis du niveau de batterie, l’accès au mode PartyUp (stéréo et multi-appairage), l’intégration d’un petit égaliseur 5 bandes personnalisable, ainsi que divers éléments ergonomiques dans les options : mode veille, alarme et, bien sûr, le bouton magique de réglage.

On ne s’étonne pas, le Boom 4 n’intègre toujours pas de micro. Impossible d’utiliser l’appareil en appel ou de déclencher un assistant vocal. Sans pallier à ce manque, Ultimate Ears propose à la place une fonction originale, baptisée mégaphone. Activée dans l’application, elle relaie le son capté par le micro du smartphone vers l’enceinte. Si le potentiel ludique, voire pratique, est là, on parle tout de même d’une fonction très secondaire, qui se trouve également freinée par la latence du protocole Bluetooth (décalage notable entre la voix et sa restitution dans l’enceinte).

l’audio

Fidèle à son concept de « son 360° », Ultimate Ears continue de cultiver cette ambiguïté avec son Boom 4. L’architecture sonore est sensiblement la même que celle d’un Boom 3, c’est-à-dire en stéréo étendue un transducteur large bande de 40 mm de chaque côté (en rapport aux boutons + et – symbolisant la façade), chaque fois associé à un radiateur passif de 46,1 x 65,2 mm afin d’optimiser l’extension dans le grave.

Le placement des deux enceintes sur les côtés implique un son en réalité très large, puisqu’il couvre tout le pourtour de l’enceinte, mais avec des résultats forcément contrastés dans les aigus. La topologie stéréo fait que l’on a davantage affaire à une représentation bidirectionnelle et non à 360°. La stéréo est donc inversée lorsqu’on la place à l’arrière de l’enceinte.

Malgré ce parti pris assez original par rapport à la concurrence, la Boom 4 est une enceinte Bluetooth bien née, qui évite bien des écueils sonores. La qualité d’écoute est certes en partie liée à la position de l’auditeur, mais une certaine cohérence se dégage. Le son est assez naturel de face, avec un son légèrement clair, ressenti comme plus percutant que rond.

Sans être impressionnante pour un produit de 2024, l’extension des basses, qui parvient à tenir jusqu’à 80 Hz (pas plus), est globalement suffisante pour donner du corps à l’écoute, d’autant que cette extension ne s’effondre pas lorsqu’on pousse les décibels. Néanmoins, si rien n’est jamais anémique, les morceaux très chargés en basses, ou même l’utilisation vidéo, révèlent assez clairement les limites de chaque couple enceinte + radiateur passif. Des basses un peu plus profondes feraient clairement passer un cap sonore.

Au moins cet agencement des basses ne se fait pas au prix de débordements dans le médium. Le bas du spectre n’est pas le plus nuancé du monde, il n’en est pas moins maîtrisé. Cela permet au médium de s’exprimer, médium qui constitue probablement la force de l’appareil. Les voix sont claires et détaillées, pratiquement insensibles au placement par rapport à l’enceinte. Il n’y a aucune accentuation agressive ni artifice dans ce registre.

A l’inverse, les aigus sont plus erratiques. Légèrement plus doux et plus linéaire (à l’oreille) que sur le précédent Boom 3, cette plage de fréquences n’en est pas moins marquée par des pics et des creux, d’où un ensemble légèrement hétéroclite mêlant douceur et scintillement. Au moins, le Boom 4 se garde étonnamment de toute agressivité.

Légèrement déstabilisante en raison de l’architecture audio, la scène sonore présente une certaine largeur avec un effet stéréo loin d’être ridicule si l’on se place de face. Le niveau de détail est très correct, même si la dynamique de l’enceinte n’est pas la plus prodigieuse de cette gamme, surtout à fort volume. Mais cette disposition stéréo très étendue se fait assez logiquement au détriment de la profondeur. La séparation des instruments et des voix, ainsi que la mise en scène des différents plans sonores, sont très timides. L’Ultimate Ears 4 n’est pas particulièrement spectaculaire dans ce registre, sans être catastrophique pour autant.

Comme toujours avec une telle architecture pseudo-360°, on peut logiquement penser que le format Boom gagnerait davantage à une disposition mono, 360° ou directionnelle, ou à une approche stéréo plus serrée afin d’uniformiser le son. En l’état, la formule reste intéressante avec une bonne réserve de puissance, mais un peu entre deux eaux.

Points forts

  • Des basses assez percutantes.

  • Médiums riches et équilibrés

  • Excellente autonomie.

  • Commandes complètes et intuitives.

  • Qualité de fabrication (IP67, résistance aux chutes, flottabilité).

Points faibles

  • Manque d’équilibre dans les aigus.

  • Dynamique assez faible.

  • Connectivité minimaliste, pas de microphone.

  • Connectivité pas très moderne (pas de quick pairing, multipoint, Auracast).

Conclusion

Marque mondiale

Comment fonctionne la notation ?

Fidèle à sa bonne vieille gamme d’enceintes, la nouvelle Boom 4 propose une expérience convaincante, mais qui aurait mérité quelques risques. Au-delà de son design simple et efficace, de son ergonomie intuitive et de son excellente autonomie, ce modèle est limité par une connectique bancale et une connectivité Bluetooth assez médiocre, seulement sauvée par la technologie maison PartyUp. Perfectible dans les extrêmes et assez dépendante de la position par rapport à l’enceinte, la qualité sonore est très satisfaisante, voire impressionnante.

Jewel Beaujolie

I am a fashion designer in the past and I currently write in the fields of fashion, cosmetics, body care and women in general. I am interested in family matters and everything related to maternal, child and family health.

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