Tensions entre Israël et l’Iran : la marine américaine envoie un sous-marin lance-missiles nucléaires au Moyen-Orient
Depuis l’assassinat sur son territoire, le 31 juillet, d’Ismaïl Haniyeh, alors chef politique du Hamas, et le sort similaire à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah, Fouad Shokr, l’Iran et ses alliés annoncent leur intention de riposter contre Israël… mais sans aller jusqu’à déclencher une guerre. Probablement, si elle est effectivement décidée, cette attaque sera d’une ampleur similaire à celle menée en avril dernier, en réponse à une frappe israélienne contre la section consulaire de l’ambassade iranienne à Damas.
Le 11 août, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a prévenu que l’État hébreu répondrait avec des « moyens sans précédent » si l’Iran et le Hezbollah lançaient une attaque d’une ampleur sans précédent. « Quiconque nous porte atteinte d’une manière sans précédent est susceptible d’être frappé d’une manière sans précédent. (…) Nous avons des capacités importantes. J’espère qu’ils en tiendront compte et ne provoqueront pas de guerre sur d’autres fronts », a-t-il déclaré depuis la base de Tel Hashomer.
De leur côté, les Etats-Unis misent sur la dissuasion. Début août, le Pentagone a annoncé qu’il allait renforcer sa présence militaire au Moyen-Orient, avec le déploiement d’un escadron de chasseurs F-22A Raptor (arrivé sur place le 8 août, ndlr) et l’envoi du groupe aéronaval formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln, à bord duquel se trouvent des chasseurs-bombardiers F-35C du Corps des Marines américain. Par ailleurs, le navire d’assaut amphibie USS Wasp se tient prêt en Méditerranée pour lancer une éventuelle opération d’évacuation de civils (RESEVAC) aux côtés de l’USS New York (LPD-21) et de l’USS Oak Hill (LSD-51).
Cela étant dit, après avoir eu une discussion avec son homologue israélien, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a ordonné d’accélérer le déploiement de l’USS Abraham Lincoln et a annoncé que le sous-marin lance-missiles à propulsion nucléaire (de croisière) USS Georgia rejoindrait le Moyen-Orient sans délai, alors qu’il se trouve actuellement en Méditerranée.
Les deux responsables ont discuté de « l’importance de réduire l’impact des combats sur les civils, de progresser vers un cessez-le-feu et la libération des otages détenus à Gaza » et ont convenu de « dissuader les attaques des groupes soutenus par l’Iran », a déclaré le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder.
En temps normal, il est rare que les mouvements des sous-marins soient annoncés à l’avance. Mais en période de forte tension, communiquer leur déploiement peut avoir un effet dissuasif.
Pour rappel, l’USS Georgia est l’un des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de classe Ohio à avoir été convertis en sous-marins lanceurs d’engins.
Avec un déplacement de plus de 16 000 tonnes pour une longueur de 170 mètres et une largeur de 12,8 mètres, l’USS Georgia est équipé de 4 tubes lance-torpilles de 533,4 mm et de 22 lance-missiles lui permettant d’emporter jusqu’à 154 Tomahawks. Il a également la capacité de déployer des Navy Seals (commandos marines) grâce à un hangar de pont (Dry Dock Shelter).
Alors que les Etats-Unis renforcent leur présence militaire à des fins de dissuasion, la France (qui dispose de 700 soldats au Liban, dans le cadre de la Finul, ndlr), le Royaume-Uni et l’Allemagne misent sur la diplomatie. Le 12 août, ces trois pays ont publié une déclaration commune appelant l’Iran et ses alliés à « s’abstenir d’attaques qui aggraveraient encore les tensions régionales et compromettraient la possibilité d’obtenir un cessez-le-feu (entre Israël et le Hamas) et la libération des otages ». Et ils insistent : « Aucun pays ni aucune nation n’a rien à gagner d’une nouvelle escalade au Moyen-Orient ».