Témoignage. «On m’a volé mon enfance», raconte Nadia, une ancienne famille d’accueil.
Nadia garde les cicatrices de son enfance maltraitée. A 50 ans, son corps reste marqué par les coups de sa mère. Elle boite parfois à cause des talons aiguilles pressés contre ses genoux lorsqu’elle était enfant. Une cicatrice sur son bras gauche montre un humérus cassé, le jour où sa mère s’est cassé le bras parce qu’elle ne trouvait pas ses cheveux bien coiffés.
« C’est un fardeau qu’on porte toute sa vie », souligne-t-elle. Dans son corps. Et, à l’intérieur, bien caché. « Je m’en suis sorti, j’ai une famille, deux enfants, un travail. Mais au fond de moi, ça reste brisé, il reste un manque, pour la vie.
«Ils n’auraient pas dû me renvoyer chez mes parents»
«On m’a volé mon enfance», résume-t-elle. À six mois, elle subit son premier séjour à l’hôpital : morsure et fracture du crâne. Elle a été placée une première fois à 4 ans, après des allers-retours entre les foyers, les structures de rééducation pour de multiples fractures et un retour dans sa famille. « Le problème de l’aide…