Les relations entre les forces armées maliennes et les mercenaires du groupe Wagner, présents au Mali depuis plusieurs mois, semblent de plus en plus fragiles. Après l’échec de l’opération Vengeance à Tinzawaten, les différences entre les deux partenaires militaires sont de plus en plus visibles, soulevant des interrogations sur l’avenir de leur collaboration.
Une collaboration sous pression avec le groupe Wagner
Depuis l’arrivée des mercenaires russes du groupe Wagner au Mali, la coopération avec les forces armées locales est marquée par des tensions latentes. Si Wagner a d’abord été accueilli comme un soutien dans la lutte contre les groupes rebelles et jihadistes, des signes de malaise sont rapidement apparus au sein de l’armée malienne. Les mercenaires russes, arrivés en « sauveurs », ont souvent affiché un certain mépris à l’égard des forces maliennes, jugées insuffisamment professionnelles.
Ces frictions se sont intensifiées lors de l’opération Vengeance à Tinzawaten, où un convoi militaire malien, accompagné de mercenaires Wagner, a dû rebrousser chemin sans même affronter les forces rebelles. Officiellement, l’objectif de cette mission était de récupérer les corps des soldats tombés lors des combats de juillet dernier, mais l’absence d’offensive a été vécue comme un échec. Ce revers a mis en évidence un fossé croissant entre les Maliens et leurs partenaires russes, les deux parties se rejetant mutuellement la responsabilité de la situation.
Vers une nouvelle approche stratégique ?
L’échec de l’opération de Tinzawaten pourrait marquer un tournant dans la stratégie militaire du Mali. Face aux critiques internes et à la méfiance croissante à l’égard de Wagner, l’armée malienne pourrait chercher à modifier ses méthodes pour retrouver efficacité et autonomie. Une des pistes évoquées serait un renforcement de l’usage des drones, une technologie que le Mali, comme le Burkina Faso et le Niger, commence à exploiter de manière plus intensive.
Le recours aux drones offrirait plusieurs avantages : une meilleure surveillance du territoire, une précision accrue des frappes et une réduction des pertes humaines au sol. Cette technologie pourrait permettre aux forces maliennes de réduire leur dépendance à l’égard de Wagner, tout en renforçant leur capacité à affronter les groupes armés. Mais cette évolution soulève également des défis, notamment en termes de formation et d’équipement, que l’armée devra relever pour mettre en œuvre une stratégie véritablement autonome et efficace.