L’Iran ne cède pas aux appels de Washington. Le mois dernier, Donald Trump a envoyé une lettre aux autorités iraniennes appelant à ouvrir des négociations sur le programme nucléaire, tout en brandissant la menace de l’action militaire. Réponse de Téhéran dimanche: un refus net de tout dialogue direct.
« Les négociations directes avec un parti qui menace constamment de recourir à la force (…) et dont les responsables font des remarques contradictoires n’auraient aucun sens », a déclaré dimanche soir le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi. «Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à explorer la voie des négociations indirectes.» »
Le président iranien Massoud Pezeshkian, élu l’année dernière sur la promesse de réengagement avec l’Occident, s’est également demandé: « Si nous voulons négocier, quel est l’intérêt de menacer? » »» Pour sa part, Ali Larijani, un proches conseiller du guide suprême Ali Khamenei, a averti lundi que l’Iran n’essayait pas d’acquérir des armes nucléaires, mais « N’aurait pas d’autre choix que de le faire » en cas d’attaque.
Pendant des décennies, les puissances occidentales soupçonnaient l’Iran de vouloir avoir des armes nucléaires. Téhéran rejette ces accusations et affirme que son programme est exclusivement civil, en particulier pour la production d’énergie.
Relations diplomatiques vécues depuis 1980
Les relations diplomatiques entre l’Iran et les États-Unis sont rompues depuis 1980, après avoir pris des otages à l’ambassade américaine de Téhéran, à la suite de la révolution islamique. Les deux pays ont communiqué depuis lors par des canaux indirects, via la Suisse ou le Sultanat d’Oman, et plus récemment les Émirats arabes unis, par lesquels la lettre de Donald Trump a été transmise.
En 2015, l’Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies (États-Unis, en Chine, en Russie, en France, au Royaume-Uni) et en Allemagne, limitant son programme nucléaire en échange d’une réduction des sanctions. Mais en 2018, Donald Trump a retiré unilatéralement les États-Unis de l’accord et a rétabli les sanctions. En réponse, Téhéran a progressivement rompu avec ses engagements et accéléré ses activités nucléaires.