Témoignages « C’est la misère », « voyage au Canada raté »… Après « l’attaque massive » sur le réseau TGV, les voyageurs entre colère, résignation, et espoir d’un retour rapide à la normale
Un nouveau plan de circulation sera présenté dans l’après-midi, a annoncé Gabriel Attal après que des actes de sabotage ont paralysé la circulation des trains sur plusieurs lignes.
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Un coup dur juste avant le début des JO et en plein week-end des départs en vacances. 800.000 voyageurs ont subi cinq actes de sabotage sur le réseau SNCF vendredi 26 juillet, quelques heures seulement avant la cérémonie d’ouverture des JO et les départs en vacances. « Tous les éléments montrent clairement qu’il s’agit d’un acte délibéré », déclare le ministre des Transports.
En attendant que l’enquête détermine les responsables, l’urgence et surtout les tracas sont à la gare. A Rennes par exemple, les TGV ne sont même plus indiqués sur le panneau d’affichage. Stanislas était en déplacement pour le travail, il est complètement bloqué jusqu’à 13 heures au moins : « Ce matin, je suis parti de Quimper, je n’ai pas regardé les infos, mon train est parti… Et là, à la gare de Rennes, on nous a dit que le trafic était interrompu, puis le train a été supprimé jusqu’à Paris. »
René fait partie des volontaires attendus à Marseille pour les Jeux Olympiques, un projet aujourd’hui remis en cause. « Je pense que ce sera un retour à Brest, si au moins il y a des trains… Les hôtels étaient complets, c’est misérable. »
Mathilde et Jérémy sont déjà maquillés et habillés aux couleurs de la France et comptent bien assister à la cérémonie d’ouverture à Paris, malgré tout.
« Je compte sur le gouvernement, clairement. Je me dis qu’ils vont faire quelque chose pour nous. Au pire, ils mettront des bus… Je ne peux pas imaginer que les Français ne puissent pas assister à la cérémonie d’ouverture ! »
Mathilde, une voyageuseà franceinfo
En attendant, les billets TGV d’aujourd’hui sont valables sur tous les trains, sans nouvelle réservation jusqu’à ce que les choses reviennent à la normale.
A la gare de La Rochelle, un jeune militaire essuie ses larmes : il ne pourra pas rejoindre sa famille dans les prochains jours. Plus loin, une Anglaise tricote pour passer le temps en attendant son train, et des couples s’excitent, cherchant à en savoir plus auprès des agents de la SNCF.
Stéphanie, elle, attend patiemment avec ses deux filles autour d’un jeu de société : « Nous attendons notre train. Nous avons été prévenus ce matin avant de partir. Pour l’instant, il affiche deux heures de retard, mais nous n’en savons pas plus. »
Michel, de son côté, fulmine contre les auteurs de ce désordre qui l’empêche d’aller passer le week-end à Paris.
« Théoriquement, on doit aller aux JO de Paris, mais on ne peut pas y aller. On remercie tous les cons qui ont fait sauter les ponts. On a une réservation d’hôtel, des billets pour les JO, des billets de retour, et on sera remboursé… Rien ! »
Michel, un voyageurà franceinfo
Le trafic ferroviaire est également paralysé en Poitou, avec jusqu’à six heures de retard pour les trains à destination de Bordeaux, quand ils ne sont pas supprimés. En gare de Poitiers, les voyageurs semblent hébétés. Les yeux tournés vers les panneaux d’affichage, les voyageurs plongés dans leur téléphone portable pour prévenir leurs proches, pas de colère, mais une forme de résignation.
« Je ne partais pas en vacances, c’est le pire.dit un voyageur. Je partais pour un contrat »Pour certains, le prix à payer pour ce retard est important, comme ce père qui parle à sa fille coincée dans un TGV : « Elle va rater son voyage au Canada parce qu’elle n’arrivera pas assez tôt pour prendre son avion. ».
D’autres recherchent des solutions alternatives : « Le train est prévu pour avoir trente minutes de retard, mais au final, il aura peut-être deux heures de retard, alors on prendra un Blablacar. » La société de transport et de bus affirme avoir constaté une augmentation de 150 % des réservations et appelle « des automobilistes qui prennent la route pour partager leurs déplacements ».
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