Taxis volants à Paris : le gouvernement donne son feu vert à l’exploitation d’une plateforme, Hidalgo va contester la décision
Samedi, le patron des aéroports parisiens (Charles-de-Gaulle et Orly) a profité d’un entretien au quotidien Ouest-France « pour adresser une invitation au président de la République » et faire le point sur l’expérimentation de taxis volants électriques pendant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août).
Le gouvernement l’a peut-être entendu. Dans le Journal officiel publié ce mardi, l’exécutif a donné son feu vert à la création d’une plateforme de taxis volants à Paris.
« Forcer la démission du gouvernement »
Dès sa parution, le décret sera attaqué par la mairie de Paris, annonce l’entourage de la maire (PS) Anne Hidalgo. De nombreux élus municipaux de Paris, de la majorité ou de l’opposition, ont exprimé leur hostilité à ces dispositifs, les jugeant notamment élitistes.
« Nous allons utiliser tous les leviers juridiques à notre disposition pour bloquer ce projet », réagit Dan Lert, adjoint en charge du développement durable à Paris. « Le décret publié ce matin officialise le vertiport amarré sur le quai d’Austerlitz et nous n’en voulons pas. L’ensemble du Conseil de Paris s’est opposé à ce projet de taxis volants pour ultra-riches. La publication de ce décret ce matin est un passage en force d’un gouvernement résigné. »
Pour ce projet, ADP s’est associé à la région Ile-de-France, qui a mobilisé 1,5 million d’euros, et à la start-up allemande Volocopter, qui fabrique le « Volocity », censé incarner les ambitions verdissantes de l’industrie aéronautique polluante. Cet avion biplace, dont le siège du pilote, est équipé de batteries alimentant 18 rotors disposés en couronne au-dessus du cockpit.
Mais alors que les porteurs du projet ambitionnaient de transporter des clients payants pendant les JO, l’absence de certification de l’Agence européenne de la sécurité aérienne, désormais attendue à l’automne, les contraint à envisager des vols de démonstration avec des passagers gratuits, ce qui nécessite également une autorisation.
ADP et ses partenaires saluent également l’intérêt du Volocity – dans des versions plus grandes – pour le transport médical d’urgence (patients ou greffons).