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Témoignage Fils d’un déporté de la Shoah et grand-père d’un otage du 7 octobre, témoin direct israélien de deux générations marquées par l’horreur

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le père de Joseph Engel a survécu à l’Holocauste. Près de 80 ans plus tard, son petit-fils est pris en otage par le Hamas.

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Un visiteur de la Bibliothèque nationale d'Israël devant le mur de photos des victimes des attentats du 7 octobre.  (AHMAD GHARABLI/AFP)

Ce lundi 6 mai, c’est le Yom HaShoah, Journée de commémoration de l’Holocauste en Israël. Six millions de Juifs furent victimes de la barbarie nazie. Un hommage qui, cette année, a une portée symbolique bien plus forte car il y avait le 7 octobre : le massacre de Juifs le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale. Le père de Joseph Engel a survécu aux camps de la mort et son petit-fils Ofir a passé 54 jours aux mains du Hamas avant d’être libéré fin novembre. Joseph Engel est donc un trait d’union entre deux générations marquées à vie par l’horreur.

Pour Joseph, le massacre du 7 octobre peut être comparé à la Shoah : « 1 200 morts en huit heures, c’est, en moyenne, plus que le nombre de victimes par heure pendant l’Holocauste. » Il a une passion pour les chiffres et une mémoire pour les dates : « Le 24 décembre 1942, la femme qui s’occupait de l’endroit où il vivait déclara aux nazis qu’il était juif. » Joseph parle de son père, Shraga, un juif slovaque qui a d’abord fui son pays pour Amsterdam, avant de rejoindre Paris où il a été dénoncé.

« L’Holocauste du 7 octobre »

« Les nazis l’attrapèrent et l’envoyèrent le 11 février 1943 à Birkenau. Il avait un numéro sur le bras : 1-0-1-0-5-7. Mon père récupérait les corps brûlés. Et puis il partit pour un camp de travail. jusqu’à fin 1944. Le 23 avril 1945, il tue ses gardes alors qu’ils dormaient et part rejoindre les Américains. dit Joseph. Près de 80 ans plus tard, c’est son petit-fils, Ofir, 17 ans, qui est pris en otage par le Hamas. Il dormait le matin du 7 octobre chez sa petite amie au kibboutz Beeri.

« Quand il est revenu après 54 jours, la première chose qu’il m’a dit, c’est qu’ils ne l’avaient pas touché et qu’il avait beaucoup de chance. Joseph rapporte. Ils ont simplement exercé une pression psychologique. Ils lui ont dit que personne ne voulait de lui, qu’Israël n’existait plus. Je parle de l’Holocauste du 7 octobre parce que pendant l’Holocauste, il n’y avait ni pays ni armée pour protéger les Juifs. Et le 7 octobre, pendant les huit premières heures, il n’y avait ni pays ni armée sur les lieux du massacre. Pour moi, c’est l’Holocauste.

Et lorsque Joseph lui-même évoque les accusations de génocide contre l’armée israélienne à Gaza, il écarte d’emblée l’hypothèse. Il assure que ce n’est pas le moment de se poser la question.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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