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TÉMOIGNAGE. L’abbé Pierre « était habitué à cela », raconte une infirmière, victime d’agression sexuelle de la part du prêtre.

France Inter a recueilli un nouveau témoignage qui intervient trois jours après le reportage accusant le religieux d’agressions sexuelles sur plusieurs femmes entre la fin des années 1970 et 2005.

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L'abbé Pierre participe à l'émission de télévision "La marche du siècle"sur la chaîne Antenne 2, le 19 décembre 1988. (GEORGES BENDRIHEM / AFP)

« Il était habitué au fait »Une infirmière a témoigné sur France Inter, samedi 19 juillet, accusant l’abbé Pierre d’agressions sexuelles. Ce nouveau témoignage intervient trois jours après le rapport d’Emmaüs France, Emmaüs International et la Fondation Abbé-Pierre, accusant le religieux d’agressions sexuelles sur plusieurs femmes, des actes commis, selon le rapport, entre la fin des années 1970 et 2005.

Ces femmes, qui ont travaillé dans l’entourage proche de l’abbé Pierre, notamment à Emmaüs International, décrivent des comportements, des propos déplacés à connotation sexuelle et des attouchements de la part de celui qui fut longtemps la personnalité préférée des Français.

En 2006, l’infirmière travaillait dans un hôpital militaire de la région parisienne. C’est dans son service que l’abbé Pierre, 93 ans, a été soigné. Elle a révélé que c’est en accompagnant le religieux à ses toilettes qu’elle a été agressée. « Il s’est levé, il a marché. Et il a attrapé mes deux seins. Je l’ai giflé.dit ce quadragénaire. Il m’a dit qu’il était vieux, qu’il était fatigué, qu’il avait besoin de s’accrocher.

En rapportant les faits à sa responsable et à ses collègues, l’infirmière constate que le père Pierre « était habitué au fait ». Mais elle ne laisse rien sortir. « La retenue vient du fait que je suis une soignante. J’étais dans l’armée et je n’ai pas à rendre ces choses publiques. » Elle assure que le fait de n’avoir rien dit « était dû à ce fait »mais non « à son aura ». « L’aura avait disparu. »

En giflant l’homme religieux, elle se dit qu’elle avait « défendu » et qu’elle avait fait ce qu’elle avait à faire. « En fait, je me rends compte que ce n’est pas réglé. Il y a quelque chose en moi qui souffre de cela. »

Dix-huit ans après cette agression, l’infirmière confie à France Inter que sa foi catholique a été ébranlée. Mais elle se dit surtout soulagée que les agissements de l’abbé Pierre soient enfin révélés. « ne pose pas de questions » LE « de belles et grandes choses » qu’il l’a fait. Mais elle refuse de le faire « un saint ».

« Il serait injuste et malhonnête de simplement le présenter comme un grand homme et de le louer. »

Une infirmière accuse l’abbé Pierre d’agression sexuelle

à France Inter

Contactée par la commission d’enquête, cette mère se donne encore le temps de réfléchir à sa réponse : « Je le dois à mes filles et aux victimes qui ont parlé. Je ne peux pas rester les bras croisés et silencieuse. »

Cammile Bussière

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