TÉMOIGNAGES. Arnaques sur les réseaux sociaux : « J’ai perdu 1500 euros en quelques semaines », raconte une victime

Nombreux sont les victimes d’arnaques sur les réseaux sociaux, notamment de la part d’influenceurs stars. Ludivine, Marie et Selim en font partie. Pour La Dépêche du Midi, ils racontent comment ils se sont fait arnaquer par ceux qui leur ont promis le « bon plan ».
« Il ne faut pas prendre les gens pour des cons », peste Ludivine*. Il y a quelques mois, cette mère de famille a été amenée à commander un produit promu par l’un de ses influenceurs préférés. « J’ai acheté une veste chauffante. Mon mari est frileux, il travaille beaucoup dehors et quand j’ai vu le code promo -40%, je me suis laissée tenter », explique la jeune femme. Problème : la doudoune low-cost n’est jamais arrivée chez lui.
« J’avais payé 35 euros pour cette commande et elle tardait à venir, alors j’ai contacté le service client qui m’a d’abord rassuré mais je n’ai jamais reçu la veste », raconte le trentenaire. Après un énième rappel, Ludivine apprend enfin que l’entreprise a mystérieusement fermé. Désespérée d’être remboursée un jour, elle contacte alors l’influenceur à l’origine de l’annonce. « Je lui ai gentiment raconté ce qui m’était arrivé et il m’a laissé en ‘vu' », soupire-t-elle. Sans solutions, la jeune femme abandonne. « J’en ai tiré une bonne leçon. Je me suis désabonné de tout le monde. Ils m’ont déçu, ce sont des gens qui ont l’air très gentils mais dès que le vent tourne pour eux, ils deviennent agressifs. Si on dénonce leurs arnaques, on devient des « haters » . Je ne peux plus les supporter ».
« Les « influvoleurs » portent bien leur nom !
De son côté, Maria* est également exaspérée. Cette infirmière de 52 ans a fait confiance à l’une des plus grandes stars de la télé-réalité française et le regrette amèrement. « J’ai vu une offre sur Snapchat. Il faisait la promotion de petits sacs à main. C’étaient de grosses remises qui ont fait baisser le prix du sac à 10 euros pièce. J’ai trouvé ça mignon, l’accessoire cool qu’on peut acheter sans se mouiller », a-t-elle ajouté. explique. Séduite par cette offre alléchante, l’infirmière se laisse tenter et initie la transaction sur le site partagé par l’influenceur.
« Au final, c’était la grosse arnaque ! Je n’ai jamais reçu de sac et mon argent a disparu. Je suis tellement en colère, les « influvoleurs » portent bien leur nom ! », dénonce-t-elle. Après s’être fait arnaquer elle-même, Maria s’inquiète désormais pour les plus jeunes. « Tous ces gosses en ont marre, ils s’identifient aux influenceurs qui s’enrichissent sur le dos. Ce n’est pas normal, il faut les arrêter ! » Avertit le quinquagénaire.
« Certains ont perdu près de 40.000 euros »
Pour Selim*, la note était plus salée. « J’ai perdu 1500 euros en quelques semaines », raconte le jeune homme. C’est après avoir suivi un influenceur sur Instagram que Selim a craqué. « Il parlait de copytrading tous les jours, une pratique qui l’aidait à joindre les deux bouts et même à gagner près de 3 000 euros », explique le jeune homme. Pourtant prudent au premier abord, Selim se laisse tenter, séduit par le côté « mesuré » inspirant la « confiance » de cette star des réseaux. Très vite, il prend contact avec sa femme pour entrer dans le circuit financier. « On s’est parlé sur Telegram, j’ai déposé 500 euros sur un site via son lien d’affiliation puis il m’a envoyé des signaux de trading. Des instructions d’achat et de vente que j’ai dû reproduire », raconte-t-il.
En quelques jours, Selim passe de 500 à 800 euros. « Le problème, c’est que j’ai mal géré mon capital et j’ai vite tout perdu. J’ai donc recommencé deux fois avant d’arrêter. » Face à ces échecs, Selim tente de comprendre. « En simulant leurs bilans commerciaux, je me suis rendu compte que je passais de 100 000 à 80 000 euros en six mois, soit une perte de 20 %. C’est là que j’ai pris conscience de l’arnaque ». A ce jour, le jeune homme a porté plainte auprès du collectif AVI contre ces influenceurs. « Je ne suis pas le plus à plaindre, certains ont perdu près de 40 000 euros, il faut que ça s’arrête ! »