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Depuis deux mois, cette Parisienne assiste à une multiplication de tags antisémites dans son immeuble, jusqu’à sa porte d’entrée. Après avoir porté plainte à plusieurs reprises, elle envisage désormais de déménager.
Des tags partout au dixième étage d’un immeuble HLM parisien. « Il y a des nuits où je ne dors plus »confie Nancy au micro de franceinfo, mercredi 30 octobre, tête haute et sourire chaleureux, malgré tous ces graffitis antisémites qui la visent depuis deux mois à l’intérieur de son immeuble. « Comme l’ascenseur fait du bruit, je regarde toujours »elle témoigne.
« La porte a été taguée, on les voit dans les escaliers, avec l’étoile de David, les croix gammées aussi »décrit le Parisien de 50 ans, qui constate que plus les jours passent, plus les messages sont violents. « Nous sommes à ‘mort aux Juifs’ avec le dernier en date dans l’ascenseur »elle glisse. Sur le miroir de l’ascenseur, inscription « sale juif » était écrit en noir.
Une situation insupportable pour Nancy, dont la grand-mère a été déportée dans un camp de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale et dont la mère a lutté toute sa vie contre l’antisémitisme. « Ça me révolte, si elle était là et voyait tout ça… »elle glisse. Les tags incessants pèsent aussi sur ses deux enfants.
« Ma fille, qui est plus âgée, finit par détester tout le monde dans l’immeuble… Quant à mon fils, je pense qu’il a honte. »
Outre ces tags, contre lesquels elle a porté plainte à de nombreuses reprises, Nancy a aussi souffert du climat et de la multiplication des actes antisémites depuis le 7 octobre : « Je sens qu’il y a de la haine, les gens assimilent les juifs, le sionisme… C’est un amalgame et c’est ce qui me dérange »explique Nancy qui n’exclut pas de quitter le bâtiment. « Je ne peux pas rester dans un immeuble où j’inspire la haine« , conclut-elle.
Une enquête a été ouverte pour préjudices dus à la religion, confirme le parquet de Paris à franceinfo. L’immeuble de Nancy est déjà profondément marqué par l’antisémitisme puisque quelques étages plus bas, en 2018, Mireille Knoll, 85 ans, a été tuée dans son appartement parce qu’elle était juive.