Si Bush n’a pas été touché par les émeutes, les conséquences s’y font néanmoins sentir. Preuve en est avec la célèbre Gaby de Focola, qui partage ses difficultés de déplacement et d’approvisionnement.
Sans essence, il faut plus d’une heure à Gaby pour rejoindre La Foa à pied depuis Focola. Ce personnage calédonien, qui s’est fait connaître dans les années 90 lors d’un reportage sur sa vie en brousse, a conservé à 71 ans son impertinence et son énergie.
Elle continue de transformer des produits naturels pour les vendre aux habitués et aux personnes de passage. Et malgré la pénurie, Gaby s’est organisée pour le marché de La Foa ce samedi.
« Ah oui j’ai tout ce qu’il me faut, je fais des provisions, de la vigne vierge… Tout ça. J’ai encore de la farine. C’est sacré mes clients. Je ne veux plus être dans la pauvreté comme dans ma jeunesse« , commente Gaby.
Pourtant, depuis plus de deux semaines, Gaby n’a plus de place au marché, de quoi se laisser submerger par les soucis. « J’avais peur pour ma retraite, de ne pas pouvoir payer l’électricité, l’eau, les poubelles… Je n’avais pas assez d’argent, ça me contrariait« , poursuit-elle.
« Pour manger, on s’en sort toujours, mon fils, il cultive aussi… Et puis mercredi, j’ai pu retirer un peu d’argent pour acheter à manger. » Jusqu’à présent, l’agence OPT était fermée, le distributeur vide : Gaby n’avait pas un sou en poche.
Loin des émeutes du Grand Nouméa, mais directement touché par leurs conséquences, Gaby ne parlera pas de politique, mais de vie simple et quotidienne. Depuis notre reportage, la commune de La Foa l’a informé que le marché, samedi 1er juin, sera réservé aux producteurs. Mais qu’arrive-t-il aux mères et grands-mères pour qui cette rencontre représente leur seule source de revenus ?
Gaby de Focola présente au micro de Julie Straboni :