Terence Atmane, qualifié au troisième tour à Rome : « Il y a deux semaines, je voulais terminer la saison sur terre battue… »
« La grande aventure continue…
Absolument. Ce n’est pas comme ça que j’aurais aimé gagner ce match mais j’avais un très bon niveau de jeu dans le premier set. J’ai essayé de rester « concentré » sur mon jeu, sur l’aspect domination, sur la prise d’initiatives.
Et vous voilà au troisième tour d’un Masters 1000…
C’est une grande fierté. Je n’aurais pas pu l’imaginer sur terre battue cette année. Il y a deux semaines, j’ai dit à tout le monde que je voulais terminer la saison sur terre et commencer directement sur dur ou gazon. C’est donc une grosse surprise ! Mais je joue sans pression, je démarre en outsider et je commence à être dangereux sur le terrain. Contre Dimitrov au prochain tour, je n’ai pas grand chose à perdre, mais c’est dans ces moments-là que je suis le plus dangereux. J’ai hâte de m’affronter dimanche.
En avril à Oeiras (Challenger), vous avez perdu 6-1, 6-0 contre Gaubas, 345ème mondial…
Premier tournoi de retour sur terre battue, aucune opportunité… Je me sentais désorienté, perdu, un peu mécontent de voir la tristesse de mon niveau de jeu sur terre battue. Après, j’ai joué contre Corentin (Moutet) à Madrid je me sentais un peu mieux (défaite 6-4, 7-6). La semaine dernière à Aix en Provence, j’ai fait un match catastrophique contre Hugo (Gaston, défaite 6-2, 6-4), avec un peu de positif dans tout ça. Et là, j’ai tout de suite eu de bonnes sensations sur le terrain. Quel bonus !
«Je peux voir ce tournoi comme un déclencheur»
Qu’est-ce qui vous a poussé à passer de l’envie de terminer la saison à terre à la poursuite ?
Mon entraîneur (Ruben Ramírez-Hidalgo), ses discours, l’aspect mental. Il croit en moi. Je ne peux pas décevoir mon personnel. J’ai retiré mes doigts de mon a…, pardonnez l’expression, pour être disponible à 100% pour jouer ici. Je peux voir ce tournoi comme un tournant.
Pouvez-vous mieux gérer vos émotions sur le terrain ? Vous n’avez pas hésité à parler de vos difficultés dans ce domaine…
Oui, je peux en faire plus, notamment sur terre battue où cela demande plus de concentration. Quand je reviendrai sur dur, je serai encore plus dangereux car j’aurai les bienfaits de la terre battue.
En tout cas, on vous voit très calme sur le terrain…
J’ai plus de maturité, dans mon jeu et ma personnalité. Avec mon nouveau staff, nous nous efforçons vraiment de ne pas montrer grand-chose aux autres joueurs, afin qu’ils ne puissent pas utiliser ces émotions négatives. J’essaie de prendre beaucoup de choses sur moi, de ne montrer que la grinta. J’évolue. Vous savez, j’ai un parcours atypique, je ne suis jamais passé par la fédération, j’ai toujours fait mon chemin tout seul. C’est bien de montrer aux gens qu’on peut réussir comme ça. Maintenant, je suis basé à Alicante avec mon nouvel entraîneur. Ruben joue toujours très bien au tennis ! Je ne gagne pas à chaque fois à l’entraînement… Surtout sur terre, c’est l’enfer avec lui (rires), même s’il a 46 ans. Il a pris sa retraite en 2018, mais croyez-moi il est toujours en forme, l’artiste. »