Si l’Italie, qui peine à joindre les deux bouts, entend doubler l’impôt sur le revenu des « super riches », cela n’en ferait pas pour autant une mesure anti-riches, comme certains prétendent le croire en France. A l’image de ce qui existe en Suisse, il s’agit au contraire d’un mécanisme visant à attirer de nouveaux résidents. Ciblant les revenus supérieurs à 300 000 euros par an, il a été mis en place en 2017. Depuis, les gouvernements successifs, dont celui de Giorgia Meloni, ont maintenu cette flat tax qui fait mouche.
Pour Rome, cet ajustement aurait un triple avantage : relever symboliquement la fiscalité des étrangers fortunés, faire en sorte que son pays reste une destination fiscalement avantageuse tout en rapportant quelques dizaines de millions d’euros. Un équilibre qui choisit l’attractivité plutôt que la confiscation.
Tout le contraire de ce que prône le Nouveau Front populaire et sa pasionaria Lucie Castets, qui fantasment sur un ISF renforcé ou une taxation des expatriés « à l’américaine ». Un big bang d’inspiration égalitaire aussi illusoire que vain : dans un pays chantre des prélèvements obligatoires, un impôt sur la fortune entraînerait une vague d’exilés fiscaux. Quant à un « impôt sur la nationalité », il est irréalisable, la France ne disposant pas d’une arme que seuls les États possèdent pour contraindre les autres pays : le dollar.
En juillet, les pays du G20 se sont mis d’accord, au nom de la lutte contre les inégalités, pour mieux « coopérer » afin que les plus riches soient davantage taxés. Ce sont de grands principes qui ne doivent pas occulter la réalité : ces mêmes États sont en concurrence sur le front de l’impôt sur les personnes physiques et sur celui des entreprises. En France, abandonner une politique de l’offre au nom d’une meilleure fiscalité ne conduirait pas seulement à une impasse. Ce serait un désastre.
