Tchad : 1,5 million de personnes touchées par les inondations depuis juillet
Le réchauffement climatique continue de faire des ravages. Un rapport publié ce lundi par une agence de l’ONU en montre l’ampleur au Tchad, pays d’Afrique centrale peuplé de près de 18 millions d’habitants et en proie à des pluies torrentielles depuis juillet. « Les 23 provinces du pays sont actuellement touchées par la crise des inondations, devenue de plus en plus récurrente ces dernières années », selon ce rapport publié par le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) au Tchad.
« Le gouvernement et ses partenaires ont recensé plus de 164.000 habitations détruites, 259.000 hectares de champs détruits et 66.700 têtes de bétail emportées », précise le communiqué. Au total, ces inondations ont déjà coûté la vie à 341 personnes, et affecté près de 1,5 million de personnes.
Effondrement d’écoles à l’Est
Le gouvernement tchadien n’a pas encore publié de bilan global des intempéries qui frappent le pays depuis plusieurs semaines. Mais les catastrophes se multiplient depuis deux mois. La semaine dernière, quatorze élèves et leur enseignant sont morts dans l’effondrement d’une école après des pluies torrentielles dans la province du Ouaddaï, dans l’est semi-aride du Tchad.
Un précédent en 2022
En 2022, de fortes pluies, les plus fortes depuis les années 1960, ont touché environ 1,4 million de personnes dans 19 des 23 provinces du pays et déclenché une crise humanitaire majeure, aggravant l’insécurité alimentaire de ses habitants.
Les tempêtes ont détruit plus de 350.000 hectares de cultures, provoqué la perte de 20.000 têtes de bétail et causé des dégâts considérables à des milliers de maisons, d’écoles, de centres de santé et d’infrastructures publiques, selon un rapport publié à l’époque par OCHA.
Mi-août, au moins 54 personnes ont perdu la vie dans les inondations qui ont touché la province du Tibesti, à l’extrême nord désertique du Tchad.
Un été historiquement chaud alimente les catastrophes
En temps normal, « les précipitations atteignent difficilement 200 mm par an » dans cette région montagneuse, mais ce phénomène climatique se produit « tous les cinq ou dix ans », selon Idriss Abdallah Hassan, directeur du réseau d’observation et de prévision météorologique à l’Agence nationale de météorologie. L’ONU avait alerté la semaine dernière sur l’impact des « pluies torrentielles et des inondations sévères » dans la région, notamment au Tchad, appelant à « une action immédiate et un financement suffisant » pour faire face à la « crise climatique ».
De nombreux pays du continent touchés
Au Niger, des pluies torrentielles ont fait au moins 273 morts et 700.000 sans-abri depuis juin, selon les chiffres publiés par les autorités début septembre.
« Des centaines de milliers d’enfants » au Niger, au Nigeria et au Mali ont été contraints de fuir leur domicile avant la rentrée scolaire en raison des pluies torrentielles et des inondations de ces dernières semaines, selon l’ONG Save the Children. Près de 950 000 personnes ont été déplacées dans ces trois pays.
Au Soudan du Sud, l’un des pays les plus pauvres du monde, plus de 700 000 personnes ont été touchées par de graves inondations, selon un rapport publié le 5 septembre par OCHA.
Des pluies torrentielles et des tempêtes de vent violentes ont également touché 562 000 personnes au Yémen ces dernières semaines, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM),
L’été 2024 a été le plus chaud jamais enregistré sur la planète, où les records de température se poursuivent sans relâche depuis plus d’un an, avec son cortège de vagues de chaleur, de sécheresses et d’inondations meurtrières alimentées par un réchauffement climatique implacable.
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