Téléfilm « Fais pas ci, ne fais pas ça » : les Boulpics en apesanteur ?

A l’image de leur public fidèle (6,1 millions de téléspectateurs lors de leur dernière apparition en 2020), les couples Lepic et Bouley ont vieilli et ils le vivent plus ou moins bien. Lorsque commence ce double épisode inédit, Renaud est déprimé car Robinets Binet l’a mis en retraite anticipée. Denis rêve de retraite mais, avec sa vie professionnelle erratique, il est loin d’avoir suffisamment cotisé pour en bénéficier. Fabienne surmonte son ennui conjugal en écrivant des romans « olé olé » et Valérie est devenue une théoricienne du complot sous l’influence de sa meilleure amie.

Pour sortir leurs parents de leur routine, les enfants décident de les inscrire à un concours lancé par l’Agence spatiale européenne (ESA) pour envoyer de simples citoyens en mission spatiale. Les Boulpics sur la Lune ? Le concept ne manque pas d’audace, et la production a bénéficié d’un partenariat avec l’ESA (tournage dans un véritable centre de contrôle, accès aux archives pour concevoir la navette, etc.) et de l’expertise de professionnels de renom comme l’astronaute Jean-François Clervoy.

« Catholiques de principe » contre « bobos cools »

Malheureusement, le scénario d’Anne Giafferi (directrice de collection des saisons 1 et 2) et de Jeanne Bizot n’est pas tout à fait à la hauteur. Si certaines lignes font mouche, la richesse de situations comiques que représentait potentiellement l’aventure spatiale est loin d’être exploitée et, malgré un début fort, la veine comique s’essouffle rapidement. Est-ce parce que les relations parents-enfants et les différences d’éducation qui rendaient la série si particulière sont reléguées aux confins de l’intrigue ?

Heureusement, France Télévisions a la bonne idée de mettre en ligne gratuitement pendant trente jours les neuf saisons de la série sur la plateforme France.tv. En passant en revue les 69 épisodes diffusés entre 2007 et 2017, on voit à quel point Ne fais pas ci, ne fais pas ça a su capter l’air du temps et décortiquer nos travers parentales avec un humour pimenté. Que l’on soit plutôt « catholique de principe » ou « cool bobo » !