Des citoyens ayant acheté un terrain à Notre-Dame-du-Sacré-Cœur-d’Issoudun dénoncent avoir obtenu des informations inéquitables de la part du promoteur concernant l’accès à l’eau potable et les coûts reliés à l’installation d’un puits.
Lucie Leclerc a acheté son terrain en mars 2023 dans un nouveau complexe résidentiel de cette petite municipalité de Lotbinière. Sur la déclaration du vendeur (DV), il est écrit qu’une évaluation hydrogéologique, disponible pour consultation, a statué qu’« il y a suffisamment d’eau potable dans le développement ». Il est également indiqué qu’un puits artésien d’environ 300 pieds est nécessaire « pour l’alimentation en eau potable » et qu’il faut prévoir des coûts variant de 10 000 $ à 14 000 $ pour un « clé en main ».
« Sa solution clé en main, comme il le dit, m’a coûté beaucoup plus cher que ça. Il me reste 47 000 $ pour avoir de l’eau potable », explique M.moi Leclerc.
Inquiète de l’odeur et de la couleur de son eau après la fin des travaux de forage, elle a décidé de la faire analyser. Les analyses physicochimiques ont révélé plusieurs problèmes de conformité, notamment le baryum, le pH et la teneur élevée en sels.
« Le promoteur, Jean-Claude Brousseau, est venu me voir et m’a dit de ne pas me lancer, que mon eau ne serait pas potable, ni celle de quelques terrains aux alentours. Il m’a dit de mettre une lampe UV et que tout irait bien », poursuit M.moi Leclerc.
Des coûts imprévus de 33 000 $
Cependant, la lumière UV était loin d’être suffisante. Après deux soumissions, elle a dû se résigner à installer un système de traitement par osmose inverse. Le coût de la facture : 23 000 $. Tout cela s’ajoute à la facture de près de 20 000 $ pour creuser le puits, alors qu’elle avait compté sur le montant maximum de 14 000 $ indiqué dans le DV.
Lucie Leclerc a dû installer un équipement très coûteux pour rendre son eau potable. Il s’agit d’un système de traitement par osmose inverse. L’équipement nécessite un entretien mensuel et des changements de pièces occasionnels, ce qui entraîne des coûts sur toute la durée de vie de l’équipement.
Photographie CATHERINE BOUCHARD
« Moi, quand j’ai acheté le terrain, s’il m’avait dit que l’eau n’était pas potable, tout d’abord, on n’aurait probablement pas acheté ici. S’il me l’avait dit après l’achat, mais avant de creuser mon puits, j’aurais misé sur un puits de surface », raconte-t-elle.
Mmoi Leclerc a mis en demeure le promoteur, qui a refusé de rembourser les sommes demandées.
Le Journal Ils sont allés à la rencontre de voisins plus réticents à témoigner. Certains ont cependant confié que s’ils avaient su, ils n’auraient pas acheté le terrain.
Une « erreur »
Le promoteur, Jean-Claude Brousseau, nie avoir promis de l’eau potable.
Il ne peut cependant pas expliquer pourquoi il le mentionne dans sa déclaration de vendeur et ajoute que c’est son agent immobilier « qui fait ça ».
« C’est une erreur de cheminement », affirme M. Brousseau.
Plusieurs terrains sont encore à vendre sur la rue Brousseau, à Notre-Dame-du-Sacré-Cœur-d’Issoudun.
Photographie CATHERINE BOUCHARD
L’agent immobilier en question, Marcel Bergeron, assure n’avoir jamais eu l’intention de donner des informations pouvant porter à confusion. Il soutient que l’évaluation du potentiel faisait état de la potabilité de l’eau en se basant sur des échantillons prélevés à proximité du site.
« Nous avons dû nous fier aux études dont nous disposions », soutient-il.
Il a toutefois admis que la formulation pourrait être modifiée, ce qu’il fera pour les terrains qui sont encore à vendre.
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