Tesla inc. : Chutant de nouveau à Wall Street, Tesla efface tous ses gains pris depuis l’élection de Trump

(BFM Bourse) – Le groupe automobile souffre encore à Wall Street ce lundi, lâchant plus de 8% en début de séance. Le titre a désormais perdu l’intégralité des gains en Bourse que l’élection de Trump lui avait précédemment permis d’engranger.

La sortie de route s’avère de plus en plus violente pour Tesla. Le constructeur d’automobiles électriques chute encore de 8,4% ce lundi en début de séance à Wall Street portant sa chute sur l’ensemble de 2024 à près de 40%.

Tesla a désormais effacé la totalité de son rallye post-élection de Donald Trump. Entre le jour de l’élection du républicain à la Maison Blanche et la fin décembre, le titre Tesla avait grimpé d’environ 84%. Les investisseurs espéraient alors que l’administration Trump mette en place des mesures favorables au groupe automobile, notamment dans le véhicule autonome.

Tous ces gains ont désormais été effacés, l’action du groupe dirigé par Elon Musk étant retombée à 242,13 dollars, contre 251,44 dollars à la clôture du 5 novembre 2024, la veille de la victoire de Donald Trump à la présidentielle.

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Les ventes s’effondrent en Chine

Pour revenir à la chute de ce lundi, plusieurs éléments peuvent l’expliquer. Tour d’abord, l’ensemble de la tech souffre à Wall Street, le Nasdaq Composite perdant 3,2% au même moment. Le compartiment pâtit depuis plusieurs semaines d’une « rotation », c’est-à-dire que les investisseurs réorientent leurs fonds vers d’autres secteurs jugés plus prometteurs que la tech, notamment sur les actions européennes.

Ces craintes peuvent être alimentées, ce lundi, par le fait que Donald Trump a prévenu au cours du week-end que l’économie américaine pourrait connaître une « transition » provoquée par ses surtaxes douanières.

« Les craintes sur l’économie américaine et l’incertitude politique engendrent des rotations au détriment des valeur de technologie américaine », résume ainsi Ostrum asset management dans une note.

Tesla a aussi son lot de mauvaise nouvelles, ce lundi. Le constructeur automobile a livré ses ventes de véhicules aux particuliers (hors export) en Chine pour le mois de février. Selon ces chiffres, cités par Royal Bank of Canada, le nombre de véhicules vendus sur le deuxième mois de l’année s’est établi à 3.911 unités, marquant un plongeon de 87% sur un an.

« Ce chiffre marque les ventes mensuelles les plus faibles de Tesla depuis août 2022. En revanche, le concurrent chinois BYD a enregistré une hausse des ventes de 90 % en glissement annuel au cours de la même période, atteignant 614.679 unités », explique Royal Bank of Canada.

« Bien que les mois de janvier et février soient saisonnièrement plus faibles, la forte baisse de la croissance des ventes en glissement annuel pourrait être le signe d’un problème de confiance qui affecte actuellement l’entreprise, en plus des réductions de production liées au modèle Y, comme nous l’avons vu dans les chiffres d’immatriculation aux États-Unis et dans l’Union européenne », poursuit la banque canadienne.

Des ambitions politiques néfastes?

Ces chiffres succèdent, en effet, à de mauvaises ventes en Europe, où les immatriculations de Tesla ont chuté de 45,2% (en incluant l’Union européenne, le Royaume-Uni, la Suisse et la Norvège) en janvier.

Selon Barrons, la banque UBS a, ce lundi, nettement abaissé sa prévision de livraisons de voitures Tesla pour le premier trimestre, à 367.000 véhicules contre 437.000 précédemment. La banque suisse table sur 1,7 million de Tesla livrées cette année, contre 2 millions pour le consensus.

Tesla est pénalisé par une gamme de produits vieillissante. Le groupe a promis que de nouveaux modèles « plus abordables » seraient lancés cette année.

Depuis le début de l’année, l’action Tesla a également pu être pénalisée par les ambitions politiques d’Elon Musk, qui a décidé de piloter un département non officiel à Washington pour tailler à la hache dans les dépenses de l’Etat fédéral américain, ont pu inquiéter les investisseurs. Ce département est appelé « DOGE » pour « Department of governement efficiency ».

« L’inquiétude de Wall Street est que Musk consacre autant de temps (même plus que prévu) à DOGE, au détriment de Tesla, à un moment crucial pour l’entreprise », expliquait Dan Ives de Wedbush, en février.

« La bataille de l’autonomie et de la robotique pour les parts de marché est en plein essor aux États-Unis et en Chine, et de nombreux observateurs considèrent que le fait que Musk consacre ‘100 % de son temps’ au DOGE crée une perception négative de l’attention qu’il porte à Tesla », ajoutait-il.

Une crainte qui a également été soulevée ce lundi par le secrétaire général de l’association des constructeurs automobiles chinois, Cui Dongshu. Cité par Bloomberg, le dirigeant a prévenu, lors d’une conférence de presse, qu’un entrepreneur se doit d’embarquer 100% du marché et éviter de se mettre à dos la moitié « des gens » en raison de ses actions ou opinions politiques. Une référence à peine voilée à Elon Musk.

Julien Marion – ©2025 BFM Bourse