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Teleperformance : La croissance de Teleperformance défie les pronostics de début d’année, le titre rebondit

(BFM Bourse) – Le spécialiste de la relation client externalisée affiche une croissance à données comparables de 0,9% sur les trois premiers mois de l’année, quand les analystes attendaient un repli de 0,8%. La dynamique du groupe devrait s’améliorer au fil de l’année, grâce à une base de comparaison de plus en plus clémente.

Avec une valorisation brisée par plusieurs trimestres de croissance décevante et des craintes de perturbation de son modèle économique par l’intelligence artificielle (IA), le titre Teleperformance était en passe de rebondir en cas de résultats rassurants.

C’est le cas ce jeudi, l’action reprenant 9% vers 11h15 suite à la publication de l’activité du premier trimestre mardi soir (rappelons que la place parisienne était fermée mercredi pour fêter le 1er mai).

De janvier à mars, Teleperformance a généré un chiffre d’affaires de 2,54 milliards d’euros, en hausse de 26,7% en données publiées. Ce chiffre est gonflé par l’intégration de Majorel, société luxembourgeoise dont le groupe a finalisé l’acquisition en novembre 2023.

A périmètre constant, c’est-à-dire hors effets de change et hors acquisitions, le chiffre d’affaires de Teleperformance progresse de 0,9%. Le directeur général adjoint et directeur financier, Olivier Rigaudy, a expliqué que cette progression se lit en données « pro forma », c’est-à-dire que la comparaison suppose que Teleperformance ait acquis Majorel au premier trimestre 2023.

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Une base de comparaison exigeante

Le groupe a réussi à réaliser une croissance organique positive malgré une base de comparaison exigeante, puisque la croissance de Teleperformance et Majorel combinées s’élève à 11% sur les trois premiers mois de 2023, a indiqué Olivier Rigaduy.

« D’une manière générale, c’est un bon premier trimestre, supérieur à nos attentes et à celles des analystes », a-t-il déclaré.

Le consensus était en effet bien inférieur. Selon la Banque Royale du Canada, les analystes anticipaient en moyenne une baisse à périmètre constant de 0,8% sur les trois premiers mois de l’année. Teleperformance a ainsi dépassé les attentes de près de deux points de pourcentage.

Dans le détail, les activités « core services & DIBS », qui comprennent par exemple la relation client, la modération de contenus ou encore le marketing digital, enregistrent une baisse de 0,9% de leurs revenus en données pro forma. Le chiffre d’affaires de ces activités a été pénalisé par la zone « Amériques » dont le chiffre d’affaires recule de 3,1% en pro forma. Le chiffre d’affaires est plombé par les « offshoring », c’est-à-dire la transformation croissante de la demande américaine dans des pays à bas coûts comme le Mexique ou l’Inde. Cela crée une pression à la baisse sur les prix.

« Dans un contexte difficile, le développement de solutions offshore très compétitives s’est poursuivi à un rythme rapide. C’est notamment le cas en Inde pour le marché nord-américain où les activités ont également bénéficié d’un arbitrage favorable avec les activités ‘nearshore’ notamment du Mexique et de Colombie qui ont fait face à une moindre attractivité liée au raffermissement des monnaies locales par rapport au dollar américain », explique Teleperformance.

Une accélération à venir

A l’inverse, les services spécialisés (interprétation, recouvrement de créances, traitement des demandes de visa, assistance aux processus de recrutement) soutiennent l’ensemble du groupe avec une croissance pro forma de 13,7 %.

« Les activités de LanguageLine Solutions, principal contributeur au chiffre d’affaires des activités ‘services spécialisés’, ont enregistré une croissance significative reflétant des gains de parts de marché dans son secteur en forte croissance aux Etats-Unis. Cette excellente performance s’explique par la poursuite du développement de la vidéo et solutions d’interprétation téléphonique ainsi que le développement de plateformes numériques », explique Teleperformance.

Le groupe a confirmé ses objectifs pour 2024, à savoir une croissance pro forma comprise entre 2% et 4% et une hausse de sa marge opérationnelle retraitée (Ebitda) de 10 à 20 points (soit 0,10 à 0,20 point de pourcentage) par rapport au chiffre de 2023 de 14,9% et hors coûts d’intégration de Majorel.

Olivier Rigaudy a rappelé que la croissance du groupe va s’accélérer dans les prochains trimestres, car les bases de comparaison seront de plus en plus clémentes. En 2023, après 11% au premier trimestre, Teleperformance et Majorel ont enregistré ensemble une croissance de 6% au deuxième trimestre, puis de 2,5%-3% au second semestre, a-t-il indiqué.

« Nous considérons cette performance légèrement meilleure au premier trimestre et la confirmation des perspectives pour l’exercice comme une première étape encourageante dans le contexte de nos attentes d’une reprise progressive et d’une accélération de la croissance, même si nous reconnaissons que cela nécessite une confirmation en les trimestres à venir », explique Stifel.

La confiance à restaurer

« Il en faudra plus pour restaurer pleinement la confiance des investisseurs après les nombreuses polémiques auxquelles le groupe a dû faire face ces 18 derniers mois mais nous continuons de penser que (ces polémiques) sont excessives », ajoute le cabinet de recherche indépendant AlphaValue qui évoque un  » premier trimestre « rassurant ».

Olivier Rigaudy est revenu sur les craintes du marché, qui craint donc que l’émergence de l’IA générative ne mette à terre le modèle économique de Teleperformance. « Même lorsque le marché a tort, il a raison », soupire-t-il.

Le dirigeant a évoqué une « incompréhension » du secteur de la relation client externalisée, rappelant que son groupe travaille depuis « longtemps » sur l’IA générative.

Il a rappelé les deux erreurs qui peuvent être commises. D’abord « croire que la machine va remplacer l’homme » tout en « augmentant » l’homme, la présence humaine restant essentielle tant à l’écrit qu’à l’oral, a expliqué le dirigeant. Deuxièmement, Olivier Rigaudy a indiqué qu’il était faux de penser que « le marché restera tel qu’il est » avec l’IA générative, et que de nouvelles opportunités n’apparaîtront pas. Il a cité l’exemple de la modération de contenus, un métier qui n’existait pas il y a cinq ans et qui génère aujourd’hui 700 millions d’euros de chiffre d’affaires chez Teleperformance.

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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