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Tempêtes solaires, aurores boréales… comment l’activité record du Soleil en 2024 pourrait avoir des conséquences sur Terre

Tempêtes solaires, aurores boréales… comment l’activité record du Soleil en 2024 pourrait avoir des conséquences sur Terre

l’essentiel
D’impressionnantes aurores boréales ont illuminé le ciel de France en mai et pourraient se reproduire d’ici fin 2024, conséquences magiques des tempêtes solaires émises par notre Soleil. Mais au-delà du spectacle, ces éruptions peuvent aussi impacter nos réseaux électriques et de communication.

Une tempête géomagnétique de niveau 5, le maximum sur l’échelle utilisée, a été observée le 11 mai, a annoncé la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) américaine. Un phénomène rare, conséquence d’une tempête solaire « extrême » qui avait commencé à frapper la Terre deux jours plus tôt. Celle-ci a provoqué de magnifiques aurores boréales. Elle a également fait craindre des perturbations majeures des réseaux électriques et de communication.

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« Le Soleil est actuellement proche de son pic d’activité, selon un cycle qui se produit tous les 11 ans, explique Fabrice Mottez, directeur de recherche au CNRS. C’est notre étoile qui, en expulsant de la masse coronale – c’est-à-dire de la matière hautement énergétique – provoque des orages géomagnétiques.

Vents solaires intenses

« Les éjections de particules sont de bons indicateurs de l’activité solaire. En mai, par exemple, il y a eu sept éruptions de masse coronale en quelques heures, toutes dirigées vers la Terre », poursuit Fabrice Mottez. Le flux de particules provenaitune tache solaire d’environ 17 fois le diamètre de la Terrevoyageant à plusieurs centaines de kilomètres par seconde.

Le champ magnétique terrestre nous protège du vent solaire.

Le vent solaire est composé d’un flux de particules chargées se déplaçant à des vitesses incroyables.

Imaginez ! Ces vitesses sont comprises entre 1,4 et 2,9 millions de kilomètres par heure, cela dépend… pic.twitter.com/LoTUOXlErm

— Professeur Fabrizio Bucella (@FabrizioBucella) 31 janvier 2024

Propagés dans l’espace par le vent solaire, ils provoquent des perturbations géomagnétiques qui affectent d’abord les pôles avant de descendre en latitude. Mais ils peuvent aussi altérer le fonctionnement du GPS, des réseaux électriques, des engins spatiaux, de la navigation par satellite et d’autres technologies.

Les effets de l’activité solaire sont documentés depuis longtemps. En mars 1989, « des millions de personnes vivant au Canada ont subi une panne d’électricité de plusieurs heures à cause d’une tempête solaire », raconte à La Dépêche Alexis Rouillard, chercheur à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse. Mais le plus ancien exemple remonte à 1859, lorsque l’astronome Richard Carrington a fait le lien entre l’apparition soudaine de « deux points blancs intensément brillants » à la surface du Soleil et l’apparition, 17 heures plus tard, d’aurores jusqu’aux basses latitudes, accompagnées de nombreuses perturbations du réseau télégraphique.

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Aujourd’hui, les conséquences des vents solaires représentent un risque de plus en plus important pour l’activité humaine, en raison de notre utilisation toujours croissante de la technologie et des satellites.

Réduire l’impact sur la Terre

Mais l’intensité de ces orages ne peut être prévue longtemps à l’avance : « Ce qui nous a permis de prédire l’occurrence des aurores boréales, deux à trois heures avant le début de l’événement, c’est la détection de la masse coronale par un satellite situé à 1,5 million de kilomètres de nous », résume Fabrice Mottez.

Alors comment réduire l’impact des tempêtes solaires sur notre quotidien ? C’est tout l’enjeu de la météorologie spatiale. Cette discipline récente vise à mieux comprendre les vents solaires afin d’anticiper leurs effets sur la Terre. Pour cela, des missions spatiales comme « Parker Score Probe » et « Solar Orbiter » scrutent en permanence le Soleil et fournissent les données nécessaires à l’amélioration des prévisions. Les données collectées peuvent ainsi servir à alerter les opérateurs de satellites, de communications et de réseaux électriques, ainsi que les compagnies aériennes, qui réorganisent leurs plans de vol en conséquence.

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Les opérateurs électriques travaillent depuis plusieurs années à mieux protéger leurs réseaux, notamment via des systèmes comparables à des disjoncteurs. Or, en cas d’orage géomagnétique, les consignes à la population sont relativement simples : s’équiper de batteries ou potentiellement de générateurs, en prévision d’une coupure de courant.

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