Telegram, IPTV… On vous explique comment fonctionnent ces pratiques illégales et les conséquences juridiques du visionnage de football
Face aux tarifs pratiqués par les diffuseurs, de plus en plus de consommateurs se tournent vers des méthodes illégales pour suivre les matchs de Ligue 1.
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C’était à craindre. Les tarifs pratiqués par DAZN – 30 € minimum par mois pour regarder huit des neuf matchs programmés chaque journée de Ligue 1 – poussent de nombreux consommateurs à se tourner vers des plateformes, pour la plupart illégales. Rien que lors du premier match de la saison, entre Le Havre et le PSG, vendredi 16 août, des dizaines de milliers de personnes étaient connectées aux flux Telegram (dont 50 000 sur un seul compte). D’autres utilisaient l’IPTV. Mais en quoi consistent ces pratiques ? Franceinfo : le sport fait le point.
Streaming, IPTV, VPN… Qu’est-ce que c’est ?
Les fans de foot ne manquent pas de stratégies pour contourner les abonnements à DAZN ou beIN sports. Pour payer moins cher, beaucoup ont recours au streaming illégal, via des sites web qui diffusent des matchs avec partage d’écran ou des versions étrangères du match, ou via les réseaux sociaux. Les diffusions en direct sont, en effet, diffusées sur X (anciennement Twitter). Depuis cette plateforme, il est également possible de trouver des liens Telegram. Ceux-ci redirigent vers des lives réalisés sur la plateforme de messagerie instantanée.
Les consommateurs peuvent également utiliser un VPN (ou RPV en français, pour « virtual private network ») qui leur permet de changer de localisation et ainsi de bénéficier d’offres internationales plus économiques. Au Brésil, par exemple, une chaîne YouTube diffuse gratuitement la Ligue 1.
Une autre pratique populaire est l’utilisation de l’IPTV (Internet Protocol Television), qui consiste à regarder la télévision en utilisant votre connexion internet. Ce dispositif permet d’accéder à des plateformes de VOD telles que Netflix, Disney+, Prime Video ou Canal+. Le plus souvent, l’IPTV fonctionne à l’aide d’un décodeur fourni par un revendeur.
Ces solutions sont-elles légales ?
Quant aux services IPTV, ils sont légaux si le fournisseur IPTV paie une licence lui donnant le droit de diffuser des contenus qui ne lui appartiennent pas. Dans ce cas, le fournisseur facture souvent un abonnement à ses utilisateurs. En revanche, le système devient illégal lorsque les contenus diffusés par IPTV sont piratés. Généralement, dans ce contexte, les utilisateurs paient un abonnement à un prix modéré (entre 20 et 50 € par an) pour avoir accès à tous les programmes TV, y compris ceux normalement accessibles via un abonnement complet. Selon Arcom, 1,85 million de personnes ont utilisé l’IPTV illégalement en 2023.
Juridiquement, un utilisateur qui regarde du football via une IPTV diffusant des contenus piratés ou via des plateformes de streaming illégales (sites web, Telegram, etc.) se rend coupable de recel et risque donc cinq ans de prison et 375 000 euros d’amende (article 312-1 du Code pénal). Mais dans la pratique, aucune sanction n’a été prononcée contre un utilisateur d’IPTV en France, les autorités cherchant avant tout à traquer les diffuseurs.
Comment la LFP tente-t-elle de lutter ?
Face à la situation, la Ligue de football professionnel (LFP) s’est félicitée, le 12 août, d’avoir obtenu du tribunal judiciaire de Paris le blocage des sites de streaming en direct et des services IPTV. diffusion des championnats de Ligue 1 McDonalds et de Ligue 2 BKT sans autorisation. « Si cette décision est la quatrième injonction de blocage obtenue par la LFP depuis la création du dispositif de lutte contre le piratage sportif en janvier 2022, elle est la première à avoir été obtenue avant le début d’une saison », a-t-il ajouté. le communiqué de presse précise.
Tout au long de l’année, la Ligue pourra également contacter l’Arcom pour ajouter d’autres noms à la liste des sites et IPTV à bannir. Une victoire de façade pour la LFP puisque, jusqu’à présent, les fraudeurs parvenaient régulièrement à trouver d’autres moyens d’échapper aux mesures de censure.