Tesla dévoile enfin ses véhicules entièrement autonomes
Le taxi, sans volant ni pédales, devrait être commercialisé autour de 27 500 euros. Pour embarquer, il faudra attendre 2026. De nombreux obstacles techniques et réglementaires restent encore à surmonter avant la mise en service.
Le milliardaire Elon Musk a dévoilé le robotaxi de son entreprise Tesla lors d’une présentation à Los Angeles jeudi soir, lorgnant sur la production. « avant 2027 » malgré de nombreux obstacles techniques et réglementaires à surmonter avant la mise en service. Le taxi, sans volant ni pédales, doit être commercialisé à moins de 30 000 dollars (27 500 euros), rechargeable par induction et « 10 à 20 fois » plus sûr qu’une voiture conduite par un humain, a déclaré Elon Musk des studios de cinéma Warner.
Tesla espère commencer à conduire en 2025 « complètement autonome, sans encadrement » au Texas et en Californie avec des modèles existants, avant de lancer la production en série du robotaxi, baptisé « cybercab ». « J’ai tendance à être un peu optimiste en ce qui concerne les délais, mais 2026, donc oui, avant 2027. Permettez-moi de m’exprimer ainsi. »a poursuivi le patron du constructeur de véhicules électriques. Cinquante exemplaires de ce véhicule à portes papillon ont déjà été fabriqués, a-t-il ajouté. LE « cybercab » Il lui faudra cependant surmonter des obstacles techniques et réglementaires avant de pouvoir embarquer ses premiers clients, le véhicule autonome en général devant convaincre de sa fiabilité et de sa sécurité.
La voiture, comme nouveau salon ?
« Dans un monde autonome, on peut considérer la voiture comme un petit salon. (…) Vous pouvez faire ce que vous voulez pendant que vous y êtes et quand vous partez, vous serez arrivé à destination.a décrit Elon Musk. L’événement, initialement annoncé le 8 août, a été reporté au 10 octobre, citant notamment Elon Musk. « un changement de conception important à l’avant ». Lors d’une présentation peu détaillée, Elon Musk a également révélé le « Robovan »un véhicule autonome qui ressemble à un gros grille-pain censé pouvoir transporter 20 passagers ou marchandises. Il n’a pas donné de date ni d’autres détails.
Le milliardaire a également fait défiler des robots humanoïdes dansants, appelés « Optimus »assurant qu’ils pourront un jour effectuer des tâches domestiques et entretenir des relations amicales, pour un prix compris entre 20 000 et 30 000 dollars (18 300 à 27 500 euros). Encore une fois, il n’y avait pas d’horaire et les capacités de ces robots n’étaient pas clairement observables, même s’ils discutaient avec les visiteurs et effectuaient le service. « Elon Musk parle depuis plus d’une décennie de la disponibilité imminente des voitures autonomes »commente Paul Miller, analyste chez Forrester. Mais « nous n’en sommes pas encore là ».
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Tesla à la traîne par rapport à la concurrence
Tesla a plusieurs années de retard sur Waymo de Google (Alphabet) et Cruise du géant automobile General Motors (GM), qui sont sur les routes depuis 2021. Waymo compte plus de 700 robotaxis – des Jaguars blanches -, dont 300 à San Francisco, mais le service est également présent à Phoenix (Arizona), Austin (Texas) – les terres de Tesla –, Los Angeles et bientôt Atlanta (Géorgie). Chaque semaine, l’entreprise assure 100 000 trajets payants.
Les tests ont commencé sur les autoroutes et autour de l’aéroport de Phoenix. Croisière opérée à Phoenix, San Francisco, Houston et Austin jusqu’à la suspension des opérations en octobre 2023 après des accidents. Elles ont repris cinq mois plus tard, avec des restrictions. Selon Garrett Nelson, analyste chez CFRA Research, « Tesla n’a toujours pas l’autorisation de tester des véhicules autonomes » sur le réseau routier.
Dotés de caméras et de lidars (lasers de détection), les robotaxis suscitent d’intenses débats sur les avancées et les risques qu’ils représentent. « Pilote automatique »Le système d’aide à la conduite de Tesla a été impliqué dans des accidents mortels. Son robotaxi ne sera pas équipé de lidars, Elon Musk estimant les caméras couplées à un « cerveau artificiel » suffisant. L’enjeu est avant tout technologique, pour atteindre le plus haut niveau d’autonomie, considéré comme l’équivalent du conducteur humain. Selon S&P Global Mobility, ce ne sera pas avant 2035.
Uber, géant mondial du VTC, a noué des partenariats avec de nombreux développeurs de véhicules autonomes, notamment Cruise et Waymo, et WeRide aux Émirats arabes unis, mais aussi Avride et Coco (robots de livraison). Il propose déjà Waymo à Phoenix pour les trajets et les livraisons. Contrairement aux véhicules conduits par des humains, les robots-taxis peuvent circuler 24 heures sur 24, sans tomber malade, sans faire grève, sans faire de pause, et des études montrent qu’ils sont moins sujets aux accidents. En revanche, sur une route non balisée ou en pleine tempête de neige, ils pourraient atteindre leurs limites.